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J'étais allongé...encore. Mais pas dans mon lit, pas dans ma chambre, pas dans cette pièce où la pénombre ne se fait jamais rare. L'endroit était blanc ; le lit était blanc, les murs étaient blanc, les rideaux étaient blanc, la porte était blanche... La lumière pouvait facilement s'infiltrer grâce à trois grandes fenêtres collées les unes aux autres qui recouvraient les trois quart du mur qui était à ma gauche.

J'avais mal aux yeux. Je devais les fermer à cause de la lumière du soleil, mais je ne voulais pas dormir pour autant, je pensais juste à tout et à rien...surtout à rien.

Je pensais aussi à quelque chose qui n'allait pas : Moi. Il n'y a pas que la pièce qui était blanche, je l'étais aussi, littéralement. Tout blanc. Comme la neige.

J'étais relié à tout un tas de fils qui se finissaient par des machines.

L'hôpital c'est nul. On m'a privé de tout objet coupant...j'aimerais tellement en avoir un sous la main. Ce n'est plus devenu un besoin, c'est devenu une obsession. Une drogue. C'est "vital " si je puis dire...

Quand j'entendis quelqu'un ouvrir la porte. Ce n'est pas ma mère...je ne reconnais pas le bruit de ses talons hauts. Là, c'est une infirmière.

- Alors Alexandre. Me dit elle d'une voix mielleuse pour commencer la conversation.

Mais je n'ouvre même pas un oeil. Tant qu'il y aura encore de la lumière, je ne les ouvrira pas.

- Lu...mière. Dis-je en tournant la tête vers le côté de la porte.

- Il y a trop de lumière ? Demanda t-elle en connaissant déjà la réponse à cette question.

J'entendis encore une fois des bruits de talons, puis des stores qui se baissent, ensuite les rideaux qui se font tirer. Plus de lumière ?

- C'est bon Alexandre... Tu peux ouvrir les yeux. M'ordonna t-elle. Oui parce que ça pour moi, c'est un ordre.

J'ouvre donc les yeux. Doucement certes, mais je les ouvres quand même. L'obscurité est presque totale. Il y a juste des néons au dessus de mon lit qui font que je peu apercevoir le visage de mon infirmière. Une jeune femme d'environ la trentaine, qui a quelque rides ici et là, mais qui laisse quand même son visage doux et pure de quand elle était plus jeune. Je peux voir une longue tresse brune parcourir son épaule qui est finit par un chouchoux sûrement noir. Et malheureusement, je ne pouvais pas voir ses yeux, juste me les imaginer.

Je la vois qui vérifie deux trois trucs sur mon dossier. Elle me regarde ensuite avec des yeux pleins de vie.

- Eh bien. Tu a repris cinq cent gramme. Tu es arrivé la semaine dernière non ? Me demande t-elle en espérant que je réponde. J'hoche juste la tête pour son plus grand désarroi.

- Il faut encore que tu reprenne dix kilogramme. Et tu aura un poid normal.

Je roule des yeux et soupire par la même occasion...

- En plus d'être suicidaire, tu es anorexique. Tu as beaucoup de carrence alimentaire...dit-elle en s'asseyant sur mon lit.

Je sais merci...Mais c'est pas de ma faute. C'est à cause d'eux. De lui...

Je tourne ma tête vers elle et la regarde, mes yeux embués de larmes.

- Tu veux que je te laisse Alexandre ? Demanda t-elle en réussissant à me comprendre.

- Alex...Dis je en m'obligeant à parler. Je n'aime pas mon nom Alexandre...je préfère de loin Alex.

- Très bien...Alex. Je vais te laisser seul. Et elle partit par la suite en laissant mon néon allumer.

Elle me laisse, moi et mes pensées. Moi et mes souvenirs...

MartyrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant