Chapitre 4 : Alister...

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Lorsque la brune ouvrit les yeux, elle reconnut aisément l'endroit où elle se trouvait. Des murs et des lits entièrement blancs, pas la moindre décoration, une odeur particulière dans l'air... Pas le moindre doute possible, elle était à l'infirmerie. Elle tenta de se redresser mais dut très vite avorter l'idée, le moindre mouvement qu'elle esquissait lui faisait un mal de chien. De plus, elle ressentait une gêne au niveau de ses jambes. Elle baissa les yeux dans la direction de son trouble et comprit : l'une de ses jambes était plâtrée tandis que l'autre était couverte de bandages. Elle soupira et leva les yeux vers le plafond, elle allait devoir rester ici un bon moment... Elle se surprit à se demander ce qu'allaient bien pouvoir faire les cadets dont elle avait la charge et si un autre ainé allait les entraîner à sa place le temps qu'elle se rétablisse.

-T'as fait de sacrés progrès, Camille. Fit une voix qu'elle ne reconnaissait pas.

Elle tourna les yeux vers l'endroit d'où venait cette voix inconnue et reconnut un de ses cadets à l'embrasure de la porte, bras croisés et adossé au mur nonchalamment. Il était de taille moyenne, environ un mètre quatre-vingt, svelte, les cheveux rouges hirsutes, les yeux verts et plusieurs piercings. Alister Greyfox, le plus mystérieux et taciturne de ses disciples. Elle ne savait presque rien de lui si ce n'est que sous ses airs ténébreux il semblait aimer la compagnie des jolies femmes. Ce qui l'étonna c'est que la voix qu'elle venait d'entendre était vraiment différente de la voix monocorde qui était sortie de sa bouche quand il s'était présenté. Il semblait plus humain, plus attentionné. Puis elle sembla avoir compris ce qu'il venait de sous-entendre.

-Désolé gamin, mais on se connait ? Lui demanda-t-elle en prenant sa voix froide.

-J'ai le même âge que toi, donc ne me traite pas de gamin. Soupira-t-il en lui tournant le dos. Peut-être que ceci te rafraîchira la mémoire. Lui glissa-t-il en relevant le haut de son uniforme, révélant une longue cicatrice qui lui barrait le dos, partant de son épaule droite jusqu'au côté gauche de son bassin.

L'ainée ouvrit la bouche et se la couvrit de la main, écarquillant les yeux dans le même temps. Cette balafre... En plus de la répugner, elle lui rappelait en effet quelque chose. Un souvenir. Un assez mauvais souvenir en fait. Elle avait failli mourir cette nuit-là. Et un garçon l'avait sauvée. Alors... C'était lui ?

-Tu t'en souviens, pas vrai ? Constata l'écarlate devant l'expression de son visage après s'être à nouveau tourné vers elle.

-C'est... C'était toi ? Bafouilla-t-elle, perdant sa voix dure. Ce soir-là... C'est toi qui m'as sauvée ?

Il ne répondit pas mais le micro sourire qui apparut à la commissure de ses lèvres voulait tout dire.

-Et dire que je ne t'ai jamais remercié... Soupira-t-elle. Au lieu de ça je t'ai jeté dans le vide quand je t'ai vu...

-Tu pouvais pas me reconnaitre, et puis t'avais une bonne raison. Rit-il en repensant à la petite culotte de son instructrice.

Instructrice qui sembla comprendre à quoi il pensait quand elle vit son sourire s'agrandir après sa phrase.

-Je te jure que si tu n'efface pas cette image de ton esprit dépravé je te balance du haut du volcan dès que je serais sur pieds. Menaça-t-elle, pas crédible à cause du rougissement de ses joues.

-Je serais ainé avant que tu sortes de ce lit. Répliqua narquoisement l'écarlate, un air de défi.

Le prenant au mot, elle lui tendit la paume de sa main.

-Pari tenu. Lança-t-elle sur le même ton.

-Tenu. Trancha le jeune homme en tapant sa main avec la sienne. Mais hors de question que Lily-Rose utilise ses pouvoirs pour te soigner plus vite.

CataclysmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant