J'étais finalement sortis de cet hôpital après plusieurs mois enfermés ici. Je n'en pouvais plus. Mais je me sentais mieux. Élie m'avait bien aider. Ma mère aussi. Bien qu'elle n'est pas été souvent là.
Je me retrouve donc chez moi. Tous seul. Ma mère qui travaille... En plus la télé ne marche plus... Je n'ai rien pour me distraire. Je regarde juste le soleil se coucher par ma fenêtre.
Ces dernières semaines ont été épuisantes pour moi... Je pleurais souvent. Disant que je n'étais pas près à rentrer chez moi. Mais pour l'instant, tout a l'air de bien se passer. Pour l'instant...
Si j'étais revenu avant, je me serais diriger vers la cuisine à coup sûr pour prendre un couteau, de préférence celui qui coupe le mieux. Mais aujourd'hui, je ne fais rien. J'écoute juste le chant des oiseaux en regardant le ciel d'une teinte rose-orangé qui, bientôt, laissera place à des étoiles scintillantes.
Quand je pense que Yann est lui aussi là-haut...
Enfin bref... Un peu plus tard dans la soirée, je décide d'aller me coucher sans avoir dîner. Je n'avais pas faim de toute façon...
***
Le lendemain matin, j'ai gardé mon habitude pour aller au lycée. Oui je reprend directement après ma sortie de l'hôpital. Je n'ai pu rattraper aucun cours, et j'ai loupé les bacs blanc... Ce n'est pas si grave après tout. Je ne prend pas mon sac de cours, je veux aller au lycée, mais pas pour revoir les profs...
J'arrive devant la grille, c'est partis : Capuche, écouteurs, manches. Je ne peux faire que ça pour éviter de me faire remarqué. Je refais une dernière fois le tour du lycée, je revois tout les murs écaillés, les sol salis par les chaussures des élèves, certains graffitis fais sur quelques fenêtres... Je ne pense pas que tout ça va me manquer.
Pour finir mon tour, je me dirige sur le toit, là où tout c'est terminé pour Yann...Je me met exactement à l'endroit où il était quand j'étais monté ici pour la dernière fois.
Je regarde finalement le ciel, orangé par les premiers rayons du soleil. Je repense à tous ce que j'ai pu faire avec lui bien avant les premières insultes ; discuter pendant des heures sur messenger, faire des batailles d'eau improvisé dans l'enceinte du lycée, s'écrire des petits mots en plein cours de géographie, manger tout les deux en dehors du lycée, s'échanger nos cours quand on n'avais pas pu tout marquer, regarder les nuages, faire les cons...
Tout ça m'a manqué. Et tout ça me manquera toujours. Je repense ensuite aux visages de mes camarades que j'ai croisé dans les couloirs. Certains rigolaient car ils n'avaient pas conscience du suicide de Yann, d'autres le savaient très bien, ils me regardaient et avaient un sourire d'affiché. Ceux là sont vraiment des enculés, ils étaient heureux qu'une personne se soit suicidé...
Après j'ai vu des remords dans certains regards, ils auraient aimé que rien de tout ça ne se passe, et n'avoir jamais envoyé de messages.
Et puis, j'ai vue Sophia...Elle s'est dirigé vers moi, m'a souris et m'a bousculé en me murmurant que j'étais un pédé...
Cette histoire ne se finira jamais.
Si je suis revenu dans le lycée, et plus particulièrement sur ce toit, c'est que j'avais une idée en tête. C'est pour ça que je ne me coupais plus depuis un petit moment, ça ne servirai à rien.
J'enlève ma capuche de ma tête, balance mes écouteurs derrière moi, et remonte mes manches.
Je me rapproche du bord, je regarde le ciel une dernière fois. Je vais le rejoindre. Ma vie n'est rien sans lui. Sans la personne que j'aime.
Adieu
