La jeune fille s’était recroquevillée dans la position chien de fusil, son sac à main collé à son thorax. Des ecchymoses parsemaient ses poignets, ses lèvres étaient enflées, ses joues irritées… Elle était décoiffée, sa robe un peu relevait sur le devant faisait apparaitre ses jambes frêles. Les traits de son visage étaient fermés et vulnérables, des larmes perlaient encore au coin de ses yeux mais encore, personne ne la remarquait. Pourtant, elle se trouvait sur un trottoir, devant une maison aux allures bourgeoises. Le quartier devrait être animé un lundi, les travailleurs faisaient des allers retours entre leur lieu de travail et leur maison, les mères au foyer conduisaient leurs enfants à l’école, les adolescents se retrouvaient dans le parc qui se trouvait à quelques pas de leur rue, c’est comme ça que marche un quartier n’est-ce pas ? Mais ici, les gens, trop imbues de leurs personnes avaient beau passer et la regarder avec ce regard qu’Ivy détestait tant : celui de la pitié, ils ne faisaient rien, absolument rien. Comme disait sa mère « au lieu de regarder, agis ». Mais personne n’agissait. Une adolescente de 17 ans, ayant frôlé le viole maintenant inconsciente n’attire pas les regard ? Et bien non, il y en a tellement de nos jours. C’est tellement fréquent. Les gens en font presque une banalité, mais n’est-ce pas révoltant ?
*
Mes paupières s’ouvrent une par une, lentement. J’aperçois, au fur et à mesure que ma vision s’éclaircit, des poutres en bois qui font office de plafond. Mais ou suis-je ? Je chassais les draps qui me recouvraient et observais ma tenue lorsque je me hissais hors du lit. Je portais toujours ma robe rose pâle et mon cardigan beige était posé négligemment sur mes épaules en revanche, je ne portais plus mes collants. Comme par habitude, je resserrais ma queue de cheval et lissai ma robe et je me hâtais de considérer l’étrange lieu où je me trouvais. J’étais dans une chambre et visiblement dans celle d’un gars. Les murs étaient incolores et nus, le lit dans lequel je sommeillais, il y a quelques minutes, était démesuré et les draps étaient blancs comme la neige. Je parcourais la bibliothèque des yeux et me rendis compte que je n’étais pas chez un irréfléchi. Je tremblotai malgré moi lorsque des images abominables flânèrent devant mes paupières. Je frôlai mes lèvres de mes doigts tremblotant lorsque les souvenirs des baisers horribles de Zain apparurent à moi, je déglutis de dégout et poursuivais ma visite de la pièce mais d’autres images dégoutantes troublèrent ma vue. Des images me rappelant que ma vie avait complètement était chamboulée à partir du moment que je suis descendue de la voiture de Dick, le lycée, Zain, mon premier baiser volé, Harry, le piano… Je me laissais choir sur le sol et recommençai à pleurer. Ce cauchemar ne s’arrêta-t-il donc jamais ? A travers mes gémissements, je discernai des bruits de pas qui retentissaient hors de la chambre puis la porte s’ouvrit à la volé et une main masculine se posa sur mon épaule. J’hurlai et me retournai pour découvrir le visage d’Harry, complètement paniqué.
- Ivy, c’est moi, c’est Harry ! Murmura-t-il en tenant mes épaules.
J’étais littéralement égarée. Qu’est-ce que je faisais là ? Qu’est-ce qu’il faisait là ? Mes pleurs se modérèrent et j’époussetais mes yeux.
- Qu’est-ce que je fais ici ? Réussis-je à articuler alors qu’il s’assit à mes côtés.
Je lus de la compassion dans ses yeux mais pas de pitié, heureusement.
- Tu étais inconsciente sur le trottoir en bas de chez moi et visiblement, j’ai été le seul à le remarquer… Alors je…
Il commença son récit en se tripotant les doigts, mal à l’aise, mais je l’arrêtai en recommençant à pleurer de toutes mes forces. Alors on m’avait encore ignoré, suis-je invisible ?
Arrête de pleurer Ivy, tu es une fille faible. Tu n’as pas le droit de te décomposer face à quelqu’un, c’est mal. Relève-toi et cesse de t’apitoyer sur ton sort. M’ordonna ma conscience.
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Paradoxe.
ФанфикParadoxe : Opinion, proposition contraire à la logique, au sens commun. « Je me suis blessé aujourd'hui Pour voir si je ressens encore quelque chose. Je me concentre sur la douleur, La seule chose qui soit réelle. L'aiguille déchire un trou, Ce...