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Five / After everything

Cette journée s'annonçait bien. Le soleil était là, et je devais revoir Riggs qui revenait de ses vacances en Australie, où il rendait visite à ses grands-parents adoptifs. Il vivait avec sa mère biologique et son mari avait légalement adopté Riggs. Son père était parti avec sa seconde moitié : River. Ses deux parents biologiques s'étaient séparés quelques semaines après la naissance des jumeaux, et en avait chacun pris la garde d'un seul. Riggs savait cependant qu'il avait un jumeau, mais jamais il ne tenta de le contacter. Ni lui ni son père.

Je me rendis à l'aéroport pour lui faire la surprise, lui qui s'attendait à voir Lucie, sa demi-sœur. Je ne pus contenir ma joie lorsque je le vis arriver, sa valise en main. Je couru jusqu'à lui et il lâcha sa valise pour m'intercepter, mes jambes autour de sa taille. Nos lèvres scellées ne faisaient plus qu'un. Il y avait un gros manque quand il n'était pas là, près de moi. Les snaps qu'on s'envoyait quotidiennement ne suffisait pas, j'avais besoin de le tenir là, de sentir son parfum qui m'envoutait, ses soyeux cheveux bouclés qui caressaient mon visage. Je ne pouvait pas vivre sans lui. Il embrassa chacun de mes doigts avant de les enlacer avec les siens. On monta dans le taxi que j'avais appelé quelques minutes auparavant. Il me racontait ses vacances, les rues de Sidney, les endroits qu'il avait visité. Je ne me lassais pas de l'entendre me raconter son voyage. Tout semblait si exceptionnel quand il me parlait. Tout semblait exceptionnel quand j'étais avec lui. Il me faisait sentir vivante et libre, je n'avais besoin de rien d'autre, il était la raison pour laquelle j'étais qui j'étais. Cela faisait 1 ans que nous sortions ensemble, je lui avais tout pris, il avait mon cœur entre ses doigts, et jamais celui-ci n'avait glissé. Ses fossettes se creusaient à chacune de ses paroles, ses lèvres rosies bougeaient avec un sex-appeal étonnant me faisant fondre complètement. Je pouvais l'entendre me raconter sa vie pendant des heures et des heures. Mes lunettes de soleil étaient relevées dans mes cheveux, pour que je puisse le contempler à ma guise. La chaleur étouffante en ce fin mois d'avril me faisait presque suffoquer malgré le peu de vêtement que je portais. Il avait beau être parti seulement 2 semaines, j'avais l'impression que je ne l'avais pas vu depuis des mois. Le temps avait tendance à passé vite, trop vite en sa compagnie. Et j'aurais aimé que pour une fois, tout ne se passe pas comme ça. Il était trop tard quand j'entendis le coup de klaxon qu'avait lancé notre chauffeur, il était trop tard quand Riggs me projeta vers les tapis de la voiture. Il était bien trop tard quand le taxi freina et que un des lampadaires qui bordait la route tomba violemment sur le toit de la voiture, le perçant et percutant l'amour de ma vie. Je m'étais complètement évanouie, je n'étais plus consciente, je ne me souvenais plus de rien. Lorsque je me réveilla je ne sentais rien. Je ne pouvais plus bouger, le soleil qui traversait la vitre me brulait la peau et ma ceinture de sécurité à moitié arrachée me lacérait le bras. J'étais pratiquement allongée sur le "sol" de la voiture, mes cheveux fouettaient mon visage à cause du vent qui pénétrait à travers le trou qui aurait normalement du être remplacé par une portière. Les derniers évènements surgirent dans ma mémoire. Je fus prise de panique. Je me redressa comme je pus, voulant apercevoir Riggs, ou même le chauffeur. Riggs avait été assommé par le lampadaire, ses tempes étaient couvertes de sang, collant ses cheveux à son crâne par la même occasion. Les douleurs que j'avais dans ma jambe gauche n'était rien comparé à la vue qui s'offrait à mes yeux. Je tenta de crier, pour le réveiller, mais aucun son ne sorti. Je me pencha en avant pour attraper sa main et la serrer de toute mes forces. Je ne savais pas si c'était mon imagination, mais la légère pression que je ressentis sur ma main me remit les membres en place. Je lui murmura que tout irait bien, que j'allais le sortir de là. Je me débâta et me tordis le bras pour attraper le téléphone de Riggs sur la banquette. Je composa le numéro d'urgence du Samu, mais ma voix refusait d'opérer. Je parvenus tout de même à murmurer les mots "accident.. voiture.. besoin aide.. pas seule.. venez vite" auquel on me répondit des monologues pour savoir où je me trouvais, dans quelles circonstances ma voiture eu un accident et avec qui j'étais. Je ne prononçais que des bribes de phrase, ne sachant même pas si la personne à l'autre bout du fil pouvait les intercepter. Quoi qu'il en soit deux ambulances débarquèrent une trentaine de minutes plus tard. Il me sortir de l'ambulance la première, j'expliqua entre mes sanglots que mon petit ami se trouvait à l'intérieur, inconscient, un poteau enfoncé dans le crâne. Une fois dans le camion je partis directement en direction de l'hôpital.

Not another love storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant