Le Retour du Mal

3. Incompréhension

J'allais hurler lorsqu'une deuxième main vint se plaquer contre ma bouche. C'est alors qu'une voix me murmura à l'oreille.

-N'aie pas peur je suis avec toi. Je vais retirer ma main mais surtout ne crie pas.

J'obéis à ce qu'on me disait puis la main sur ma bouche se retira, ainsi que celle qui me retenait le poignet. Je fis alors volte face puis me retrouvais en face d'une jeune femme d'à peu près 25 ans. Elle avait l'air plutôt sûre d'elle alors que de mon côté j'étais terrorisée.

-Suis moi, me chuchota-t-elle

Elle marcha rapidement en direction d'une porte sur la gauche qui venait d'apparaître au fur et à mesure que l'on avançait. J'avais beaucoup de mal à la suivre tant le rythme était rapide si bien que je devais parfois me mettre à courir pour ne pas la perdre. Elle s'arrêta devant la porte, l'ouvrit et me fit signe d'entrer. Je ne posais aucune question et entrais sans hésitation. 

La jeune femme referma la porte derrière moi. Je me tenais à présent dans une pièce obscure. J'avais du mal à voir ce qui m'entourait. Les stores étaient baissés et la lumière du soleil avait du mal à s'infiltrer dans la pièce.

-Je suppose que tu ne sais pas à quoi tu as à faire, me demanda la jeune femme qui se trouvait à présent en face de moi.

-Je n'ai aucune idée de comment je suis arrivée ici et je ne sais même pas quel est cet endroit donc non je ne sais pas à quoi j'ai à faire.

-Chut, parle moins fort ! Il risque de t'entendre.

La jeune femme se baissa et regarda par le trou de la serrure. Il n'y avait aucun mouvement à l'horizon et elle poussa un soupir de soulagement.

-A propos, je m'appelle Laurine.

-Lola.

Nous nous regardâmes un petit moment sans rien dire. J'avais plein de questions à lui poser pourtant aucun son ne sortait de ma bouche. Je m'apprêtais enfin à parler lorsque Laurine prit les devants.

-Je te dirais tout ce que tu veux savoir mais avant on doit se mettre à l'abri.

-Mais à l'abri de quoi ?

A ce moment là, un brouhaha se fit entendre. Je tournais la tête en direction de la porte, d'où provenait visiblement le bruit. Lorsque je me retournais vers Laurine, je vis sa gorge se trancher nette. Sa tête se sépara de son corps et roula à l'autre bout de la pièce. Son corps s'effondra, dans une mare de sang. Je me mis à hurler devant cette vision d'horreur lorsqu'un homme vint se poster devant moi, toujours avec ce grondement mystérieux en fond sonore. Il tenait une hache dans sa main, la lame pleine de sang.

-Je vous cherchais partout, me dit-il. Enfin vous êtes là. Cette vermine à donc réussi à mettre la main sur vous.

Je ne comprenais absolument rien à ce qu'il me disait. A croire qu'il me confondait avec une autre personne.

-Venez, il faut nous rendre dans la salle de réunion. Amanda va faire son grand discours.

Je vis l'homme se diriger vers le mur et passer au travers. Voilà donc comment il était entré dans la pièce sans que je le remarque. J'étais stupéfaite. J'essayais de faire de même afin de savoir si ce mur était réel mais je ne fis rien d'autre que me cogner. Il était impossible pour moi de passer par là. Je me résolus donc à passer par la porte. Je tournais la poignée et ce que je vis me figea sur place. Des dizaines et des dizaines d'hommes et de femmes marchaient dans le couloir qui se trouvait en face de moi, celui qui me paraissait sans fin il y a quelques minutes. Tous parlaient en même temps et je n'arrivais pas à saisir le moindre mot de leurs conversations. Voilà la source de ce brouhaha qui une fois la porte ouverte s'était transformé en véritable vacarme. L'homme à la hache se trouvait à ma gauche et me fit signe de rejoindre le cortège avec lui. 

Je ne savais pas si je devais lui demander des explications ou non. Visiblement il me prenait pour quelqu'un d'autre et si je lui posais des questions il risquerait de se rendre compte de son erreur et de m'abattre sur le champ. Cependant, j'étais très curieuse. Je l'ai toujours été. Et comme on dit, la curiosité est un vilain défaut.

-Dites-moi, commençais-je, quel est cet endroit ?

A mon grand étonnement, l'homme ne parut pas du tout surpris par la question. A vrai dire, j'avais même l'impression qu'il s'y attendait. Il émit un petit ricanement avant de me répondre.

-Ne soyez pas trop pressé. On vous expliquera tout durant la cérémonie. Vous savez, elle a été organisée en votre honneur. Sans vous, rien de tout cela n'aurait lieu, et rien ne serait possible. Vous allez adorer travailler pour nous.

-Travailler ?

L'homme ne me répondit pas et nous continuâmes à marcher dans ce couloir interminable. Je jetais des coups d'œil dans tous les sens. Un nombre incalculable de personnes se trouvait autour de moi. Derrière, se trouvait entre autres deux jeunes filles d'environ 15 ans. Elles bavardaient ensemble et je pouvais les entendre rire de temps à autre.

Soudain, je vis une lumière au bout du couloir. Cela semblait être notre destination.

J'allais enfin savoir pourquoi j'étais là.