- Chapitre 14 -

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"Mais je t'avais dit de prendre à gauche! Maintenant on est perdus!" S'énerva Kylie.

"Oh tu vas pas commencer à me crier dessus! T'as cas mieux me guider!" Répondit Simon sur le même ton.

"Non mais maintenant c'est ma faute? Tu veux toujours tout contrôler! Tu m'écoutes pas!" Cria mon amie.

Mes deux compagnons continuèrent leur dispute aussi idiote peut elle être pendant que ,depuis la banquette arrière, je regardais le soleil se coucher.
S'embrouiller avec quelqu'un est vraiment un besoin chez les Hommes. Se détruire, se faire du mal doivent être les principales fonctionnalités de l'être humain.

"Regardes! La station service est juste là! Au lieu de me taper une crise!" Souffla Simon avant de se garer sur le parking illuminé par le panneau lumineux indiquant le nom de la station: "Paloma" .

On descendit, une fois la pression retombée et passa la porte du petit commerce sombre. Je passa la première et me dirigea vers la caisse. La boutique ,si l'on peut appeler ça comme ça, est banale. Des rayons, du chocolat, de l'alcool, des cigarettes, les principaux achats des routiers je suppose. Au fond, les toilettes. Une porte où un symboles féminin est dessiné. C'est derrière cette dernière que ma mère a été retrouvé morte. Je pourrais aller voir la scene du crime mais non. Je ne suis pas assez forte pour ça. Qui le serait?

"Excusez moi?" Lançais je ne voyant personne derrière le comptoir

"Cette station me fait froid dans le dos, on dirait qu'elle est hantée" frissonna Kylie derrière moi.

Un garçon brun aux yeux verts, portant un jean ainsi qu'une chemisette bleu avec une étiquette où il y a surement son prénom sortit de je ne sais ou. Il nous sourit gentiment et se plaça derrière le bureau.

"Je peux vous aider?" Nous accueille t il avec uns sourire en coin.

Il a l'air sur de lui. Je n'aime pas ça. Comment peut il autant croire en lui? Tout ne dépend pas de lui. Il y a le monde, les autres qui interfèrent dans sa vie.

"Hum oui, en faites on voulait savoir qui était le responsable il y a 3 ans" lançais je en plaçant mes mains blanches sur le bois du vieux comptoir.

Le garçon me regarda intensément avant d'afficher un grand sourire et de répondre "et pourquoi deux jolies filles comme vous, s'intéressent à l'histoire de notre station familiale?"

Il a l'air d'avoir environ mon âge. Peut-être qu'à 14 ou 15 ans il travaillait déjà ici. Peut-être a-t-il été témoin de la scène. J'aurais voulu lui demander mais son compliment me fit monter le rouge aux joues si bien que seuls des bégaiements purent sortir de ma bouche. Ce qui eu l'air d'amuser mon interlocuteur.

"Alors on voudrait voir le gérant" lâcha froidement Simon tout en se rapprochant de moi.

"Calmes toi, tu devrais prendre exemple sur tes petites copines elles sont beaucoup plus sympathiques que toi" me sourit il tout en me faisant un clin d'oeil.

Je baissa immédiatement les yeux alors qu'il se dirigeait vers l'arrière boutique. Je ne dois plus être rouge mais plutôt couleur cramoisie. Comment est ce que c'est possible qu'un inconnu nous provoque cela? On porte tellement d'importance à ce que les autres pensent de nous ,que lorsqu'ils nous montrent que l'image qu'on leur renvoie leur plait, ils nous font ressentir des choses encore inconnues. Des émotions incomprises qui se cachent au fond de nous.

Le beau brun aux yeux verts revint quelques secondes plus tard accompagné d'un homme imposant aux tatouages multiples.

"Salut les jeunes, qu'est ce que je peux faire pour vous?" Commença t il d'une voix rauque allant complètement avec son physique.

"Bonsoir monsieur, en faites je voudrais vous parler au sujet d'un double meurtre. Il... il a eu lieu ici... il y a trois ans. Izzy et Chris... mes parents..." répondis je après que mes couleurs aient disparues.

Les deux hommes perdurent leur magnifique sourire et leurs yeux se remplirent d'inquiétude.

"Écoute ma belle" commença le gérant en s'appuyant sur le bois "toute mes condoléances pour la mort tragique de tes parents. Je le pense sincèrement. Mais tu penses pas que tu devrais essayer de laisser ça derrière toi? Je suis pas sure qu'une jeune fille de ton age puisse avancer en ressassant sans cesse de mauvais souvenirs..."

Il ne veut donc rien me dire? Pour me "protéger" ?

"Monsieur avec tout le respect que je vous dois je suis obligée de vous contredire. Ne rien savoir, vivre dans l'ignorance fait bien plus mal que de tout savoir. La vérité blesse parfois certes. Mais ne pas connaitre la vérité est vraiment affreux. Je ne sais pas comment me construire. Je ne sais pas à qui en vouloir. Je ne connais pas les causes de leurs morts. Mais ce que je sais c'est qu'ils ne seront pas là quand j'aurais mon diplôme, quand j'aurais des enfants ou encore pour me disputer après ma première cuite. Ils ne seront pas là pour exercer leur role de parents car une personne a décidé qu'ils avaient assez vécu. Quelqu'un a choisi une partie de ma vie sans que je ne puisse rien y faire. Alors je ne peux pas oublier. Je ne peux pas oublier qu'un Homme s'est permis de décider pour nous et par la même occasion de gâcher ma vie." Lâchais je d'un trait.

Tous me regardèrent choqués ou peut-être impressionnes que tout à coup je montre autant de vivacité. Tous sauf Kylie, elle portait un regard fier et bienveillant sur moi. Elle sait de quoi je suis capable. C'est la seule personne au monde qui m'a découverte. Elle a trouvé en moi des parties inexploitées qu'elle a sut raviver avec la flamme de l'amitié.

"Tout ce que tu me dis ça me touche tu sais. Mais je ne peux rien pour toi. Vous devriez rentrer, il commence à se faire tard." Repondit l'homme tout en s'en retournant dans l'arrière boutique.

"Mes parents devraient m'attendre pour le souper. Si ils étaient encore en vie... s'il vous plaît monsieur, dites moi ce que vous savez, je vous en prie..." l'implorais je.

Après ces quelques mots il s'arrêta et j'eu alors l'espoir qu'il se retourne et me raconte. Mais rien de tout cela ne s'est passé. Il a repris sa route sans m'adresser de réponse.
Simon nous dit alors qu'on devrait y aller. Je le suivis d'un pas nonchalant. Quand on est arrivés ici, j'étais la première à passer la porte. A present je suis la dernière. Mais avant que je sorte le garçon m'attrapa le bras.

"Je suis désolée pour mon père. Moi c'est Éthan et ça c'est mon numéro" dit il en me tendant un bout de papier. "Je vais parler avec mon père mais j'aimerais bien que toi tu acceptes de discuter avec moi" me sourit il

J'hocha la tête et pris le papier sans trop me poser de questions.

"EMMY TU FAIS QUOI? DÉPÊCHES TOI!" Cria Kylie depuis la voiture.

J'adressa un sourire à mon interlocuteur et sortis rejoindre mes amis.

"Il te voulait quoi?" Grogna Simon tout en démarrant sa voiture.

"Il m'a donné son numéro" répondis je simplement comme si tout cela n'avait pas d'importance. Après tout ça n'en a pas n'est ce pas? Je ne compte pas me lancer dans une quelconque histoire d'amour. Puis de tout de façon qui dit amour dit couple et qui dit couple dit deux. Bon après il y a la polygamie mais là n'est pas le sujet. Pour vivre une romance ,il faudrait déjà qu'un garçon s'intéresse à moi. Ethan, lui ne m'aime pas vraiment, puisqu'on ne se connaît pas vraiment. C'est juste une envie hormonale que d'avoir une copine ou draguer une fille. Un passage qui restera graver en nous comme un premier amour mais aussi comme une leçon de notre première déception amoureuse. On se méfiera alors du sexe opposé sans même se rendre compte que le vrai danger c'est nous même et notre coeur qui bat d'un rythme innocent.

PalomaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant