Poudlard est plongé dans un silence total. Les couloirs ont revêtus un manteau noir et les seules sources de lumière sont les rayons de la lune passant à travers les carreaux des fenêtres, se déposant sur le sol dallé et tapissant les murs de pierre d'une couleur bleutée. Tout le monde dort, mis à part les trois sorciers qui descendent silencieusement les marches menant à la salle commune.
Arrivés devant le tableau de la grosse dame, Sirius chuchote :
-Réveillez-vous ! S'il vous plaît, on est pressés.
Celle-ci ouvre ses yeux avec difficulté, les sourcils froncés et bougonne :
-Mais qu'allez-vous faire à une heure pareille ?
-On a urgence ! réplique James. Vite !
Elle ronchonne et pivote, dévoilant le trou qui mène en dehors. Les trois garçons sautent hors de la salle, remerciant à la volée le portrait qui se referme. Ils courent à travers les couloirs, oubliant toutes précautions.
-On est en retard ! souffle James. J'espère que ça n'a pas encore commencé.
-C'est de ma faute... geint Peter. J'étais fatigué à cause de la soirée et je me suis endormi...
-Oui, c'est de ta faute, réplique Sirius, agacé. La prochaine fois que tu ne te réveilles pas, on part sans toi !
Peter sanglote, tout en courant du plus vite qu'il peut. James et Sirius soupirent, exaspérés.
Ils arrivent dans le parc, baigné d'une lumière douce et inquiétante et dévalent dans l'herbe humide à toute allure jusqu'à un gros arbre noueux. Quand ils s'approchent, l'arbre agite paresseusement ses branches, comme pour se réveiller, puis sentant une présence à ses côtés, secoue ses branches plus violemment, dans de larges gestes puissants.
-À toi de jouer Queudver !
L'interpelé sort sa baguette et la pointe sur lui-même. Il rapetisse alors, atteignant une taille minuscule tandis que son visage s'allonge. Dans l'herbe humide se tient un rat, là où était Peter il y quelques secondes à peine. Il court jusqu'au-dessous de l'arbre, près d'une racine et pose sa petite patte sur un nœud. Le saule s'immobilise instantanément, comme si le temps s'était arrêté. Les deux autres garçons poussent une exclamation de joie et se faufilent sous les branches d'un pas rapide pour atteindre un trou creusé sous l'arbre. Une fois dans le terrier, Peter relâche sa prise et suit ses deux amis, qui s'avancent dans un long tunnel. Ils marchent un moment, jusqu'à atteindre une trappe. Avant de la pousser, ils sortent à leur tour leur baguette afin de se métamorphoser. Sirius devient un chien noir et James, un cerf, qui passe tout juste dans le tunnel. Sirius prend son élan et saute contre la trappe pour la faire sauter hors de son trou. Les trois animaux arrivent dans une chambre meublée d'un splendide lit à baldaquin, inutilisé depuis des siècles et d'une grosse armoire en bois massif elle aussi recouverte de toiles d'araignées. Les fenêtres ont été condamnées par des planches de bois qui laissent filtrer quelques rayons de lune, dévoilant des particules poussières flottantes dans les airs. Le parquet recouvert de poussière laisse apparaître des empreintes de grosses pattes menant à un coin de la pièce. Dans la pénombre, on y entend des gémissement de douleur. Un loup est accroupi près de la porte ouverte sur le noir le plus total. Le chien s'approche de lui sans craintes, à pas légers. À sa première patte posée, le parquet grince et le loup relève vivement la gueule, stoppant instantanément ses gémissements. Ses yeux exorbités luisant dans la pénombre, gris et vides, se posent sur le chien, qui ne s'immobilise pas pour autant. Le cerf s'approche lui aussi, mais le rat reste en retrait en tremblant. Le loup ne ferait qu'une bouchée de lui. Il n'y a plus un bruit. Le loup observe les deux bêtes avec attention. Il compte bien en faire son prochain repas, de même pour le rat dodu qui se tient derrière eux. Quand Sirius et James arrivent trop près, le loup grogne et se relève sur ses quatre pattes. Mais les deux animaux n'en sont pas moins intimidés. Le pelage de la bête se redresse, ainsi que celui de Sirius. Les deux prédateurs se regardent en chien faïence, montrant les crocs.
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[En réécriture] Dans l'Ombre de la Pleine Lune - Tome 1
FanfictionOn dit que la nuit porte conseil car la nuit tous nos sens sont en éveil, notre instinct de chasseur refait surface comme une bête sauvage qui saute sur sa proie. Pour moi, la nuit a toujours été le terrain de jeu des chouettes, des hiboux, mais j'a...