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Nine

J'attendais impatiemment la fin de l'entraînement, il commençait sérieusement à faire froid, je me gelais réellement, j'avais pourtant sur moi un pull de mon lycée et un legging, bon ce n'est pas la tenue idéale pour une fin de soirée, je vous l'accorde, mais je ne me promenais pas non plus en brassière et short comme la plupart de mes coéquipières. Le coach siffla la fin, et j'en étais extrêmement ravis. Je me leva et rejoignis Thyllen qui se dirigeait vers les vestiaires d'un pas pressé.

- Ed ? Il fait super froid salle folle, t'aurait du m'attendre à l'intérieur

- Probablement, j'ai failli devenir un glaçon, mais je sais pas par où c'est "l'intérieur" moi.

Il leva les yeux au ciel, me montrant son agacement. Il me frotta vigoureusement le dos, histoire de me réchauffer

- J'ai une veste au vestiaire, bouge toi un peu si tu tombes malade ma mère va me défoncer.

Il m'entraîna dans les vestiaires. Tous les garçons présents sifflèrent mon entrée. Je mis du temps à remarquer qu'ils étaient tous torse nu voir en caleçon. Je détourna le regard comme je pu et suivis Thyllen à travers la petite salle. Il sortit d'un petit casier un sac de sport et le lança sur un banc avant d'en extraire une grosse veste qu'il m'obligea à enfiler en vitesse avant de me pousser vers la sortie, ses clefs de voiture en main. Sa veste devait m'arriver aux genoux, sans rigoler j'avais l'air d'un sac. Les clichés du "je porte le vêtement d'un gas vingt fois plus grand que moi et ça me donne un air sexy" était totalement faux. Je m'asseya côté passager et attendis. Thyllen débarqua il ouvrit la portière côté conducteur et me regarda un long moment. Je compris ce qu'il voulait me dire quand la porte de mon côté s'ouvrit sur trois des joueurs de hockey: un inconnu, le voleur de cookies et River. Je soupira puis descendit pour remonter à l'arrière. Je fus coincée entre le voleur de cookies et River. Au moins je n'aurais pas froid durant le trajet songeais-je. Le trajet se passa dans un calme gênant, je fixais la route en face de moi et les deux garçons assis de part et d'autre de moi regardaient par la fenêtre. La batterie de mon téléphone était morte, moi qui aurait voulu me donner une consistance en checkant les réseaux sociaux. On s'arrêta devant une première maison où le voleur de cookies descendit après avoir salué tout le monde, mis à part moi, vint le tour de l'inconnu, dont j'appris que son prénom était Jack, puis la voiture se gara devant la maison de Thyllen. Je sortis derrière River qui me tint la portière avant de la claquer. Il fit une accolade à Thy puis un léger geste de la main envers moi avant de s'en aller. Je ne m'étais rendue compte que je retenais mon souffle seulement lorsque tout l'air que je retenais s'échappa d'un seul coup, créant un nuage de "buée" dans l'air froid de Los Angeles.
- Eho tu viens où tu contemples les étoiles ?
Je me retourna et suivis mon frère d'accueil à l'intérieur.

Il était trois heures, je n'arrivais pas à dormir, où plutôt je n'en avais pas envie. J'avais peur qu'en me réveillant j'oublie cette journée, j'étais de plus en plus proche du retour à la vie normale chaque jour, ou pire que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve. Une blague (de mauvais gout je vous l'accorde) faite par mon stupide cerveau. Je me leva discrètement, enfila un legging et un tee-shirt. Je m'attacha les cheveux puis enfila la veste, qui était restée dans ma chambre tout ce temps, de Thyllen. Je sortis le plus silencieusement de la maison. Je pris une grande inspiration de l'air frais, avant de m'élancer. Je courais depuis environ 10 minutes, il n'y avait aucun bruit, aucune voiture, aucun pas. Une interpellation interrompit le calme, je me retourna et m'arrêta en entendant le prénom de Thyllen. Une silhouette au loin s'approcha a quelques pas de moi
- Qu'es que tu fais à courir à trois heures du mat' poto
River sa rapprocha de moi et vu qu'il faisait erreur sur la personne
- Oh salut Ederia, je t'ai confondu avec Thyllen à cause de la veste, tu sais
Je souris gênée
- Pas de problème
- Tu fais quoi à courir à cette heure ci ?
- Je ne savais pas quoi faire d'autre
On marchait côte à côte, nos bras se frôlant à chacun de nos pas
- Dormir peut-être ?
- Mmh je préfère courir, tu as une excuse valable toi peut-être ?
- J'ai besoin d'entretenir mon corps en forme
Il rigola et les fossettes aux creux de ses joues se dévoilèrent. Elles me semblaient si familières.
- Et moi ?
- Petite femelle tu n'as pas besoin d'entretenir ton corps flasque sans muscles
Son rire redoubla d'intensité, résonnant dans mon crâne. Je le poussa légèrement
- Ah parce que toi tu as des muscles peut-être ?
- Évidemment, tu crois que c'est quoi ça ?
Il contracta ses bras et embrassa chacun de ses biceps. J'éclata de rire devant ce vieux cliché américain
- Vraiment que de la graisse
Il s'arrêta de marcher et me dévisagea un long moment
- Ah oui ?
- Oui.
Il m'attrapa par les hanches et commença à me faire des guilis. Je me plia en deux pour échapper à ses doigts chatouilleurs. Mes jambes ne répondaient plus, je me retrouva vite à me tordre à même le sol.
- Regarde ce que ma graisse te fait
Je tenta de répondre mais je n'arrivais même pas à sortir un seul mot. Je le poussa à terre pour me dégager de son emprise, il perdit l'équilibre mais me maintînt. Je le repoussa et il tomba à mes côtés dans un fou rire accompagnant le mien.
- Garde ta graisse avec toi
Dis-je quand je retrouva un peu de souffle. Il se mit sur le côté pour pouvoir me voir, ses yeux me fixaient avec une intensité brûlante, calmant d'instinct mon rire. Il se releva sans un mot et me tandis une main pour me relever. Il me raccompagna chez moi. Durant le trajet la conversation était "simple". On se posait mutuellement des questions sur nos vies, c'était des plus agréable. Une fois de retour dans ma chambre je m'écroula sur mon lit. Tout ça m'apparaissait comme un sentiment de déjà-vu, comme si je revivais ma rencontre avec Riggs pour la première fois.
J'attrapa mon téléphone pour savoir l'heure. Un message m'attendait, envoyé il y a 16 minutes. Je l'ouvris
* Tu l'as perdu une fois, je ne pense pas que t'aimerai le perdre une seconde fois *
Je cligna des yeux plusieurs fois devant mon téléphone. Je ne sais pas qui était cette personne, mais elle savait. C'était évident.

Not another love storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant