En passant devant le sphinx dans le musée, j'en restais abasourdie. Il y avait des objets si grands que je me demandais comment ils avaient pu les faire rentrer à l'intérieur. Nick ne me lâchait pas d'une semelle, regardant quelques trucs tranquillement derrière moi. Nous rejoignîmes le côté concernant la Grèce antique et je ralentis. Toutes les statues avaient l'air si vrai que des frissons me remontaient dans le dos. Heureusement qu'elles étaient blanches et ne possédaient pas de bras. Nous n'allâmes pas voir la Vénus de Milo, ni même la Joconde. Il y avait beaucoup trop d'engouements pour ces deux-là. Je ne comprenais pas les gens. Il y avait des choses beaucoup plus jolies, des tableaux qui avaient peut-être un message caché dans ses couches de peinture, d'un artiste prêt à faire une révolution. Qu'en savais-je ? Je ne voyais pas ce qu'il y avait de si extraordinaire vis-à-vis d'un tableau de la grandeur d'un mouchoir de poche. Nous passâmes une bonne partie de la matinée et le début d'après-midi à déambuler dans les couloirs remplis de monde. Je prenais tellement de photos que je désespérais Nick. À plusieurs reprises déjà, il m'avait lancé des regards las. Toutefois, il ne perdait jamais son sourire. Nous terminâmes notre visite avec le coin égyptien. En sortant, Nick poussa un soupir à fendre l'âme qui me fit glousser.
— Je crève la dalle. Ça te dit d'aller manger mexicain ?
— Ok. Puisque tu connais les meilleures adresses.
— Faux. J'ai regardé où se trouvaient les meilleures adresses pendant que d'autres s'extasiaient devant de la poussière.
Le sourire ironique qu'il me lança me fit grimacer. Je lui aurais bien rendu la monnaie de sa pièce, mais rien ne me venait à l'esprit à l'instant T. Je me contentais d'hausser les épaules avec un sourire suffisant.
— T'es juste jaloux que je préfère des choses poussiéreuses à toi.
— Disons que je pensais que tu avais meilleur goût, mais apparemment, je me serais fourvoyé.
— Sans aucun doute possible.
Nous nous regardâmes longuement avant d'éclater de rire. Tout le restant de la journée, nous flânâmes dans les rues, découvrant des points que nous n'aurions pu voir en suivant les itinéraires de touristes. Juste avant de prendre la direction du retour, nous décidâmes de partir à pieds jusqu'au Sacré-Cœur. C'est épuisé, qu'une fois arrivé en haut, nous nous mîmes à observer la vue de Paris depuis ce point, avec le soleil qui se couchait dans le panorama. C'était vraiment quelque chose à voir au moins une fois dans sa vie. Nick s'était accoudé à la rambarde à mes côtés. Nous restâmes silencieux jusqu'à ce que le soleil soit totalement couché. Je pus sentir l'air se rafraîchir, mais je n'avais pas froid, pas encore.
— Que fait-on maintenant ? Demandais-je doucement.
— Tout ce que tu voudras. Nous sommes à Paris et nous repartons demain après déjeuner. Tu es libre de demander ce que tu veux.
— Tu es certain que tu ne le regretteras pas ?
— Tant que je suis avec toi, je n'ai rien à regretter. Non ?
J'eus un sourire attendri. Je ne m'attendais pas à quelque chose comme ça venant de lui. Je me mis à réfléchir à un endroit que nous n'avions pas fait et que j'avais envie de voir. Il n'y eut qu'un lieu qui me vint à l'esprit, et je savais pertinemment qu'il le regretterait amèrement en l'entendant.
— Je sais où je veux aller avant de rentrer.
Il me regarda avec surprise. Sans doute ne s'attendait-il pas à ce que je réponde aussi rapidement. Je pus voir l'inquiétude crisper le coin de ses lèvres. Il faut dire que je prenais un malin plaisir à le faire patienter de la sorte. Je renforçais mon appui sur la rambarde avec beaucoup de lenteur.
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Se Retrouver
SpirituellesTout plaquer : son job, sa famille pour partir en vadrouille. C'est ce que décida Nina du jour au lendemain après s'être remise en question pour l'énième fois sous l'influence de son meilleur ami Nicolas. Faisant leurs sacs, ils décident de partir e...