Chapitre 4

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Nous faisons un saut de six mois dans le temps Messieurs Dames. Et il s'en est passé des choses pendant cette portion temporelle. En effet, j'ai ressorti les outils pour mettre en œuvre tout mon chantier. J'ai au passage quitté mon appartement, car c'est là-bas que je me suis installé. Kai n'a pas tout de suite compris pourquoi je faisais ça, mais j'ai finis par lui mentir que j'avais reçu une promotion en or et qui me faisait gagner bien plus que je ne l'espérais. Et que par conséquent, je pouvais me trouver un logement bien plus intéressant qu'une colocation. Il m'a finalement avoué qu'il me souhaitait le mieux pour mon avenir, et qu'il voulait que je vive comme je le désire. Même si dans le fond, je sais qu'il a eu un petit pincement au cœur après ça. Mais c'est ainsi, moi je ne pouvais qu'être heureux ! J'avais enfin la liberté que je voulais ! Le blaireau de riche qu'est Nathan a totalement gobé mon histoire et me verse autant d'argent que je le désire !

Que demander de plus ? Une jolie fille à disposition et c'est la cerise sur le gâteau... Mais ça, ça viendra avec le temps, j'en suis persuadé. Olivia reviendra au pied comme une chienne lorsqu'elle saura ce que je prépare pour la population australienne.

Il faut donc que je vous décrive un peu comment s'est passé la rénovation de ce parking souterrain ! J'ai donc tout refait, à ma guise. J'avais au préalable dessiné les plans pour m'y retrouvé et je n'avais plus qu'à ! Moi et mes petites mains de bricoleur pour construire mon petit monde ou plus tard j'allais recevoir mes premiers cobayes. A vous en parler, j'en ai les larmes aux yeux tellement c'est beau.

Les pièces ce sont montées une par une, avec le plus grand des soins. J'ai pu donc très vite déménager et m'installer ici, tellement à proximité de mes futurs massacres. J'ai battis un mini une maison sur l'étage offert par Nathan où vivaient ses parents. Et puis j'ai attaqué le reste. Aujourd'hui tout est prêt, je suis très fier de moi et du travail que j'ai fourni. Et donc comme prévu, à côté des travaux, je travaillais aussi sur mes constructions. Mes pièges, mes bébés, mes créations...

Toutes faites à la main, elles n'attendent maintenant que quelqu'un pour les mettre en œuvre ! Il y en a de tout type, grandes, petites, tranchantes, poignantes, sanglantes, mortelles, douloureuses, horrifiantes, pétrifiantes... Tant de mots peuvent les décrire vous savez.

Et puis aujourd'hui il ne me manque rien, tout est prêt. J'ai installé toute la technologie récente dans chaque pièce. Je voulais donner un œil nouveau aux tortures de Jigsaw. Je vous raconterai tout ça plus tard, quand je me serai mis en marche.

***

Je rentre dans mon chez moi. Je m'y sens tellement bien, ça sent le neuf, le beau, le chaud, tout y est pour moi, je ne manque de rien. Je me laisse tomber sur le canapé en me frottant les mains sur mon jean pour enlever les dernières traces de colles et poussière. J'attrape ensuite mon ordinateur et le place sur mes genoux et rempli comme tous les jours mon journal de bord de construction, où je note tout ce que j'ai produit pendant la journée. Après ça je soupire et ferme la fenêtre quand un sourire s'étire sur mes lèvres. Je suis heureux. D'ici quelques petits jours, je pourrais attraper ma première victime et lui faire subir mes mécanismes. Je me passe une main dans les cheveux et décide d'ouvrir le fichier dédié à John. J'explore les photos montages où il est là, avec son regard intriguant, cette risette remplie de malice, et comment oublier la mascotte, le pantin noir et rouge qui figure pendant chaque discours d'avant-torture.Soudain, je lève les yeux qui s'arrondissent au passage. Moi je n'ai pas la mienne de mascotte ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé avant ? Quel con je suis ! Il m'en faut absolument une ! Je regarde mon mobile :17h24. Nous sommes au mois de novembre et il doit bien y avoir des magasins ouverts encore à cette heure-ci dans Sidney.

Aussitôt alors, je prends mon manteau, mes clés et sort du bâtiment. Je m'y rends à pied cette fois, j'ai besoin de prendre l'air en ce moment. Je marche donc direction une allée commerçante à quelques centaines de mètres de-là. Les gens que je croise dans la rue ne me calculent pas vraiment, mais ils ne se doutent pas une seule seconde que l'homme qu'ils ont devant eux sera le prochain Jigsaw ici, en Australie. La rue piétonne est encore vivante, les enfants et les parents déambulent devant les vitrines de jouets. Vitrines devant lesquelles je m'arrête.Dans un magasin de jouet pour enfants, il y aura forcément quelque chose qui me conviendra.

Les mains dans les poches j'entre dans l'enseigne de jouets. Mes yeux parcourent les rayons toujours plus colorés, et observe tout ce qui m'entoure. Les vélos, les poupées pour les gamines, les petites voitures, les jeux de société, les consoles de jeux, les figurines en tout genre... Mais mon regard se fige sur le rayon des peluches. Je suis certain qu'il y a de belles choses ici. Même si tout est mignon, je le mettrai à ma sauce. Je scrute attentivement les créatures de tissus. La plupart n'avait rien de scotchant, jusqu'à ce que je tombe sur un ours aussi haut que mon avant-bras. Je m'arrête instinctivement. Cet ours en peluche mettait ses pattes sur son visage, puis tout à coup les enlevait en disant « Bou ! ». C'est aussitôt que le prends dans mes mains. Je m'imaginais déjà le bricoler et lui donner une allure tellement plus fascinante !

J'avais donc fait mon choix, une banane était plaquée sur mes lèvres. Tout content, je me dirige vers les caisses, où il n'y a qu'une jeune maman avec son môme qui hurle vouloir une boîte de Lego. Elle finit par le trainer vers la sortie, où la caissière me fait ensuite signe. Je m'approche, elle bipe ma future mascotte et m'indique le prix.

Autant pour une simple peluche ?! ... Peu importe, c'est celle-ci qu'il me faut...

Puis la demoiselle métisse me pose une question avec un sourire commercial :

- Vous voulez un emballage cadeau pour l'ours en peluche ?

- Non non, il est pour moi, répondis-je froidement.

Aussitôt la risette disparaît et laisse place à un toussotement rempli de malaise, et s'en suit son regard qui se baise et un :

- Bonne soirée Monsieur...

- Oui, vous demême... répliquai-je en lui souriant à mon tour.

Saw - Jake le fanatiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant