Prologue

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Moi, c'est Jake. J'ai 34 ans. J'habite dans une petite ville près de la capitale australienne où j'exerce mon job. Je travaille en tant qu'employé de bureau dans une entreprise dont on se fiche du nom, en Open Space si vous préférez. Être payé à rien foutre, c'est ma spécialité...

Ce boulot ne me convient pas vraiment, à vrai dire je le déteste, mais comme je n'ai pas le choix, je suis contraint de m'adapter comme le ferait un renard au fil des saisons, et... de faire avec comme on dit...

Les gens avec qui je travaille ne me calculent pas vraiment, peut-être parce que je ne suis pas vraiment du genre à me faire remarquer, après le passé que j'ai vécu...

Ou tout simplement parce que les gens n'ont absolument pas envie de me connaître... Et ça, c'est bien dommage...

Je suis donc toujours seul dans mon coin, en attendant que les heures filent et en attendant que je puisse enfin rentrer chez moi...Enfin, pas vraiment chez moi. Je vis en colocation avec un type plutôt sympa,il s'appelle Kai, il a 31 ans. Et pour le coup, je n'avais pas vraiment le choix non plus, étant donné que mon salaire remplis de justesse les besoins nécessaires mensuels d'une seule et unique personne. Ça fait plusieurs années maintenant que l'on vit ensemble, et ce n'est pas si désagréable que ça d'avoir une deuxième personne chez soi, j'y ai même pris goût. Lui travaille en tant que déménageur pour une petite boîte qui a l'air de bien fonctionner et gagne plutôt bien sa vie pour le moment. Il est célibataire tout comme moi et on s'entend bien. C'est comme un ami pour moi.

Ma copine elle, parce que oui malgré tout j'en ai eu une, m'a quitté il y a 8 mois, parce que je l'avais trompé avec une de mes ancienne collègues de travail... Elle s'appelait Lucy, plutôt joli spécimen... Ça faisait 5 ans qu'on était ensemble. Mais elle est partie trop tôt encore une fois, tout comme mon bon esprit. Je ne suis pas un homme comme les autres, eh non, il fallait cette histoire devienne amusante, vous ne trouvez pas ? En effet, je ne connais pas plus que ça la police, mais l'hôpital psychiatrique de Sydney lui, me connaît bien...

Parfaitement bien...

J'y ai fait un long séjour, de 11 ans exactement... Triste, n'est-ce pas ? Hmm... J'y suis allé pour des problèmes de... « Pulsion meurtrière », disaient-ils. J'ai été vite diagnostiqué, puisque très jeune, mes parents avaient constaté que j'avais parfois très envie de mettre fin à la vie de leur chien, Charlie à l'époque. Un ignoble carlin noir qui bavait et grognait sans cesse... à longueur de journée. Et autant dire que je ne supportais pas cet animal ni les autres d'ailleurs.

Dès mon plus jeune âge, je manipulais les objets de bricolage de mon père et m'amusais à construire des pièges pour les tuer. Que ce soit pour les petite souris, comme pour les plus gros cerfs qui gambadaient dans les bois de mes grands-parents... C'est d'ailleurs mon grand-père, passionné de chasse qui m'a donné envie d'attraper de plus grosses bêtes... Je prenais un plaisir fou à découvrir les bestioles mortes ou mourantes et prisent dans mes pièges construits avec amour. Mais cet amour pour le meurtre des animaux s'est brisé par la découverte de mes proches de mes constructions...

Eh oui, j'étais jeune et niais, je pensais que ma famille n'allait même pas faire attention à ses « babioles » et plutôt prendre cette activité comme quelque chose de créatif et stimulant pour le développement psychologique de leur enfant... Mais non. Il ne l'ont pas du tout pris comme ça, ils m'ont pris pour un fou. Oui oui, un fou... Mes parents m'ont donc envoyé tout droit chez un médecin qui m'a lui-même envoyé chez une psy. Une psy qui elle-même me voyait comme quelqu'un de pas clair, malgré que ce soit son travail, de côtoyer des personnes pas très bien dans leur tête...

Mais après des dizaines et des dizaines de séances,elle constatait que les visites ne servaient à rien, car je prenais un malin plaisir à lui raconter chacun de mes petits meurtres... Je devais avoir environ15 ans. Puis c'est un peu plus tard que l'on m'a interné, à Sidney. Je devenais vraiment quelqu'un de dangereux à partir de ce jour, car je ne pouvais plus avoir la vie que j'avais avant avec mes petites constructions et mes travaux manuels. Je n'avais plus rien de cela là-bas... Personne ne comprenait que ma place n'était pas dans un hôpital psychiatrique pour tarés, mais bien dans une maison entouré d'animaux sur qui exprimer ses crimes...

C'est alors que je voulais m'en prendre aux humains. J'agressais les pauvres infirmières qui ne faisaient que leur boulot, je tentais de mordre mon psy à l'hôpital, je me transformais en un autre Jake, qui n'étais pas moi à l'époque. J'ai même eu droit à la camisole de force, pendant 2 putains d'années. Un véritable enfer. Mes parents pendant ce temps-là prenaient de mes nouvelles, mais lorsque j'étais de nature méchante, comme avec le nouveau Jake, ils avaient presque peur de moi, ils avaient même l'impression de parler à un monstre.

Un monstre qui était finalement leur fils, le fruit de leur propre être...

Mais enfin, c'est après tant d'années à se poser les bonnes questions et à faire disparaître ce Jake allié de Démon, que j'ai commencé à devenir quelqu'un de normal, ce mot qui me paraissait inaccessible à l'époque. Mais j'ai tout de même réussis. Je suis sorti lorsque j'avais 26 ans,et donc majeur, et donc apte à quitter la maison, et donc apte à travailler...Mes parents m'ont directement acheté un appartement en colocation près de la capitale australienne et pour le reste... « Débrouille-toi pour trouver un boulot, peut-être une femme et vit la vie que tu désires... »

Mais ce que j'en ai traduit n'avait pas ce sens-là. C'était plutôt : « On te donne de quoi démarrer ta vie, mais demmerde-toi pour le reste, trouve du taf, du moins de l'argent, éventuellement une nana si tu ne veux pas finir seul et tchao mon fils, enfin, si on peut encore te qualifier de fils après ce que tu as fait... »

Enfin bref. Tout ça, c'est du passé, pas vrai ? Aujourd'hui, je n'ai plus aucun contact avec mes parents, lorsque que je me rends chez eux, j'ai l'impression qu'ils sont contraints de m'ouvrir la porte, mais que dans le fond, ils n'en n'ont aucune envie de le faire. Alors je ne m'y rends plus, au moins ils ont leur paix et d'un côté, j'ai la mienne. Peut-être serai-je heureux sans eux ?

Tout ça pour dire que je n'ai pas eu un passé heureux,mais qu'aujourd'hui, ou du moins depuis un certain événement je me sens mieux. Évidemment que ma copine me rendait heureux, mais depuis qu'elle n'est plus là, c'est d'autant plus que l'élément principal revient en force et me rappelle à quel point je ne suis pas le plus fou sur cette Terre. Et ce type se nomme Jigsaw, Monsieur Jigsaw.

Cet homme a changé ma vie, vous n'imaginez même pas à quel point, mais je vais très vite vous dire pourquoi...

Mais un peu de patience... En attendant, je vais vous raconter une journée de ma vie, qui est loin d'être folle, mais je pense tout de même qu'elle devrait vous intéresser... A tel point que vous commencerez à vous intéresser à moi, à ma personnalité, mon être et ma conscience...

Saw - Jake le fanatiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant