L'aquarium - Yoonseok

Métamorphose

Mes mains se resserrèrent sur les siennes. Il tremblait. Je ne comprenais pas comment il pouvait déjà subir ce changement.

"Hoseok, J'ai peur, je ne suis pas prêt..." Il me regardait les larmes aux yeux et je collais nos fronts en le rassurant.

"Il fallait bien que ça arrive, même si je ne pensais pas que ce serait aussi tôt. Ça va aller Yoongi, en attendant tu pourras vivre comme nous, marcher et tout...

-Je me sens bizarre au niveau de la nageoire...

-Hein ?

-J'ai l'impression qu'elle va s'arracher, mais je n'ai pas mal... J'ai peur !"

Je crois avoir compris... D'autant plus que ses doigts auparavant luisants se fripent -comme toi quand t'es resté deux heures dans ton bain-...Oh merde !

"Papa ! va chercher une serviette ! C'est urgent !

-Ah, O-oui !"

Je le serrais dans mes bras de manière à pouvoir poser sa tête sur mon épaule. Puis je baissais le regard et vit sa nageoire se déformer progressivement. Elle se séparait en deux pour former des jambes, mais qui étaient toujours écaillées c'était impressionnant... Sa peau commençait à apparaître sur ses fines jambes...

"Hoseok..."

Son appel me fit relever la tête et le regarder. Il devenait de plus en plus beau. Je sais, c'est bizarre dit comme ça, mais un phénomène pareil est inexplicable...

"Yoongi... Je suis là."

Je l'observais et là, je ne me retiendrais plus. Dans le feu de l'action, j'ai posé mes lèvres sur les siennes. C'était si doux, si bon. J'aurais voulu arrêter le temps. Mais je m'écartais, guettant sa réaction... Qu'elle ne fut pas ma surprise quand je vis son visage enfin totalement "humain".

Alors ça y est.

Je fis face à son regard suppliant. Et sans comprendre quoi que ce soit, il s'accrocha à ma chemise et vint -à son tour, dans un élan presque désespéré- briser cette distance qui nous gênait tellement... Nous nous rapprochions, encore et encore. Cela devenait tellement agréable que j'en ouvrais les yeux pour admirer son doux visage avant d'approfondir le baiser. Ayant refermé les yeux, je profitais pleinement de ce contact brûlant. Je ne pensais plus à rien, juste à cette sensation et au bruit obscène que procurait le mouvement de nos lèvres.

Nous nous séparions. Et mon père arriva avec la serviette.

"Désolé j'ai un peu traîné ! "

Pas assez encore, je pensais. 

J'attrapais la serviette en le remerciant et souleva un peu Yoongi - qui avait l'air totalement perdu-pour la lui enrouler. Ne sachant pas marcher, logique, j'ai fini par le porter telle une princesse jusqu'à la chambre ou je lui donnerai des habits à sa taille.

Qu'est-ce qu'on avait fait....