Nous avons voyagé dans le Refuge durant trois jours, serpentant entre les fleurs uniques au monde, les arbres fruitiers tous plus colorés les uns que les autres, et les herbes aux senteurs aromatiques. Dans cette gorge creusée sous le tracée du soleil, l'air me semblait plus pur que nul par ailleurs, et le vent gonflant légèrement mes cheveux me laissait l'agréable sensation de voler, perchée sur mon destrier. Après trois jours au trot, nous avons finalement atteint la citadelle elfique.
"Revient !! ... Revient immédiatement !!
- Galope Meleth ! Galope !"À notre approche, des sons de trompes mélodieuses envahirent le calme ambiant, me sortant de mon songe et les grandes portes faites de branches majestueuses entrecroisées s'ouvrirent. Le cortège de cavaliers passa entre les colossales sentinelles à la chevelure de lierre qui gardait l'entrée de part et d'autre du passage, pour s'engouffrer dans la cité. Sur le bord de la grande avenue pavée, des elfes - noirs majoritairement - nous observaient de leurs grands yeux brillants, placés sur leur visage parfait et serein. Les habitations étaient faites d'épaisses racines de bois blancs sorties du sol pour s'entremêler, formant de solides murs même sur plusieurs étages, et des toits couvert de feuillage sombre. De petits canaux d'eau clair longeaient les rues pour s'évanouir dans des bouches grillagés qui s'enfonceaient dans le sol. Je me penchai légèrement vers Cyryl ?
"C'est vraiment sublime. L'air est agréable ici, bien éloigné de l'odeur d'urine que je connais à d'autres villes.
- C'est grâce aux égouts. Nous jettons nos pot de chambres dans les canaux que tu vois là, et le courant continu importe le tous dans les bouches. En suite un processus de purification s'entame pour rendre l'eau à nouveau potable.
- Impressionnant...Comment sont bâties vos maisons ?
- Nous chantons pour les arbres, pour accélérer leur croissance et en poussant ils prennent la forme que nous leur conseillons. Les elfes portent un profond respect à leur environnement.
- Admirable."Je me redressai sur ma selle, espérant contempler de plus près les rainures du bois - qui encore aujourd'hui ne ne me paraît pas naturel, tant ses courbes sont régulières et lisses - puis continuai d'enchaîner les aimables sourires à la foule, silencieuse dans le brouhaha musicale que quelques musiciens avaient formé derrière nous.
Nous traversâmes la ville, jusqu'à atteindre un pont de marbre blanc, aussi large que seize charettes enfilées, soutenu par de grosses branches, qui enjambait un bras de mer pour relier les continents elfiques, Eria'ch et Aria'ch. Perchée en son centre, une citadelle de chêne montait jusqu'aux nuages - maintenant bas comparé à ceux que j'avais observé au Refuge -. Certaines racines de cet Arbre-Palais dansaient dans le vide, dans le vent qui filait sous l'arc blanc loin au dessus des flots tandis que d'autres aidaient à la suspension du tout, enfoncées dans les pans de falaises. Depuis les balcons aux balustrades d'or de la citadelle des silhouettes aux habits colorés nous observaient, certains à la peau cendrée d'autre blanche comme la porcelaine. Les sabots des chevaux épuisés résonnaient sur le marbre comme pour rythmer les musiciens à bout de souffle. En passant les portes de branches - tressées avec des fils d'or -, je découvris que le premier étage du monument était une cour, où les palefreniers approchaient déjà pour récupérer nos montures, des pommes en main.
Je descendis du dos de Kraeris et remis ses rênes à une jeune elfe aux oreilles démesurément grandes. J'observai l'architecture, curieuse, et sortis par l'un des arcs qui formaient les accès aux multiples petits balcons extérieurs. Je me penchai au dessus de la rambarde, chauffée à la lumière du soleil et contemplai les flots, tentant de juger l'altitude à laquelle nous nous trouvions quand un bruissement me fit sursauter: une libellule venait de frôler mon oreille. J'observais, fasciné, le vol de la demoiselle.
"Fais attention tu risques de tomber."Je tournai souriante vers Cyryl qui m'avait rejoint.
"Aucun risque.
- À ta place je ne dirais pas ça. Les rambardes sont fines et ont tôt fait de se tordre au sol."
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L'Ordre de l'Hydre [EN COURS]
FantasyIl paraît que les rêves sont une fenêtre vers une vie antérieure ? Est ce que vous y croyez ? Croyez vous en ce récit ? Deux siècles après la guerre du Topaze, les conflits raciales continuent de menacer la paix fragile entre les continents. Suit...