Le ciel n'était que colère et déversait sur le monde sa pluie torrentielle. La ville était agitée, les pneus crissaient sur l'asphalte, les sirènes raisonnaient. Tout était bruyant. Des hommes couraient sous la pluie, pour trouver un refuge au sec, marmonnant sur l'état de leurs pauvres fripes humides, se jurant de ne pas oublier leur parapluie la fois prochaine.
Mais cette histoire débute à l'écart de la métropole, loin vers le nord, là où le bruit des hommes n'est plus audible. Là où seuls les cris raisonnent. Là-bas le vent sifflait entre les aiguilles des pins, il emportait avec lui de nombreuses feuilles mortes et faisait grincer les branches des hauts arbres. Cette épaisse pluie portée par le courant allait s'échouer sur la façade d'un grand manoir de style baroque, griffant ses pierres ternies, abîmant sa vieille façade.
Le cerclant de toute part et se levant plus haut encore que certains arbres agités par la pluie, se tenait une barrière de fils barbelés. Au grésillement que produisaient les gouttes qui avaient le malheur de s'écouler sur celle-ci, on pouvait deviner qu'un courant très intense la traversait. Ce bâtiment qu'elle protégeait, ce manoir au bord des ruines, était parcouru par l'air froid de l'extérieur. Il s'infiltrait entre les fissures des murs en pierre grise et courrait dans les longs couloirs, soulevant la poussière et agitant les quelques ampoules nues pendues au plafond, faisant danser des ombres sur le sol de ciment. Accrochés dans des coins, quelques araignées se recroquevillaient sur leurs toiles ou couraient sur les murs pour se faufiler à travers des brèches et sous ses nombreuses portes de métal lourd.
Derrière l'une d'elles, un jeune homme venait à peine de se réveiller. Un épais bandeau de soie lui cachait la vue, une rêche tunique blanche l'habillait et son corps était maintenu par des sangles sur le matelas le plus inconfortable qui soit. Il avait beau gémir et s'agiter provoquant des frictions désagréables sur sa peau nue, il ne parvenait pas à s'en détacher.
Dans cette chambre lugubre se tenait également un homme. Il était entré dans la pièce il y a quelques instants, mais n'avait pas encore dit un mot, se délectant des réactions du garçon, un air satisfait peint sur le visage.
— Ou suis-je ? fini par demander le jeune, sentant un regard insistant sur sa personne.
Il serra les poings, les tournants dans l'étau à s'en brûler les poignets. De la sueur avait commencé à humidifier son dos et son cœur s'était mis à tambouriner dans sa poitrine, alors qu'il sentait des mains venir retirer le bandeau qui lui cachait la vue. Il ouvrit les yeux en grand afin de pouvoir observer son ravisseur, mais se figea presque immédiatement.
— Pourquoi est-ce que je ne vois plus rien !? hurla-t-il, épris d'une angoisse sourde.
Face au lit, l'homme laissa retentir un petit rire, prenant des notes sur son calepin avec son stylo rouge. Des tremblements prirent possession du corps du jeune. Il n'arrivait pas à discerner quoi que ce soit, la panique commença lentement à se répandre dans ses veines et des milliers de questions s'imposèrent à lui. Parmi elle la plus évidente :
— Qui êtes-vous ?
L'homme se courba face au visage poupin de son patient. Un immense sourire trancha ses joues, alors qu'il constatait l'horreur qui se peignait sur le visage du jeune homme à mesure que ces yeux écarquillés gigotaient dans leurs orbites, ne réussissant pas à se fixer sur un point fixe. Son souffle s'échoua sur la joue du plus jeune et celui-ci eu un puissant mouvement de recul, enfonçant ses épaules dans le matelas.
— N'approchez pas...
L'homme se redressa et alla tâter la poche de liquide qui était reliée au corps du garçon. Vérifiant qu'elle était bien vide, il la décrocha de sa tige et fit sortir le tube des veines de son patient, lui arrachant un petit gémissement. Il récupéra une seringue posée près du lit et sans aucune délicatesse, planta l'aiguille dans les veines du garçon qui grimaça de douleur en sentant le sang quitter son corps. Tous ses muscles se contractèrent et des larmes commencèrent à perler au coin de ses yeux. Il ne comprenait absolument pas ce qui était en train de lui arriver. Il ne savait pas que ce que cet homme lui voulait. Il ne savait pas ce qu'il faisait ici, attaché sur ce lit.
Il ne s'en souvenait pas.
Lorsque l'homme eut remplis une poche de sang qu'il jugea convenable il retira l'aiguille de la veine du garçon, désinfecta grossièrement et déposa un pansement sur la plaie. Il glissa son prélèvement dans la poche de sa blouse et se dirigea vers la sortie de la chambre. Avant que la lourde porte ne se referme dans un grincement métallique, sa voix grave raisonna dans la pièce sinistre.
— On se revoit bientôt petit. Reposes toi bien.
*
Plus loin dans la ville, là où la vie et l'agitation règne.
Les téléphones sonnaient, les hommes discutaient, criaient, insultaient et par-dessus tout ce vacarme les haut-parleurs continuèrent de diffuer ce message, beaucoup trop entendu ses dernières années.
— A toutes les unités, une nouvelle disparition vient d'être signalée. Je répète, à toutes les unités je veux mes meilleurs agents sur l'affaire !
Accompagnant le message qui tournait en boucle depuis plus d'une minute, le grand écran du poste de police afficha la photo d'un jeune homme ainsi que toutes les informations que la police avait le concernant. Un des enquêteurs présents aux bureaux bailla, passablement lassé par cette routine qui ne le quittait plus. Il leva les yeux sur l'écran afin de constater l'air de la nouvelle victime. Son regard se posa sur le visage pixélisé et l'information remonta lentement les méandres de son cerveau fatigué par les nombreuses nuits blanches. Il se leva brusquement de son bureau, les yeux rivés avec horreur sur l'écran. Avec empressement, il sortit son téléphone de sa poche et le porta à son oreille après avoir composé ce numéro qu'il connaissait par cœur.
Les doigts de l'enquêteur se mirent à battre sur le bureau de façon nerveuse.
Une première tonalité retenti.
Il pinça les lèvres et jeta à nouveau un regard au téléviseur.
Puis une seconde.
Son corps se mit à trembler légèrement.
« Le contact que vous essayez de joindre n'est pas disponible pour le mo- Bip. »
— Bordel de merde...
L'homme raccrocha. Il revêtit rapidement sa veste de cuir, empoigna ses clefs puis son casque et quitta son poste avec empressement.
─ Flawless Eternity ─
Et voici donc la chose. Qu'est ce que vous en pensez >< ? La suite vous tente ?
Si oui on se retrouvera pour le premier chapitre
-s'échappe-
A titre indicatif je vous note ça ici :
Jungkook : 17 ans
Jimin : 17 ans
Taehyung : 19 ans
Yoongi : 22 ans
Hoseok : 28 ans
Namjoon : 28 ans
Seokjin : 31 ans
J'sais pas pourquoi je fout ça là, (jvais le mettre aussi dans les castings) mais comme y'a pas vraiment de moments où les personnages vont dire leur âge je préfère vous le donner histoire que vous puissiez situer, vu que j'ai un peu bidouiller les âges réels.
Bisous sur vos nez ♥
Gali-Chan
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◌ FLAWLESS ETERNITY
Fanfiction《 - Pitié ne me laisses pas. 》 Des disparitions inquiétantes agitent la ville ces dernières années. La police est sur l'affaire mais l'enquête peine à avancer, les dossiers des victimes s'entassent et les indices permettant l'avancée de l'enquête so...