À Anna...

Anna

Anna...

Je la sens...
Elle se rapproche...
Un pas après l'autre,
Tout doucement...

Elle sera bientôt là,
A mon chevet.
Je t'adresse ici mes dernières pensées.
A toi, Anna, mon aimée.

Le tourne-disque s'est arrêté, Anna.
Il meurt en même temps que son propriétaire.
Ah, fidèle objet...
Témoin éternel de mon amour pour toi...

La Mort ne m'effraie pas.
La douleur ne m'effraie pas.
Le néant ne m'effraie pas.
Ne plus pouvoir voir ton visage est un supplice.

C'est pour cela, que,
Depuis que je t'ai rencontrée,
Je me suis mis à croire en Lui,
Ce cher Dieu, qui qu'il soit.

J'espère qu'Il aura entendu mes prières,
Et qu'il me permettra de te voir, encore.
Admirer tes traits, tes yeux,
A travers l'épais brouillard de la Mort.

Oh... Je ne l'attendais pas si tôt...
Comment te la décrire ?
Je ne peux pas.
C'est... trop.

Je sens une douceur étrange m'envahir, Anna.
Ce sont là les dernières lignes que je t'adresse.
Je t'aime plus que ce que je peux exprimer.
Et je continuerai à t'aimer, éternellement.

Adieu, Anna.
Peut-être ces lettres te parviendront-elles, finalement ?
Ou peut-être cette lâcheté me poursuivra-t-elle au-delà de la mort ?
Peu m'importe, maintenant...

Ton si dévoué qui t'aimais, t'aime et t'aimera tant,