Chapitre 9: Uluna

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“HERIEL !!”

Je tombais en chute libre, ballottée par les vents furieux qui me giflaient les membres. J'entendis un sifflement aiguë, puis le cri d'un rapace, et le rugissement du vent fendu par les ailes puissantes du volatile mais après ça plus rien.

Rien du tout.

Le brave oiseau a essayé de me rattraper mais une bourrasque trop violente l'avait envoyé plus loin, trop loin pour me sauver. J'eus à peine le temps, le réflexe de me pencher en arrière et de me raidit suffisamment pour plonger en pic, évitant de me briser la nuque.

Dans les flots mes muscles se figèrent, dévorés par le froid. Je tentai quelques brasses désespérées. Je ne pouvais … je ne devais pas mourir, je n'avais pas encore trouvé Lucia, je ne lui avais pas encore fait mes adieux et Cyryl m'attendait là haut. J'avais encore tant de chose à découvrir, tant d'état: l'adrénaline d'une vie pleine d'aventures, la chaleur d'un vrai foyer que j'aurais choisi, l'amour, ….

Je me tordais de douleur, l'eau s'engouffrait dans mes poumons, je suffoquais à chacun inspiration alors que l'eau obstruait maintenant jusqu'à ma trachée. Ma cage thoracique se contractait violemment me donnant l'horrible impression que mes côtes allaient se briser. Il me sembla voir deux bras bleus m’enlacer avant que je m'endorme.

° • . . . • ° ° ° ▪ .

“!!!”

Je me réveillai brutalement prenant une grande inspiration. Mes poumons se déployèrent dans ma poitrine m'arrachant un puissant hurlement de douleur et des sanglots de désespoirs. Les yeux clos, je pleurais de longues minutes allongée sur ce qui me semblait être du sable.

“A l'aide....”

“A l'aide…”

“Quelqu'un…”

“HERIEL !”

Des pas. Quelqu’un approchait. Cyryl.

“Dégagez le passage. Un mouvement brusquement pourrait la tuer”

Gerion.

“Ok ! Attention les gars, je la soulève.”

Rebeka.

Je me sentis doucement m'élever dans les airs. Des mains larges palpèrent mon dos et chacun de mes os avec adresse et délicatesse. Est ce qu’il faisait jour ou nuit ? Un foulard sur mes yeux m'empêchait de le savoir.

“Rien à signaler, je la prends. Rebeka va prévenir Sa Majesté que nous prenons l'éducation sa fille à notre charge.

Oui Chef !”

L'ouverture d'un portail magique créa une déferlante énergétique qui me donna la chair de poule. Je quittai les airs pour atterrir mollement dans les bras de Gerion qui s'appliqua à soutenir au mieux ma colonne vertébrale. Dans le portail, l'air me parut d'abord chaud et vivace, redonnant comme vie à  mes membres frigorifiés mais il se refroidit progressivement laissant place à un vent pur au parfum fleuri.

Calée contre le torse du Commandant du Refuge, j'écoutais son coeur battre et le mien s’emballer, je retraçai dans mon esprit le chemin séparant le sommet de la falaise et la Tente Rouge du camps et patientai. Je comptais les pas effectués par les quatres soldats sur le sol de gravier crissant, puis les secondes nécessaires à l'ouverture de la grande porte de bois lourde, pour finalement concentrer mon ouïe sur les discussions des spectateurs de passages dans la grande allée, qui n'avaient tous qu'une question à la bouche.

“C'est la Déesse non ?”

Il me fallut attendre encore une bonne dizaine de minutes avant que Gerion ne se penche pour me poser sur un lit.

L'Ordre de l'Hydre [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant