[En réécriture] Dans l'Ombre de la Pleine Lune - Tome 1

Chapitre 4 : Le roi de la montagne

Tel un roi sur son trône, il domine les alentours, se reflétant dans le miroir du lac. Sa surface est lisse et transparente comme du verre.

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Dehors, il fait nuit. Dans le compartiment les lumières se sont allumées. J'ai la tête appuyée contre la vitre et me fais bercer par le train en regardant défiler les champs d'un bleu gris profond. Le croissant de lune brille au milieu d'une multitude d'étoiles, certaines scintillant plus que d'autres. Mes paupières se ferment et je les rouvre, luttant contre le sommeil, car je me doute que l'on arrive bientôt. Je ne ressens aucune excitation particulière pour le moment, mais je pense que ça ne va pas tarder à monter.

Je regarde les boîtes ouvertes éparpillées sur les banquettes. Rogue s'était endormi, la tête tombée sur la droite, son livre encore ouvert sur ses genoux. Il risque de se réveiller avec un torticolis en dormant dans une position pareille. Je ramasse les quelques paquets qui trainent et Lily me dit après avoir jeté un coup d'œil à sa montre :

-Tu devrais mettre ta robe, nous arrivons bientôt.

Je l'enfile par dessus mon jeans et mon T-shirt et, en effet, un peu plus tard nous entendons une voix retentir dans le couloir.

-Nous arrivons à la gare de Pré-Au-Lard dans cinq minutes. Veuillez laisser vos bagages là où ils sont, ils vous seront remis dans votre dortoir. Quand le train sera à l'arrêt complet, descendez calmement.

En effet, cinq minutes plus tard, le train ralentit, puis s'arrête. On sort du compartiment avec beaucoup de difficultés parce que les couloirs sont envahis de premières années surexcités. Je soupire priant pour sortir bientôt. On étouffe ici. En descendant du train, l'air frais de la nuit me frappe au visage comme une gifle.

J'observe les alentours : il fait sombre donc je ne vois pas très bien mais je peux deviner des bâtiments qui ressemblent à peu près à des maisons. Nous sommes dans un village je pense et appelé Pré-Au-Lard, comme l'a dit la voix dans le train.

Je m'apprête à suivre Lily qui se dirige vers des calèches quand une voix tonne :

-Les premières années, venez par ici !

Lily se tourne vers moi.

-Je pense que tu devrais les rejoindre, vu que tu n'as pas été répartie.

Je hoche la tête et la salue.

-A plus tard, me lance-t-elle avec un sourire.

Je m'approche, puis me stoppe complètement. L'homme qui vient de convier les premières années fait le double de ma taille et de ma largeur, possède une barbe et des cheveux hirsutes qui semblent noirs et tiens une lanterne plus grosse que ma tête. Jamais je n'ai vu quelqu'un d'aussi grand. Je m'approche de lui timidement. D'abord, il me dévisage, l'air de se demander ce que je fais là puis son visage s'illumine.

-Ah oui ! Dumbledore m'a expliqué, tu dois être Heather Maxwell !

Je fais « oui » de la tête. Les mots se perdent dans ma gorge... il faut juste que je me remette du choc que j'ai eu en voyant un homme aussi grand.

-Moi j'suis Rubeus Hagrid mais appelle-moi Hagrid, comme tout l'monde. Et lui c'est Crocdur, mon bébé.

Tout attendrit, il me désigne un chiot –un gros bébé proportionnel à son maître–, qui sautille dans tous les sens. Je devine que son nom vient de ses crocs qui font peur à voir, même si ce n'est qu'un bébé... . Il se reprend et tonne :

-Les premières années, z'êtes tous là ?

Je vois les visages ahuris des jeunes élèves éclairés par la lumière orangée de sa lanterne. D'après l'expression des premières années, un homme de la taille d'Hagrid est assez peu commun chez les sorciers aussi.