Chapitre 13 : Le Zodiaque [II]

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Dans une chambre baignée d'obscurité, à peine éclairée à la lueur d'une unique bougie qui semblait en avoir déjà bien vu, une silhouette transparaissait. Quelqu'un d'assez habitué à se déplacer avec si peu de luminosité aurait reconnu la carrure d'un homme. Un homme qui avait déjà dû vivre plus longtemps qu'une vie à la façon dont il se tenait sur sa chaise. Beaucoup plus longtemps.

Le pauvre semblait si vieux qu'il était voûté alors même qu'il était assis. Il se redressa quand il entendit un bruit de pas venir dans sa direction, laissant échapper un gémissement s'apparentant à de la douleur tandis que toute sa colonne vertébrale craqua sous l'effort que ça lui demandait.

-Encore à te torturer à contempler cette stupide photo ? Lui demanda son visiteur d'une voix froide, suintant la méchanceté.

-Retourne donc jouer dans ton bas à sable, stupide gamin. Rétorqua le vieillard de sa voix autoritaire malgré son ton fatigué et grésillant.

-Ecoute l'ancêtre, j'en n'ai rien à cirer que tu sois plus vieux que tout le Zodiaque réuni ! S'énerva le visiteur, tapant du poing contre le battis de porte. Le boss a dit, on obéit. Point.

-Le « boss » ? Répéta le vieil homme d'un ton amusé. Même en rêve cet homme n'est pas mon patron, rentre-toi ça profondément dans le crâne.

A cette réplique, la patience de plus jeune des deux céda et celui-ci ne put contenir une aura rougeoyante de l'entourer, réchauffant et illuminant la pièce dans laquelle ils se trouvaient.

-Que ce soit bien clair. Trancha-t-il en fixant son regard dans celui du plus vieux, ayant rapproché son visage à quelques millimètres du sien. Sans lui tu serais toujours un vieux clochard qui aurait vendu père et fils pour un morceau de pain. C'est lui qui est allé te chercher dans l'espèce de grotte dans laquelle tu vivais comme un australopithèque. Alors la moindre des choses c'est d'obéir quand il te donne un ordre, soldat.

Ce manque de respect ne plut absolument pas au plus vieux qui sortit à son tour de ses gonds. Il se dit qu'il devait remettre ce gamin à sa place avant qu'il ne se sente pousser des ailes. Il le saisit alors par le col et le souleva de terre comme s'il ne pesait rien. Cette démonstration de force physique contrasta tellement avec l'image de grabataire qu'il laissait paraître quelques minutes plus tôt, assis sur sa chaise de bureau.

-Moi aussi je vais clarifier certaines choses avec toi. Répliqua-t-il d'une voix froide mais plus du tout grésillante. Je ne lui dois rien. Déclara-t-il de la même voix, insistant bien sur chaque mot. C'est lui qui est venu me trouver au fond de ma grotte, comme tu dis, parce qu'il avait besoin de moi. Je ne suis pas un toutou comme vous, qui aboyez et mordez quand votre maitre vous l'ordonne. Je n'ai et n'ai jamais eu besoin de lui pour survivre. Maintenant sors de chez moi, avant que je ne perde patience et que je ne te tue.

Comprenant que ce vieil homme ne plaisantait pas quand il parlait de le tuer, et voyant la colère monter dans son regard tandis qu'il ne le lâchait pas des yeux, le manipulateur de flammes se sentit obligé d'abdiquer. Il leva les mains en signe de soumission et soupira.

L'ancien le lâcha sans même prendre la peine de le reposer et lui tourna le dos sans plus de cérémonie. Il se rassit à son espèce de petit bureau et retourna à sa contemplation d'une vieille photo, d'un air las.

On pouvait voir sur celle-ci un homme d'une quarantaine d'année jouant au ballon dans un parc avec deux enfants, une petite fille et un garçon qui semblait plus jeune encore. En s'y attardant et en imaginant ce que serait devenu l'homme s'il avait vécu quelques années de plus, on pouvait deviner que c'était lui-même qu'on y voyait. Sans doute avec ses enfants, ce qui expliquerait la tristesse dans son regard.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 12, 2019 ⏰

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