Chapitre 5: Tout cela n'était que mauvaises herbes

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Je reculai et repris mes esprit, innondant mon interlocuteur d'excuse.
"Pardonnez moi je ne regardai pas devant moi"
Un grand elfe, majestueux, se tenait devant moi, les cheveux brun élégamment coiffés et ses yeux orangés me contemplant tendrement.
"Ce n'est rien."
Il se décala d'un pas pour laisser passer une femme qui se jetta dans mes bras. Elle me serra fermement contre elle, et une douce chaleur m'envahit presque aussitôt. Mon corps semblait reconnaître cette énergie puisque tous mes muscles se détendirent un à un. Je humai cette odeur familière de violette et frissonnai lorsque de sa voix tremblante d'émotion, elle susurra mon nom.
"Ma toute petite fille, tu as tellement grandi."
Je la repoussais, comme si je venais d'être frappée par la foudre.
"Qui êtes vous ?
- Ces andouilles ne t'ont informé de rien ?
- Seulement ce qu'il y a savoir sur le camp."
Pourquoi je me confiais sans méfiance à cette inconnue ? À ce moment je ne le savais pas encore. Elle avança d'un pas pour me saisir aux épaules, et m'inspecta de tête en pied de ses yeux violets.
"Que tu es maigre ma tendre enfant. Viens donc. Gerion faites apporter des pâtisseries, nous vous en serions reconnaissant"
Enroulant son bras autour du mien, la femme m'entraîna dans le camp jusqu'à la tente rouge. Elle me fit m'assoir sur l'un des sofas de velours, s'assit à côtes de moi et prit mes mains dans les siennes.
"Quelle magnifique jeune femme tu es devenue..."
Elle chercha rapidement au alentour, vérifiant que nous étions seules.
"Tu as les yeux et la mâchoire volontaire de ton père... et mon front et mon nez.
- Ca me gêne, vous semblez me connaître pourtant votre visage ne me dit rien...
- Vraiment rien ? Je suis sûre que tu sais qui je suis. Si tes yeux et ta mémoire te trompent, le corps et l'âme n'oublient pas.
- Mère ?
- Jade, déesse des mystères et des énigmes, aussi connu comme Jadina, reine des elfes, épouse du roi Quendeco, enchanté de te rencontrer.
- Pourquoi une reine abandonnerait sa fille dans une village humain ? Vous dites que j'ai les yeux de mon père pourtant le roi à les yeux orangés ? Quels secrets cachez vous, déesse des mystères ?
- Ne soit pas si formelle avec moi. Tu sais on fait tous des erreurs, en femme égoïste et insatisfaite j'ai fait bon nombre d'erreur. Je me suis laissée séduire par un autre homme que mon mari, et quand le nourrisson est venu au monde j'ai tellement crains pour sa vie que je l'ai caché.
- Racontez m'en plus.
- Un autre jour mon enfant, le but de ma visite est autre. J'ai d'abord quelques questions à te poser.
- Je vais essayer d'y répondre.
- Que faisais tu dans la tente de Gerion ?
- Nous discutions."
Elle haussa un sourcil en souriant légèrement, cherchant la vérité dans mon regard.
"Dites m'en plus sur mon père, je vous en dirais plus sur le Commandant"
Je souris à mon tour, insolemment. Elle soupira et détourna le regard.
"Ma fleur de lys. Maintenant tu le sais je suis ta mère, Quendeco est ton père adoptif, tu sais ce que cela fait de toi ?
- Une princesse elfique.
- Exact et où vives les princesses ?
- Dans un château"
Je prononçais ces derniers mots d'une voix faible en comprenant que j'allais devoir quitter le camp.
"Je ne peux partir alors qu'ils m'ont si bien accueilli.
- Ils savaient que tu ne resterai guère longtemps. Leur mission était de veiller sur toi jusqu'à notre arrivée."
Je la considérai avec étonnement, réfléchissant vivement aux moyens de rester. Milles vies possibles m'étaient venues à l'esprit depuis hier, voilà qu'ils devaient prendre brusquement fin. Je lui souriai tristement puis baissai le regard vers le sol.
"Ce n'est pas grave ce n'est qu'un contre temps !"
"Quand dois-je partir ?
- Au plus tôt, mais je devrai réussir à convaincre Quen' de rester pour le dîner.
- Non plus tôt nous partirons mieux ce sera. Chaques heures passées ici me poussent à vouloir y rester.
- Bien va rassembler tes affaires et rejoins nous ici, je vais chercher Quen'."
Elle me sourit, posa un baiser sur mon front puis partit, droite, de sa démarche gracieuse. J'enfouis mon visage dans mes mains puis passai rageusement mes doigts dans ma chevelure. "Comment ? ... Mais bien sûr !" Je me levai et tournai un instant en rond, faisant les cent pas dans la tente pour mettre en forme mes idées, puis me décider à sortir.
"Un problème princesse ? Les brumes de l'alcool vous tourmentent encore ?"
Je me tournai vers Gerion qui, adossé à l'une des colonnes de bois soutenant la tente, semblait m'attendre, un plateau de gâteaux en main.
"Nullement. Je réfléchissais.
- À ?
- Cela vous concerne ?
- Voyons, nous avons partagé la même tente une nuit durant. Me confier vos craintes ne devrait plus être un problèmes.
- Cessez de vouloir remettre ce sujet d'actualité !
- Pourquoi vous rougissez ?
- Mais je ne ..!"
Coupée dans mon élan, je posai mécaniquement mes doigts sur mes joues, et sentis la chaleur s'en dégager, mes yeux s'arrondirent de surprise. Je baissai la tête et continuai d'avancer, ignorant ses ricanements.
Ruminant mon agacement, je pénétrai enfin dans ma tente pour y apercevoir Rebeka fouillant dans mes affaires.
"Qu'est que tu fais la ?"
Elle se tourna naturellement vers moi, des fleurs à la bouche. Elle ferma mon coffre et prit le bouquet en main, et me fixa toujours aussi stoïque.
"Les gars m'ont demandé de cacher discrètement ce bouquet dans tes affaires. Pour ton départ.
- Discrètement oui. Qu'ils me le donnent en personne, tu n'as rien à faire ici."
Je haussai le ton en pointant furieusement la sortie. Les oreilles de la louve se plaquèrent sur son crâne et ses pupilles se dilatèrent, je perdis toute colère et résistance quand sa lèvre inférieure se mit à trembler.
"Qu'est ce que ..?!
- Succombe aux yeux de chien battu.
- Mais non ! Là tu es juste effrayante !
- Mince."
Rebeka se redressa et partit sans demander son reste, bouquet en main. Je restai un instant immobile, stupéfaite.
"Ils sont tous complètement fous ou juste grossiers ?"
Je serrai les points et commençai à tourner en rond pour récupérer et jeter toutes mes affaires dans mon coffres. Alors que je fermai enfin mon dernier bagage, je sentis deux bras s'enrouler autour de ma taille et me soulever du sol. Je me tortille en tous sens pour me libérer jusqu'à ce que mon agresseur me lance en l'air telle une poupée de chiffon. Il me rattrape et, allongée dans ses bras, je découvre son visage.
"Urvon ?!
- Majesté. Une créature divine et royale ne devrai pas avoir à fouler le sol des mortels. Les gars venez."
Effarée, je me tordai cherchant à me libérer. Urvon me plaqua contre lui, m'immobilisant, et sortit de la tente, Faniek et Elik, semblant sortis de nul part, entrèrent et transportèrent mon coffre.
"Urvon ! Je peux marcher seule, repose moi !"
Il me sourit narquoisement, continuant de marcher.
"Ou est ce que tu m emmène !?
- Vers votre moyen de transport, majesté.
- Cesse de m appeller ainsi.
- Selon votre désir, votre Divinité.
- Tu te moque de moi ?
- Assurément.
- Idiot."
Je décidai finalement, de le laisser faire.
"Garde ton calme Heriel, tu serais bientôt loin d'ici"
Il me transporta jusqu'à une zone du camp que je ne connaissais pas, Elik et Faniek étaient introuvable, mon coffre aussi.
"Ne craignez rien vos effets personnels ont été apporté à vos parents.
- Arrêtes de me vouvoyez.
- Bien."
Je gonflai les joues, exaspérée, et restai silencieuse. Je me redressai soudainement en entendant des hennisements. Un grand sourire se dessina sur mon visage, je me tournai vers Urvon qui me sourit en retour.
Il continua son chemin jusqu'à ce que nous ayons atteint un banc, il me posa délicatement et me fit signe d'attendre. Je le vis partir au milieu des rangées formées par les petits enclos des chevaux. Je l'attendis quelques minutes me languissant de voir à quoi ressemblerait le cheval qu'il s'apprêtait à m'offrir - à ce moment j'avais bien deviner la raison de notre présence dans ce quartier, c'était même assez prévisible -. Je le vis finalement revenir, tenant part la bride un fier étalon noir, et une gracieuse jument gris pommelé. Je souris et trépignante d'impatience, je bondis vers lui. En me voyant l'étalon se cabra, secouant violemment la tête, Urvon tenta de le calmer cinq minutes durant.
"Majesté, laissez moi vous présenter Kraeris, c'est une monture fiable et solide, si ce nom peut vous parlez: il s'agit frison. Son seul défaut est d'avoir un caractère bien trempé mais sur ce point je pense que vous vous entendrez bien."
Je haussai un sourcil, et le considérai avec lassitude, mes mains commençaient à me picoter. Je glissai mes mains dans mon dos et les frictionnai pour les réchauffer, en forçant un grand sourire enfantin.
"Et la jument est destiné à qui ?
- Un elfe qui a oublié sa monture, certainement un sôt."
J'acquiesçai silencieusement et me tournai vers Kraeris. Je mis mes mains en évidence de part et d'autre de ma tête et me rapprochai lentement de lui, puis posai doucement une main sur les nasaux de l'animal nerveux, envoyant quelques ondes apaisante à son esprit.
"Là...là...Fier animal.."
Je souris légèrement, satisfaite de voir l'étalon si calme, puis me tournai vers Urvon. Il me fixait, ébahi et attendri.
"Qu'est ce que t'as à me fixer ? On est attendu je te rapelle !
- C'est drôle, tu rougis pour un rien."
Je cherchai un moyen de contre attaquer mais me ravisai rapidement. Je contournai l'animal, glissant ma main sur sa robe ébène, passai un pied dans l'étrier et me hissai sur la selle pour m'y assoir en amazone.
"Tu as déjà monter ?
- J'ai passé beaucoup de temps sur les routes, à cheval.
- Tu étais une guérisseuse ? C'est exact ?
- Je vois que vous vous êtes bien renseigné à mon sujet.
- Oui je le reconnais. Ça fait bien longtemps que nous t'observons. On s'est même croisé une fois. Juste des bandits de grands chemins qui t'avais intercepté...."
Je me raidit. Je me souvenais parfaitement de ce jour, je n'ai jamais eu si peur que cette après midi - enfin avant le massacre de Dencefleur -.

Je trottinais sur la grande route. Ma mère m'avait interdit de passer là, pourtant ce chemin était plus rapide que celui des bois, et j'aurais pu arriver bien en avance si des bandits n'avaient pas surgi des fourrés. J'ai d'abord entendu des carreaux d'arbalète, puis j'ai vu ma jument s'effondrer sur le sol - La tête et la gorge transpercés de part en part -, j'ai tenté alors de me relever un peu étourdi par la chute que je venais de faire mais les hommes bondirent hors de leur cachette et me firent de nouveau tomber. Maintenue au sol, j'étais totalement démunie, je bougeais en tous sens, me débattant comme une diablesse mais rien n'y faisait. Lorsque leurs compagnons fouillaient et pillaient mes sacoches, les hommes, qui me maintenaient, avaient déchiré mon corsage et mes jupons. J'étais terrorisée, je venais à peine d'obtenir de mes treizes étés et jamais personnes n'avaient pris la peine de m'apprendre à me battre. Je pleurais en attendant mon châtiment pour avoir désobéi à ma mère, quand de nouveaux carreaux fendirent l'air et le cadavre d'un homme tomba à côté de moi. À partir de là tous s'était passé très vite. Des chevaux galopaient vers nous, et dans un concert de cris de guerre les carreaux d'arbalète fendirent l'air, mes assaillants tombaient comme des mouches. J'ai tenté de maintenir ce qui restait de ma robe en place et j'ai couru pour me cacher. Durant la bataille, je sentis l'air se refroidir autour de moi, un bras bleu a alors posé une robe neuve près de moi. Je me suis tourné terrifiée mais le bras, la présence derrière moi et le froid avaient disparut. Après cela mes sauveurs s'étaient simplement assurés que je n'avais rien, un mage avait levé des murs de pierres où j'ai pu me changer - amusée et émerveillé. Je ne connaissais qu'un mage à l'époque et il maniait l'eau - ils m'ont rendu mon argent et m'offrir même une pièce de platine puis le mage m'a téléporté à la ville voisine où je me rendais.

Je déglutis et ouvris la bouche pour le questionner mais la voix de Jade me coupa net dans mon élan.
"Et bien vous voilà enfin ! Je ne croyais plus en votre arrivée !"
Je lui souris élégamment et inclina la tête en signe d'excuses. Lorsque je me tournai pour finir ma conversation avec Urvon, je le vis partir et donner les rênes de la jument à Cyryl. Mon coeur s'accélèra en comprenant qu'il m'accompagnait. Je les suivis du regard jusqu'à ce qu'ils se soient approchés des autres lieutenants.
"Heriel tu m'écoutes ?"
Je sursautai et me tournai vers Jade.
"Nous partons, tu es prête ?"
J'acquiesçai vivement et tournai mon cheval vers la porte de sortie.
"Je vais devoir modifier mes plans... Le moindre faux pas et Cyryl informera Gerion. Sans leur confiance je ne pourrais rien faire..."
J'adressai un grand sourire exagéré au peuple et me mit en marche.

"Je ne pourrais jamais pardonner aux hybrides. Malgré leur accueil, leurs présents,... Je joue un rôle pour survivre, je l'ai toujours fait. La guerre, les crimes, les viols, les meurtres d'innocents par milliers, leurs sourires, ... Comment un meurtrier peut il sourire ? Ils me dégoûtent tous autant qu'ils sont..."

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SALUUUUUT ❤
Tous d'abord merci aux quelques courageux qui suivent encore et merci à toi qui débarque de nul part parce que le roman t as paru sympas et t as eu envie de le lire en le voyant dans tes suggestions.
C'est vraiment motivant de voir que le chapitre un a eu 21 vues, ca donnne de l espoir pour la suite... snuf c':

Mais également mes plus sincères excuses ! ODH n'est vraiment qu'un défouloir et passe après pas mal d'autres activités ce qui fait queeeeeeuh.. J'ai un rythme de diffusion assez lent....Très lent même >\\\<

Pour le moment, j ai vraiment beaucoup de mal à fournir des textes.... bien ? J'ai l'impression que c'est plutôt une suite idées reliées par des mots. Je pense déjà au réécriture, à vrai dire ! Surtout que ce chapitre 5 est vraiment pas beau et j'ai moi même envie d'étripper Heriel.
Enfin voilà ceci était le message de fin !
Laissez un commentaire, (ca m'aiderait beaucoup sérieux QwQ)
Et partagez, s'il vous plaît !
Que Cindaël vous éclaire.

L'Ordre de l'Hydre [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant