Le secret de Liam

Chapitre 13: Les nuits sont dures aux âmes perdues.

(Avec l'indice précédent, vous devez forcément être sur la bonne voie!

Et puis musique du média = ambiance)

- Joyeux anniversaire Juliette!

Ma famille réunie entourait ma mère, et Elsa avait été invitée à rester. Elle me lançait des clins d'oeils complices et nous allions régulièrement vérifier l'état du cadeau.

- Tiens, on a repéré ça chez un brocanteur, on s'est dit...

- C'est magnifique mes amours! sourit ma mère en embrassant mes frères et soeurs.

La commode qu'ils venaient de lui offrir était immense. Connaissant mon père, il lui réservait également une surprise de taille. J'eus soudain honte de mon cadeau.

- Dans deux semaines tu peux faire tes affaires, chérie, je t'emmène pour des vacances de rêve dans les îles.

- Oh!

Elle enlaça tendrement mon père et tous les regards convergèrent rapidement vers moi.

- Et toi Liam, tu as oublié l'anniversaire de ta mère.

- Non, c'est juste que mon cadeau est assez... particulier. Je vais le chercher avec Elsa.

Nous nous éloignâmes et je pris mon cadeau à bras le corps. L'immense nœud rouge lui donnait un air comique, mais j'espérais du fond du cœur qu'il lui plairait.

- Fermez tous les yeux ordonna Elsa

Je m'approchais de ma mère et lorsque je fus en face d'elle, je dis doucement:

- Surprise!

Je ne sais qui de ma mère ou du chiot fut le plus surpris, mais très vite, elle me le prit des bras les larmes aux yeux.

- Liam... Il est merveilleux.

- Elle. Et elle attend que tu lui donne un prénom je pense.

Ma mère avait l'air sincèrement touchée. Elle avait longtemps déploré la disparition de Rhum, notre Border Collie, et il me semblait que la présence d'un chien lui manquait.

Alors quand j'avais vu que des Bouviers Bernois étaient à vendre pas très loin d'ici, j'avais dépêché Elsa pour aller le récupérer et le garder le temps de l'offrir à ma mère. Et Aponivi m'avait aidé à lui construire un abri pour quand nous serions dehors, ainsi que des jeux avec lesquels ma mère et lui pourraient s'amuser. 

- Mais ce matériel, tu l'as construit tout seul? 

- Non, on m'a aidé...

- On?

- C'est pas important.

J'avais peur de me fâcher avec Elsa si j'osais prononcer le nom de l'indien. Mais je lu dans son regard qu'elle avait compris. Et j'espérais très sincèrement qu'elle ne m'en voudrait pas.

***

- Tu as revu Apo?

- Pour les installations seulement.

- Tu fais comme tu veux. Mais tu sais ce que j'en pense.

- hmm...

- Au fait, quelqu'un t'a dis qu'il y avait un bal samedi prochain?

- Un bal?

- Oui tu sais, histoire de fêter la fin du lycée. Enfin si t'es sûr d'avoir le bac.

- Je crois que c'est pas pour moi tu sais.

- Le lycée où le bac?

- Les deux. Ça m'emmerde passablement. Je dois être trop vieux pour toutes ces conneries. a mon âge la plupart des gens préparent leur diplôme suivant.

- J'ai cru comprendre que ça n'était pas ta faute. Tu sais, je crois qu'il n'y a pas vraiment d'âge pour construire sa vie. Ça doit plutôt être une question de maturité.

- Tu insinues que je suis immature?

- Mais non patate!

Elle me poussa en riant , mais sa main resta sur mon épaule.

- Dis, ça te dirait d'aller au bal avec une patate?

- Ce serait un grand honneur d'être accompagnée d'un féculent. Enfin si ce même féculent arrêtait de bouder ce serait encore mieux.

Je dissimulai mon envie de rire sous une mine renfrognée.

- Arrête!

- Arrête quoi?

- Mais ça! 

Elle rit et sans savoir pourquoi , je me retrouvai enlacée à elle. Bien sûr elle était belle, drôle, et c'était une amie en or, mais j'avais peur qu'elle ne veuille plus un jour. Et ma peur se confirma lorsqu'elle posa ses lèvres sur les miennes. Je fermai les yeux, sans la repousser, appréciant la douceur du moment sans pour autant rien ressentir.

- Elsa.

- On se voit demain.

J'avais désormais un problème supplémentaire à régler. Et si mes calculs étaient exacts, il y avait fort à parier que je perdrai la seule amie que j'avais réussi à me faire à Saint-Julien. Bravo Liam. Tu es très doué, je te félicite.

Je rentrais dans ma chambre, évitant de peu une boule de poil folle qui courrait en tout sens dans mon salon.

- Je l'ai appelée Acacia.

- C'est... euh... pourquoi pas?

- Merci, vraiment, mon bébé.

Ma mère avait l'air si heureux que je ne pris même pas la peine de la reprendre. Mais qui sait si elle m'aurait écouté, obnubilée par la nouvelle arrivante.

Je me douchais rapidement et me couchais. J'attendais dans le noir, les yeux grand ouverts.

Pourquoi donc avais-je proposé à Elsa d'aller au bal? C'était complètement idiot de ma part. Ça s'apparentait à tenter une approche de l'individu qui vous plaisait. Encore une soirée où je n'aurais pas ma place.

Dans ma vie, celle d'avant, celle de Liam l'insouciant, les soirées s'enchaînaient aussi vite que l'alcool me montait à la tête. J'avais quinze ans et j'étais déjà plongé dans ce monde là. Frimeur, stupide, je faisais tout pour être vu et désiré. Qu'est ce que je me serais méprisé.

Peut-être même que j'aurais été un genre de Matthieu. Peut-être que j'aurais essayé d'abuser de cette faiblesse. Qu'est ce que j'avais pu être con.

Mais tout ça m'avait fait changer. IL m'avait fait changer. IL m'avait fait perdre le goût de vivre.

Plus rien de ce que j'avais aimé ne m'étais familier. Les soirées me terrorisaient.

Alors pourquoi avais-je voulu aussi fort aller au bal? Pourquoi?

Pourquoi m'entêtais-je à aller au lycée?

Pourquoi laissais-je toujours libre cours à mes souvenirs de Saint-Julien?

Pourquoi?

J'avais eu la réponse lorsque j'avais embrassé Elsa.

Parce que quand j'avais fermé les yeux alors qu'elle m'embrassait, un autre visage s'était superposé au sien.

Celui de l'indien.

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J'ajoute une petite note pour vous remercier de me suivre et de m'aider à faire vivre l'histoire de Liam.

Certes je ne vois pas forcément tous vos commentaires au moment où vous les faites ou je réponds trente ans après mais sachez qu'ils me touchent réellement, et que vos réactions m'amusent où me font réfléchir.

Merci, merci, merci.

Vous êtes tout simplement adorables, et il se pourrait même que je vous aime très beaucoup.

A bientôt bande de petits pois!