GIULIA
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours fait du piano. Cette passion m'a été transmise par Nonna, ma grand-mère, Giorgia de son prénom, qui m'a élevée depuis la mort de ma mère l'année de mes 4 printemps. Je suis née à Paris, d'une mère italienne, tombée éperdument amoureuse d'un français. Je n'ai aucun souvenir d'elle, c'est Nonna qui m'a appris tout ce que je sais. Elle s'appelait Elena, elle était mannequin, plutôt aventureuse, elle n'avait pas froid aux yeux; tout mon contraire. Un air insolent sur son visage d'ange, de longs cheveux bruns, des yeux bleus, caractéristiques dont j'ai hérité. Cependant, quand je regarde des photos d'elle, je pense toujours que je ne lui ressemble pas tant que ça. Nonna a toujours dit qu'elle ressemblait à mon grand-père, tandis que j'avais les mêmes traits que ma grand-mère. Pour ce qui est de mon père, ou devrais-je dire mon géniteur, tout ce que je sais à propos de lui est son prénom, Guillaume. Et je ne veux rien savoir de plus sur cet homme qui a lâchement abandonné ma mère après ma naissance. Je n'étais jamais revenue en France depuis mes 4 ans, Nonna m'avait emmenée chez elle à Ravello, petit village près de Naples. Je pratiquais tous les jours le français, que je n'avais pas perdu en m'installant en Italie, ayant pour projet de retourner vivre à Paris dans le futur.
Me voila donc de retour dans la ville lumière, 6 mois après la mort de Nonna. Mon grand-père étant décédé avant ma naissance, je n'ai plus de famille. L'héritage de Nonna, une bague de famille, surmontée d'un saphir, ne me quitte plus depuis sa disparition, tout comme une vieille photo d'elle et moi, bien gardée dans mon porte-feuille.
J'ai trouvé un petit studio dans le 15ème arrondissement, plutôt étroit, mais chaleureux et douillet.
Je souhaitais intégrer le conservatoire dès la rentrée prochaine. Le rêve de Nonna était que je devienne une grande pianiste, elle a toujours cru en moi, et je veux faire ça pour elle, pour qu'elle soit fière de moi. En attendant, j'avais trouvé un job chez un disquaire.
En cette journée du 18 novembre 2015, pendant laquelle je ne travaillais pas, je décidais de sortir de chez moi, pour me balader. L'appréhension me gagnait. Je n'avais pas quitté mon studio depuis 3 jours, encore choquée des événements récents à Paris. Mais j'avais décidé que de rester cloitrée chez moi n'arrangerait rien, et que je devais continuer à vivre malgré tout. J'arrivais au Trocadéro, où des gens étaient assemblés autour d'un homme jouant du piano. C'était la fin du morceau. Je m'approchais et demandais alors l'autorisation au propriétaire d'utiliser son instrument. Je m'attachais les cheveux, m'installais sur le petit tabouret, et posais mes mains sur le clavier. Je fermais les yeux et laissais la mélodie m'emporter.
A la fin de mon morceau, je rouvris les yeux et découvrit une foule autour de moi qui m'applaudissait. Je me levais et les saluais timidement. Mon regard se posa sur deux yeux noisettes qui me fixaient déjà. Un jeune homme se tenait devant moi, un peu en retrait. Son visage était à demi caché par une capuche, pourtant ses yeux étaient visibles. Son regard brulait ma peau. Gênée, je baissais la tête. Voulant quitter cet endroit le plus vite pour ne plus sentir ses yeux sur moi, je détacha mes cheveux, pris mon sac et partit. Cet échange m'avait perturbé, et son regard hanta mes nuits pendant une semaine.
La semaine suivante, pendant mes heures de travail, un jeune homme entra dans la boutique, et se dirigea vers moi, un sourire charmeur scotché sur les lèvres. Il prétexta demander de l'aide pour trouver un album de rap, et repartit. Il vint tous les jours suivants, jusqu'au moment où il me demanda si je voulais aller boire un café avec lui pendant ma pause, ce que j'accepta, n'ayant aucun ami ici.
J'appris qu'il s'appelait Eliott, qu'il était producteur et dj pour un groupe de rap. Le courant passait bien entre nous, qui avions cette même passion pour la musique. Il était brun, des yeux noirs, plutôt grand. Je ne pouvais pas nier qu'il était bel homme.
Nous nous voyions tous les jours, au début seulement pendant mes heures de pause, puis de plus en plus souvent, jusqu'à ce qu'il devienne comme mon meilleur ami.
NDA : voici le premier chapitre, il n'y a pour l'instant que de la description, pour planter le décor, mais l'action arrive dans les prochains chapitres, donnez moi votre avis !
Xoxo