Emma🌼(3)

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Je ne suis pas dupe.
Je ne suis pas stupide.

Je ne suis certainement pas aveugle.

Je ne veux pas leur parler, d'accord? Bien oui, je fuis. Ils n'auront qu'à si faire. De toute façon monsieur de l'intersidéral ne souhaitait pas me voir. Alors il se passera de ma présence.

Je vais réaliser son souhait avec plaisir.

Je fis donc ma petite fille. Je suis une vraie enfant des fois. Mais quand il est question de gens, mon point faible, je suis détestable. Sincèrement. Je déteste les projecteurs. DÉTESTE.

Je fis donc, disons, la maline. Je m'en allai l'autre côté des rochers. Encore plus loin que où nous étions au début de la journée. J'attendis que mes amis viennent me rejoindre mais je me cachai derrière les rochers. Lorsqu'ils me rejoignirent du bon côté des rochers, je partis de l'autre côté et couru. Personne ne m'avait vu. Personne ne me verrait. Je courrais si vite que si je m'arrêterais maintenant je pourrais tomber sous le choc de mon arrêt.

J'espère qu'il n'y avait pas de vitre par terre. J'étais pieds nus, mes sandales étaient restées sur la plage. Ainsi que le reste de mes effets. On me les rapportera un jour.

Je n'habitais pas loin d'ici. À seulement quelques minutes de marche. À la course, en moins de 2 minutes j'étais chez moi.  J'entrai.

-Salut papa!

-Salut.

Je n'étais pas aussi proche de mon père qu'avant. Il avait tellement changé! Il était maintenant un homme d'affaire important, même Charlie ne le reconnaissait pas.  Ne le reconnaissait plus.

Je montai les marches vers ma chambre.

-Où sont tes chaussures?

-Je les ai oubliés à la plage, Charlie va me les rapporter demain.

-Tu vas les chercher maintenant. Ils m'ont coûtés une fortune! 

-Oui, mais je ne les ait jamais demandé.

-Reste polie, aller va-y avant que je ne torde un bras.

Était-ce une menace? Une vraie?

Je pris des short et un espèce de tricot pour mettre par-dessus mon maillot. J'empoignai mes autres chaussures et sortie en prenant bien soin de montrer mon désarroi en claquant la porte.

Je pris mon skate, même si je n'avais pas l'habitude d'en faire. C'était comme un surf sur terre donc j'étais douée.  Je déposais mes lunettes sur mon nez et pris le temps de mettre mes cheveux dans un chignon rapide. Je continuai ma route d'un côté du trottoir pour éviter mes amis qui venaient vers moi sur l'autre côté de la chaussé.

J'accélérais la vitesse pour ne pas me faire remarquer. Puis on me siffla.

Pour ceux ne le sachant pas. Quand un gars siffle une fille, généralement c'est pour lui montrer qu'elle est sexy. Geste insolant mettant les femmes au centre de l'attention et surtout les réduisant à l'état d'objet. Une manière abject de complimenter disons. Un truc qui me met hors de moi.

Je m'arrêtai et me retournai pour voir si ce geste s'adressait à moi (on ne sait jamais) et qui l'avait envoyé. Pas très difficile à deviner: le gars de l'intersidéral.

Je me retournai dans cette direction. Gaël m'avait déjà tourné le dos et était reparti. Les autres ne m'avaient donc pas remarqué? Ont-ils laissé ce geste dégradant arriver sans reproche? Je remontai mes lunettes sur ma tête au moment où Charlie se retournait. Je n'avais toujours pas bougée avec ma bouche ouverte comme un poisson. J'étais insultée. Je ne suis pas un objet!

Charlie prit Kylian par le bras et lui indiqua ma position. Le gars de l'intersidéral se retourna et comprit que la fille qu'il avait sifflé n'était nul autre que moi.

-Quel connard de première, chuchotais-je pour moi-même. Kylian, à la vitesse de la lumière, me rejoignit.

-Tu viens avec moi jeune fille.

-J'ai oublié mes souliers à la plage je vais les chercher.

-Charlie les a dans son sac, viens, Gaëou..el va s'excuser.

Je me mise à rire. Je riais car j'étais encore sidéré, il m'avait sifflé, je riais aussi car je ne croyais pas Kylian une seule seconde.

-Il m'a sifflé.

-Je sais.

-Je ne viendrai pas.

-Je sais. Tu ne viendras pas par toi-même.

Il m'empoigna et me mit sur ses épaules et pris mon skate dans son autre main. Comme une poche de patate.

-KYLIAN REPOSE-MOI IMMÉDIATEMENT!

Je me débattis, sans succès, pendant la courte minute de trajet que nous avions à faire. 

  Il me posa au sol. Je fis une baboune puis repris un air sérieux.

-Mes souliers. Dis-je en tendant la main.

Charlie me les tendit sans un mot.

-Sincèrement, qu'est-ce que je fais là?

-Gaël tenait à s'excuser, en personne. Dit Kylian en insistant bien sur les deux derniers mots.

-Je m'excuse de t'avoir sifflé et de t'avoir demandé de dégagé même si tu le méritais.

L'océanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant