Paloma

- Chapitre 15 -

À quoi ça sert de bander des plaies, pour que le jour on les oublie. Si une fois la nuit tombée, on enlève tout cela, pour recommencer à tracer des traits?
C'est cette réflexion que je me fais tous les lendemains de terreur, de malheur et d'horreur et cette journée en fait partie.
Pourquoi ais je recommencé alors que j'étais en bonne voie pour arrêter? Tout simplement parce que j'ai eu un moment de faiblesse comme tout le monde. Mais on ne réagit pas tous de la même façon à cette mélancolie. Certains appellent leurs amis en pleurant, d'autres parlent à leurs parents. N'ayant ni l'un ni l'autre j'ai choisi la lame comme amie. Ce serait mentir que de vous dire que je regrette ce que j'ai fait hier soir. Ce que je fais depuis trois ans. Pourtant afin de faire bonne figure, je vais vous dire que je n'aurais jamais dut faire ça. À vous de voir si vous me croyez. De tout de façon je suis accro à ce bout de fer comme une fille au chocolat ou un milliardaire à son argent. J'en ai besoin pour m'épanouir, pour être entièrement moi. C'est bizarre de parler de ça comme si c'était un billet ou une confiserie. Cette si petite chose qui dans un taille crayon paraît si in offensive. Comme quoi toute chose aussi utile et infime peut elle être, peut selon l'utilisation devenir dangereuse. C'est étrange mais ça me fait penser à l'amitié. Un ami aussi réconfortant et attachant peut il être, peut devenir un danger selon ses fréquentations et c'est ce que cette journée m'a prouvé...
***
"Je fais une fête ce soir Emmy alors si tu veux pas y assister ,puisque tu ne t'y amuseras surement pas malgré que mes fêtes soient les meilleures, ne rentres pas avant 2h du mat" me lança Sam alors que je descendais les escaliers.

Je lui fis un faux sourire dont elle se contenta avant de sortir en prenant soin de bien claquer la porte. Il faut bien qu'on m'entende un peu non?
Je sauta dans le premier bus direction le lycée et me prépara a passer une longue demi-heure à regarder le paysage à travers la vitre mal nettoyée de ce transport en commun sentant la transpiration.
Deux garçons s'installèrent sur la banquette derrière moi et je pus les apercevoir se tenir la main timidement. Pourquoi c'est si difficile de vivre heureux?
À ma droite, une jolie rousse, gloussant devant son smartphone. Une blague d'une de ses amies? Une vidéo de chat courant après un chien? Ou peut être une photo lui remémorant de vieux souvenirs? Les possibilités pour que cette fille rigole sont infinies. Alors pourquoi est ce que les miennes sont si peu nombreuses? Pourquoi mon rire est il plus dur à déclencher que celui de tout autre adolescent?
Ma voisine se retourna vers moi et me lança un regard noir comme si elle avait compris que j'essayais de comprendre ce qui lui provoquait cette joie. Pour ma part, gênée, je sortis mon téléphone et réfléchis à qui est ce que je pourrais parler. Mes choix sont de tout de façon limités et mes envies encore plus. Je me rappela alors qu'hier Ethan m'a donne son numéro. Je sortis alors le bout de papier chiffonné de ma poche et tapa les chiffres. Vint alors le moment de taper le message et là mes doigts se stoppèrent. Qu'écrire? Un simple salut serait trop banal et pas assez enjoué. Mais un trop long message lui ferait penser que je suis une fille facile. Ce qui est complètement faux. Mon sourire est difficile à obtenir, mon rire encore plus. Alors ma personne, c'est sans doute impossible.
J'opta finalement pour une courte presentation.

//à Ethan//
/salut, c'est Emmy. La fille qui est venu vous déranger toi et ton père à votre station hier soir/

N'y a t il pas trop de mots? Mais pourquoi est ce que je m'en fais autant? Cet Éthan peut bien penser ce qu'il veut de moi. Je ne suis pas comme toutes ces filles qui veulent plaire à tout le monde. Je suis Emmy. La fille qui se plait à écarter les gens de sa vie.

//de Ethan//
/hey, ouais je me rappel de toi! Comment tu vas? J'espère que mon père t'a pas fait trop de peine hier en te disant qu'il ne te dirait rien/

De là s'enchaina quelques messages sans importance. Une certaine routine que les gens installent avec des "ça va?" ; "tu fais quoi?". Sans doute pour faire croire aux autres qu'on tient à eux. Que leur vie nous intéresse vraiment.  Les Hommes sont vraiment très forts dans tout ce qui est mensonge et paraître.