Miraculous Romance

Chapitre 2

Adrien arriva chez lui, bien décidé à affronter son paternel. Si Gabriel Agreste était connu, ce n'était sûrement pas pour être un enfant de chœur, et le fait d'être son fils n'aidait en rien. Il allait y avoir un conflit, ça, il le savait. Il réfléchissait, accoudé à la table, à comment s'y prendre pour réussir à le convaincre.

- Nathalie ? Mon père est-il dans son bureau, j'ai à lui parler.

- Oui, mais comme vous le savez, votre père a un défilé important en fin de semaine. Il serait préférable de ne pas le déranger.

- Ce ne sera pas long.

- Bien. Je le préviens de votre arrivée.

- Merci, Nathalie.

Il finit de prendre son goûter, avant de se diriger vers le bureau de son père. Depuis la disparition de sa mère, il avait une boule au ventre à chaque fois qu'il se retrouvait devant cette entrée. Son père l'intimidait. Il n'était plus le même depuis bien des années. Il resta de longues minutes devant cette porte immense, avant de toquer en s'annonçant et de la pousser.

- Qu'y a-t-il ? gronda Gabriel, sans même se retourner.

- Je m'excuse de vous déranger, Père. Je voulais votre autorisation pour sortir demain après-midi, avec l'un de mes amis.

- Quel est cet ami ?

- Nino, Père...

- Je refuse, dit-il sèchement.

- Mais... Père!

- Cet enfant a une mauvaise influence sur toi.

- C'est faux, Nino n'a jamais rien fait de mal !

- Il est tout de même une personne néfaste pour ton travail scolaire.

- Nino m'a toujours soutenu !

- Il te pousse à te relâcher.

- Pourquoi ne m'écoutez-vous jamais ? soupira Adrien, en baissant la tête.

- Cela suffit ! J'ai du travail ! Retourne dans ta chambre.

- Vous ne me faites même pas confiance, mère m'aurait laissé y aller, elle !

- Seulement, ta mère n'est pas là. Va !

Adrien, les larmes aux yeux, quitta la pièce. En sortant, il bouscula Nathalie qui attendait derrière la porte. Elle le regarda s'éloigner avec tristesse. Cela faisait déjà quelques années qu'elle travaillait pour Gabriel Agreste. Même si elle se devait de maintenir un masque froid, elle s'était attachée au jeune garçon. Elle pénétra dans la pièce et referma la porte d'un air sévère.

Adrien se jeta sur son lit et enfouit sa tête dans son oreiller. Le Kwami du blond l'observa avec tristesse. Le garçon sortit son portable, les yeux troubles. Il n'avait pas le courage de répondre à son ami. Il ne voulait pas le décevoir une fois de plus. Il serra son portable dans sa main, avant de le lancer violemment sur le lit.

- Plagg ! Transforme-moi !

Il sauta par la fenêtre de sa chambre pour s'échapper à nouveau. Il bondissait sur les toits, afin d'évacuer la colère qu'il avait accumulée. Après quelques minutes, il se sentait déjà mieux. Il se surprit à retourner automatiquement vers la boulangerie que tenaient les parents de sa camarade de classe. Il se mit à observer le balcon de la jeune fille. Ce soir-là, contrairement au soir précédent, la chambre était allumée. Elle ne dormait pas, il allait falloir être discret. Il utilisa son bâton pour se télescoper jusqu'à la terrasse. Le jeune homme s'avança sur la pointe des pieds. Il se pencha lentement au-dessus de la trappe pour jeter un œil dans la chambre. Marinette était allongée sur le ventre, un livre à la main. Elle semblait absorbée par sa lecture et remuait les pieds d'avant en arrière, comme un réflexe. Le sourire de Chat Noir s'étendit sur son visage. La jeune fille s'arrêtait de temps en temps pour répondre aux messages qu'elle recevait sur son portable, puis elle se replongeait dans son roman. Chat Noir prit confiance et s'assit à côté de l'ouverture. Il ne la lâchait pas des yeux. Lorsqu'elle éclata d'un rire sincère, lors d'un passage sûrement drôle de son livre, il sourit tendrement. Il adorait la sincérité de la Marinette qu'il ne connaissait pas. Pourquoi ne l'avait-il jamais remarquée ?