Chapitre 8 : Révélations

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Un mois plus tard, le jeune écarlate n'avait toujours pas repris connaissance. Son état restait stable et ses organes retrouvaient petit à petit leur état normal grâce aux soins prodiguées par Lily-Rose mais il demeurait inconscient. A de nombreuses reprises, la jeune rousse avait fondu en larmes dans les bras de Camille, se rejetant la faute, croyant qu'elle avait fait une erreur de posologie grave. Elle espérait du fond du cœur que le jeune homme sorte un jour de sa léthargie ou elle ne se le pardonnerait jamais.

La brune, quant à elle, avait retrouvé son masque d'ainée froide et sadique. Elle reprenait du plaisir à torturer mentalement et physiquement les cadets dont elle avait à nouveau la charge. D'autre part, celle-ci s'alimentait de moins en moins, s'inquiétant pour Alister, espérant plus que tout qu'il ouvre à nouveau les yeux. Elle avait perdu du poids et son visage s'en était creusé. Son teint halé habituel était maintenant grisonnant et des cernes noirs étaient visibles sous ses yeux, dus à son manque de sommeil et aux larmes qu'elle s'autorisait à verser uniquement quand elle était seule avec lui. Ses yeux bleus avaient eux-aussi perdu leur éclat, semblant vides de toute émotion. Elle passait toutes ses soirées et ses nuits à veiller le jeune homme dont elle était tombée amoureuse dans l'espoir qu'il daigne leur accorder ne serait-ce qu'il simple signe de vie mais rien...

D'autres enfants du météore étaient passés dans cette chambre en dehors des heures où la brune s'y trouvait. Parmi eux on pouvait compter Noah, inquiet pour celui qu'il considérait comme son meilleur ami, qui ne parvenait plus à retrouver le sourire depuis que son compagnon de chambre n'était plus là pour le suivre dans ces gamineries et pour le recadrer. Le blond n'était plus le même depuis que ce dernier était alité. Il ne se levait plus en retard, mangeait peu et passait tout son temps à s'entrainer, aussi bien physiquement que mentalement pour parvenir à son but. Il voulait atteindre la méditation transcendantale avant que le jeune homme avec qui il partageait sa chambre ne se réveille pour qu'il soit fier de lui.

Lenka était lui aussi venu pour le voir, lui qui le trouvait pourtant bien trop prétentieux et sûr de lui. Il était venu plusieurs fois pour lui parler, sentant que même s'il ne pouvait pas répondre il pouvait entendre malgré tout. Il venait lui confesser ses incertitudes quant à sa relation avec Chloé, sachant qu'il ne pouvait en parler à personne d'autre et que l'écarlate aurait accepté de l'écouter s'il avait été conscient. Il lui avait également avoué que le sanctuaire était bien calme sans les idioties qu'il faisait avec le manipulateur de glace et que ça lui manquait de les remettre à leur place. Il était même allé jusqu'à ajouter que son comportement supérieur lui manquait, que pendant un temps ça lui avait redonné un objectif : lui rabattre le caquet.

Newton lui-même était venu. Le doyen avait eu vent de l'état déplorable dans lequel sa sanction avait laissé le jeune écarlate et était allé s'excuser. Il était même allé jusqu'à s'incliner devant lui, ce jeune homme qu'il trouvait si mystérieux et complexe. Il lui avait avoué qu'il avait été réellement impressionné par la détermination dont il avait fait preuve à vouloir rester debout pendant son attaque et par le fait qu'à aucun moment il n'avait montré de signe de faiblesse. Il l'avait félicité et était revenu sur ses propres paroles, lui certifiant qu'il aurait bel et bien besoin d'un ainé tel que lui dans ses rangs.

Une autre était la petite Chloé, pleurant à chaudes larmes de voir son ami dans cet état. Elle lui avait crié tout ce qu'elle avait pu trouver comme insultes dans l'espoir qu'il fasse un geste, n'importe lequel, mais rien n'y fit. Elle avait même failli le gifler pour le réveiller. Tout ce qui l'en empêcha à ce moment fut la main de Lenka qui serra doucement son poignet après l'avoir intercepté au vol. Elle venait également le voir seule pour les mêmes raisons que le brun. Elle savait qu'il avait toujours été une oreille attentive et que sous ses airs fermés et distants il se souciait d'elle. Elle lui avait même confessé que finalement ses blagues débiles et ses côtés dragueurs lui manquaient, que la vie au sanctuaire était bien moins drôle et que le temps était bien plus long sans lui.

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