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Je me regarde dans le miroir. Oeil au bord noir, bleu sur la joue, coupure de la tempe et au nez, ématomes bien visibles partout sur mon corps...

C'est moche. Très moche. Je n'ai même pas su me défendre contre trois crétin homophobes... C'est moche. Je suis moche... Je suis abruti, con, pédé... Non ! Ne te met pas à penser comme eux Alexandre ! Surtout pas. Tu n'es pas pédé. Tu es juste... Amoureux ?

Ça fait quelque temps que j'y pense. Et si ce baiser avait déclenché quelque chose en moi ? Et si...Et si je l'avais toujours aimer ? Depuis qu'on se connait. Depuis le premier regard. Depuis le début du lycée... J'ai vraiment ressentis tout ça pour lui depuis le début ? Ça expliquera peut-être pourquoi je veux toujours le protéger, même s'il sait se défendre quand il le faut. Je veux toujours être à ses côtés. Je veux toujours qu'il aille bien... L'amour...c'est ça.

Je dois quand même aller au lycée. Je passe le bac bientôt. Mais il faut que j'évite de me montrer. Je ne veux pas que tout ce cirque revienne. Je ne veux pas qu'ils reviennent.

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Une fois rendu au grand établissement. Je fais comme à mon habitude : écouteurs, capuche, manches. C'est une des seules technique. Pour une fois. Ma matinée se passe normalement. Évidemment, les autres parlent dans mon dos, mais les plus grand chieurs, pour je ne sais quelle raison, ne sont pas là. Je décide d'aller au self, manger. Pendant un temps j'apportais ma nourriture. Mais là je sais pas. Je le sens bien.

Une fois que j'ai tout, c'est bon, je décide de m'asseoir. Mais où ? Toutes les places sont prises et... Mais pourquoi je l'ai bien sentis moi ? Je ne sais pas du tout où m'asseoir...

Je vais donc dans un petit coin du self. Là où il y a une table pour quatre. Ce sont les plus petites tables. Je n'y peut rien.

Tout le monde m'a dévisagé pendant que je déjeunais. Ça m'a soûler... J'ai finis le plus rapidement possible mon repas et me suis tiré sur le toit du lycée pour être tranquille un petit moment. Normalement on n'a pas le droit d'aller tout là-haut. Mais bon. J'y vais de temps en temps pour enlever toutes mes mauvaises pensées et les laisser s'envoler.

Quand j'ouvre la porte pour être à l'air libre, une personne est déjà sur le toit. Yann.

Je m'approche de lui tranquillement. Il est sur le rebord, en train d'admirer la vue que nous offre ce Lycée.

- Yann. Dis-je tout simplement. Il se retourna brusquement vers moi. Je le dévisagea. Il avait le nez cassé, les lèvres qui saignaient, une bosse à la tempe, tous ses vêtements déchirés... Il s'est lui aussi fais tabasser par ces cons...

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Me dit-il les larmes aux yeux.

- Je viens de temps en temps ici. Le midi souvent. Dis-je en l'approchant.

- Tu ne devrais pas être là. Dit-il en m'approchant.

- Yann, je m'inquiète pour toi.

Et je suis amoureux de toi... Pensais-je.

Il soupira.

- Laisse moi. Me dit-il en commençant à pleurer.

- Jamais ! Répondis-je aussitôt tout en lui prenant les mains.

- Lâche-moi ! Cria t-il en essayant de se débattre.

Je ne le lâcha pas. Il se calma et je lui demanda ce qu'il c'était passé, à pars cette histoire de cons qui nous martyrisent.

- C'est toi...Toi et toi seul. Ma première fois avec toi...Je ne m'en souviens même pas. Notre premier baiser. Je voulais tellement que ce soit magique. Mais je ne me souviens de rien du tout !

J'étais en train de comprendre ses paroles. Et puis mes yeux baissèrent sur ses bras...coupés. Des coupures. Partout. Il se mutile. C'est lui leur martyr. Pas moi.

Je le prend dans mes bras pour sûrement la dernière fois. Je ne sais pas...J'ai un très mauvais ressentit. Les brutes ce matin n'était pas avec moi car elles s'occupaient de lui...

On releva tout les deux la tête. Je le vis sourire tout en pleurant.

- Alexandre Joackim Noah Sanders. Je t'aimerais toujours.

Il m'embrassa pour la deuxième, et dernière fois. Ses paroles résonnaient dans mes oreilles. Mais je n'eu même pas le temps de réagir, que tout le monde était déjà attroupé autour de lui, juste devant le lycée. Il n'était plus sur le toit...Il venait de sauter... 

MartyrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant