Prologue.

988 22 2
                                    

La première neige tombe, flocon par flocon, recouvrant le sol d’une fine pellicule blanche. Il y a une jeune fille vêtue d’une simple robe noire recouvrant que trop peu ses courbes qui attrapât l’une de ces petites choses, si froide, si minuscule, au creux de sa main tendue, toute chaude et maladroite. Comme une enfant elle contemplait le ciel gris lumineux, laissant les flocons atterrir sur le bout de son nez rouge. Ses yeux marron reflétaient une tristesse, trahissaient une peur. Une larme amère coula  sur sa joue, laissant une traînée de mascara, tâchant son visage. Elle ferma les paupières, baissa la tête et respira difficilement.

L’adolescente de seize ans avait toujours aimé la première neige. Il ne s’agissait pas celle de la ville qui à peine n’atteignait-elle le sol qu’elle prenait une teinte brune puis fondait sous la chaleur que dégageait les automobiles qui roulaient, écrasant sans pitié le tapis blanc. La jeune fille aimait la tombée des flocons de novembre qui, accompagné d’une brise fraîche, parsemait le feuillage mort d’automne et les arbres épineux. L’odeur saisonnière en était toujours délectable. Le blanc de la neige était toujours si pur, autant que le pelage du lapin. Elle reflétait une innocence naturelle.

La lumière sembla faiblir derrière les paupières closes de la jeune fille. La peur grandissait au fond de son être. Elle serra les poings. Son cœur battait à tout rompre et puis soudain, il cessa. Les minutes suivantes furent des plus douloureuses et pénibles. Le sang se figea dans les veines, une par une dans une souffrance atroce. Elle ouvrit les yeux en révulsant et eu la pire des visions d’horreur. Il y avait cet homme, beau et mystique qui refermait cette rage terrifiante dans le regard, pire qu’un animal. Il souriait, d’un sourire rouge sanglant.  Ces yeux étaient démoniaques. Puis elle s’écroula sur tout son long. Son sang s’échappait, d’un rouge écarlate, tachant à jamais l’image de pureté et d’innocence qu’elle avait en tête. La douleur d’une mort qui ne tue pas lui mit la rage au cœur. Peu de temps après, elle sombra dans les ténèbres.

ChangéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant