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dix : pacte

-Julian. Julian. Eh, Jule.

Le milieu de terrain releva la tête, quittant enfin ses pensées, trouvant Presnel et Kevin devant lui, avec des visages...narquois.

-Désolé. Je réfléchissais.

-Tu sais, je pense qu'elle aussi, elle t'aime bien, peut-être que tu devrais essayer un truc, lança Presnel, et Julian fronça les sourcils.

-Quoi ?

-Pas la peine de faire comme si tu ne savais pas de qui je parlais.

Il ouvrit la bouche pour assurer Presnel que ce qu'il pensait était complètement faux avant de secouer la tête : inutile de lui raconter des conneries.

-Tu crois vraiment qu'elle m'aime bien ?

-Tu sais il y a un truc qui marche bien quand on veut savoir quelque chose, l'interrompit Kevin, c'est...ah oui, en parler avec la personne concernée.

Julian leva les yeux au ciel, un petit sourire aux lèvres.

-Arrête de te moquer de moi. Je ne veux pas me ridiculiser, il dit avant de se lever pour commencer à rassembler ses affaires, ayant vu Thiago Silva essayer de ranger le vestiaire avec l'aide de Marquinhos-en dansant, évidemment-, ce qui signifiait qu'ils allaient bientôt prendre leur avion pour Paris.

-Je ne t'ai pas dit de la demander en mariage, rétorqua le français, lui aussi occupé à ranger-comment il faisait pour s'étaler autant ? il se posait toujours la question-.

-Tu sais quoi, Presnel et moi, on va aller lui parler ! s'exclama Kevin, tout content, alors que le visage de Julian se décomposait.

-Non non ! il répondit, offusqué. Je ne lui plais pas, vous ne disez rien.

-Dites, corrigea Kevin. Tu sais quoi, faisons un pacte. Si jamais tu marques un but contre le Barça mardi soir en Ligue des Champions, personne ne dit rien. Sinon, tu dois lui dire, ou Pres et moi, on va s'en charger.

-Quoi ?! il s'exclama, soudainement paniqué.

Il ne savait même pas s'il serait titulaire lors de ce match. Il pouvait jouer, puisqu'il n'avait pas joué avec Wolfsburg en Ligue des Champions, mais ça ne voulait absolument pas dire qu'Emery allait le faire jouer. Surtout dans le onze de départ. La preuve, ce soir, contre Bordeaux, il n'était entré qu'à la 63'. Qu'est-ce que ce serait contre le Barça ? C'était loin d'être une petite équipe. Et c'était loin d'être la première fois que le Barça et le PSG se rencontraient, et comme à chaque fois, les catalans étaient favoris. Si rester sur le banc pouvait leur permettre de gagner, pour une fois, il était complètement pour.

-T'as pas le choix, dit Kevin avant d'attraper son sac et de commencer à sortir du vestiaire suivi par Meunier qui chantait une chanson belge.

Il soupira pour lui-même : il lui restait à peine quatre jours pour montrer au coach qu'il méritait d'être titulaire pour le prochain match.

➿

-Jule ?

-Je suis pas stressé.

Amel fronça les sourcils en dévisageant l'allemand. Ils étaient tous les deux assis sur le canapé, Julian essayant de se concentrer sur le match de Bundesliga qui passait à la télé, Amel en train de sortir ses derniers achats des sacs pour pouvoir tourner son haul un peu plus tard.

-Tu crois ? elle lui demanda finalement, et il fit la moue.

-Je dois absolument être titulaire contre le Barça et marquer un but.

-Je peux pas continuer comme ça, elle lâcha soudainement, posant le tee-shirt qu'elle avait dans les mains en boule sur la pile. Je dois te dire un truc.

Le visage de Julian passa du stress à la panique totale. Qu'est-ce qu'elle avait de si important à lui dire ? Parce que peu importait ce qu'elle allait dire, une chose était sûre, il n'était pas prêt à l'entend-

-Je vais supporter le Barça mardi soir.

L'allemand haussa les sourcils, surpris.

-Je suis désolée, je sais que c'est horrible, j'ai l'impression de vous trahir, mais je suis obligée de faire un choix, et...

-Je sais que tu préfères le Barça, il la coupa, et elle plissa les yeux.

-Ah bon ? T'es pas fâché ? Tu m'invites au Parc et moi je m'assois du côté de l'ennemi ?

Il haussa les épaules.

-Non. Je sais que tu aimes le Paris St-Germain. Mais le Barça plus. Mais je dois être titulaire et marquer un but.

-Je te le souhaite, elle sourit. Mais dans ce cas-là, vous n'en mettez qu'un seul. Le Barça deux. Ou plus.

-On verra, il sourit à son tour d'un air de défi.

Elle secoua la tête.

-Tu sais qu'à la base, je voulais te poser une question.

-Oui ?

-Est-ce que Annemarie a rappelé ? elle demanda, ayant enfin terminé sa pile de vêtements.

Le milieu de terrain secoua la tête. Son ex petite amie n'avait pas rappelé depuis qu'Amel lui avait-violemment-répondu, et en réalité, il n'avait pas repensé à elle depuis. Il avait définitivement tourné cette page de sa vie, et il était fier.

-Tant mieux, sourit Amel avant d'attraper sa pile et de rejoindre sa chambre pour tourner sa vidéo.

Julian fronça les sourcils. Il était content qu'Annemarie ait enfin abandonné l'idée de lui parler. Mais une partie de lui ne pouvait s'empêcher de regretter. Parce qu'il voulait voir Amel lui répondre une seconde fois et s'énerver après elle. Peut-être parce que ça lui prouvait que la française tenait un minimum à lui.

Même si c'était juste en tant qu'ami.