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Toujours à côté de la fenêtre, regardant le soleil se lever. J'ai fait nuit blanche. Je ne voulais pas dormir, juste...pensé à lui. Et c'est ce que j'ai fait. J'ai récupéré des photos que ma mère m'avait apporté, et je les aies regardé encore et encore. Comme ça, pendant toute la nuit. Je voulais le voir. Je l'imaginais juste à côté de moi, en espérant qu'il sois là. Je voulais vraiment le revoir... Mais cela m'était impossible...

Quand Élie entra. Elle se stoppa net en me voyant déjà debout. Elle était juste venue vérifier mon état. Heureusement pour elle, j'avais repris les kilos qui me manquaient. Mais il y a un truc qu'elle ne savait pas : j'avais encore volé un couteau.
Je ne pouvais plus me passer de cette douleur qui, étrangement, m'apaisait beaucoup, plus que je ne l'aurais cru. Quand je regarde mon sang couler, c'est comme si c'était le mal qui s'en allait. Pas pour toujours, mais une bonne partie du moins.

Les traits que je traçais presque chaque soir étaient horizontaux. J'allais me mettre à les tracer verticalement, pour me faire du bien. Pour aller mieux. Je voulais que le mal s'en aille plus vite.

Tandis que j'étais dans mes pensées, l'infirmière me regardait bizarrement.

- Tu a encore perdu du sang Alex...Dit-elle en sachant déjà tout. Je pensais qu'elle n'en savais rien...

- Il faut que tu arrête ça ! Me crie t-elle.

- Mais ça fait tellement du bien ! Est-ce que tu peux comprendre ça ?! Ça me soulage, et quand je fais ça, je ne pense plus à lui... Des larmes emplir mes yeux déjà rougis par le manque de sommeil. J'étais au bord d'un précipice ; entre folie et tristesse, rage et bien-être, courage ou abandon...

Mon amie se rapprocha de moi, m'enlaca. C'était doux, et chaud, comme les étreintes que me faisait ma mère quand j'étais plus petit.

Je suis sûr qu'Élie a le pouvoir de lire dans les pensées...c'est la première fois que quelqu'un s'occupe autant de moi. J'étais...heureux ? Non...juste, serein. Je pense.

Au cours de ces semaines, l'infirmière, accroc à ses monologues, m'avait aider à remonter la pente... J'avais touché le fond. Et elle m'a aidé à grimper pour sortir de ce tunnel noir, obscure et froid dans lequel je m'étais engouffré.

Mais...

Et si j'avais remonté la pente, pour finalement encore atterrir plus au fond ?

MartyrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant