━☆ Chapitre 2 ☆━

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5 ans plus tard


– Aller, démarre pourriture de voiture !

Ma voiture gémit davantage quand je poussais la clé plus fort dans le démarreur, mais rien n'y faisait. C'était la centième fois qu'elle refusait de démarrer et cette fois-ci, c'était pas le moment pour qu'elle me lâche. Bon, d'accord, dernièrement, c'est jamais le moment pour ça. Mais pas maintenant ! J'arrêtais de la pousser, mettant un coup-de-poing rageur dans le volant tout en maudissant profondément l'engin. Frustrée, je laissais tomber ma tête contre mon bras, qui se trouvait toujours sur le volant. J'allais être en retard pour le travail, de plus, j'allais mettre trois plombes avec les transports en commun.

À moins que Dieu me vienne en aide. Je poussais un profond gémissement avant d'attraper mon sac à main et de sortir de mon véhicule d'un pas rageur. Je m'arrêtais nette en découvrant la moto garée dans l'aller de mes voisins et une étincelle d'espoir me prit au corps. Je refermais la portière sans ménagement et courus jusqu'à la porte, toquant comme une forcenée. Ce fut Eve qui m'ouvrit la porte. Comme à mon habitude, je lui fis un sourire mielleux qui la fit lever ses magnifiques yeux bleus au ciel.

– Salut Nina, je suppose que tu viens voir mon frère, même aussi tôt le matin.

Elle me connaissait trop bien pour croire à mon sourire. Elle repoussa une mèche fushia de devant ses yeux en me permettant d'entrer, ce que je fis quelques instants plus tard. L'odeur de fleur d'oranger de la maison parvint à mes narines. J'étais toujours étonnée qu'une telle odeur puisse flotter aussi facilement et sans déranger.

– Il est en haut. Déclara-t-elle en commençant à partir.

– Je t'ai déjà dit que je t'adorais ?

– Tous les jours depuis que je t'ouvre cette foutue porte ! Affirma-t-elle.

Je partis dans un rire en me précipitant dans l'escalier, après avoir posé mon sac en bas des escaliers. Comme à chaque fois, j'enjambais les marches quatre à quatre pour me stopper à l'entrée de la salle de bains. Je savais que j'allais le trouver dans cette pièce puisque je pouvais entendre sa musique rock en échapper. Prenant une grande inspiration, je me mis à tambouriner sans ménagement à la porte. Je l'entendis pousser un juron, ce qui eut le mérite de me faire sourire, même si ma journée commençait vraiment mal. À l'instant où il ouvrit la porte, je tombais nez à nez avec son menton, sur lequel se trouvait une barbe d'une journée, comme sur le reste de ses joues. Il m'avait dépassé en taille arrivée à l'âge de vingt ans, et je lui en avais beaucoup voulu pour ça. Ça et aussi le fait qu'il s'était étoffé tandis que je ressemblais à une pauvre brindille défraichi. Il était torse nu, avec seulement une pauvre serviette éponge autour des hanches pour cacher sa nudité. J'étais tellement habituée à débarquer au moment où il le fallait pas que je n'avais même plus honte de le découvrir dans un accoutrement pareil.

– Bordel Nina, t'es sérieuse ? Dès le matin. Je ne peux même plus me préparer tranquillement pour aller au boulot ?

– Je suis désolée si son altesse est dérangé pendant son rite, mais il faut à tout prix que tu me dépannes. J'suis vraiment dans une merde terrible !

Il se pencha légèrement, plantant son regard vert dans les miens. Comme à chaque fois qu'il faisait ça, ma respiration se coupait et j'attendais son verdict, qui ne tardait jamais à tomber, c'était ça que j'appréciais.

– Que t'arrive-t-il ? Capitula-t-il.

– Ma bagnole ne veut pas démarrer.

– Et ? J'y peux quoi ? Je ne peux rien faire si ta batterie veut rien savoir. Je t'avais bien dit de ne pas prendre ce tas de ferraille, mais non, comme d'habitude, tu ne m'écoutes pas. Alors maintenant, tu n'as pas à chouiner si rien ne va dans le sens que tu veux.
– Merde, Nick ! Au lieu de faire ton grincheux, tu veux bien me déposer au boulot ? Si je prends les transports, c'est le licenciement assuré. J'aurais trop de retard pour que le boss ne dise rien.

Se RetrouverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant