Inside your veins

Blynai

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Les gouttes de sueurs roulent sur mes tempes pour terminer leurs chemins sur la boue qui entoure mes pieds. Ou n'est-ce pas la pluie tout simplement qui s'écrase sur moi. J'essaye de courir, le plus vite que je peux même si j'ai la sensation de patauger, la sensation que la terre m'entraine avec elle. On s'est trompé. Toi le premier et moi le suiveur. Ce n'est pas le F.B.I qui détient Mischa. Si seulement ça avait été plus simple, mais pourquoi nous faciliter la tâche quand il s'agit du Docteur Hannibal Lecter ?

- Petit agneau, petit agneau, où te caches-tu ?

Un long frisson parcoure mon échine et je me demande rapidement comment ai-je pu me retrouver là ? Tant de choses ce sont passées après la mort de Alana. Tant de contradictions. Et tandis que tu te focalisais sur Jack Crawford, je menais mon enquête de mon côté pour finalement être l'agneau que l'on traque en pleine nuit. Dans mon métier, j'avais l'habitude de me mettre à la place des criminels, des meurtriers, de ressentir ce qu'ils ressentaient. Pourtant cette fois-ci, je ressens parfaitement cette certaine adrénaline que vivent les victimes, comme celle de l'affaire de la palette de couleurs.
Alors je décide de m'arrêter derrière un arbre, afin de pouvoir reprendre mon souffle dans ce bois sans fin. Ça fait quelques minutes maintenant que je n'ai pas vu de route, mais je peux entendre le bruit de quelques voitures qui doivent rouler dans le coin.

- Petit agneau, petit agneau, hurleras-tu ?

Comme par réflex, je me penche sur le côté pour apercevoir la lumière de la lampe-torche qui me cherche dans cette obscurité, cette dernière qui se rapproche un peu plus de moi à chaque seconde qui passe. Je n'ai plus de temps à perdre. Je me remets à courir à travers les branches, les arbres, afin de trouver une sortie. A cet instant précis, j'aurais aimé pouvoir crier ton nom pour que tu me viennes en aide. Il faut que je te prévienne de tout ça. Que Jack Crawford soit au courant. C'est d'ailleurs sur cette pensée que j'arrive enfin sur du béton, je m'entends soupirer presque silencieusement de soulagement mais à peine ai-je relevé la tête que je me retrouve être aveuglé par les phares d'une voiture. Cette même voiture qui me renverse dans la seconde qui suit.

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Lorsque j'ouvre enfin les yeux, petit à petit, je me sens encore attaqué par cette forte luminosité que l'on retrouve dans les hôpitaux. D'ailleurs, je ne réalise pas tout de suite que j'ai atterri dans cet établissement, c'est seulement quand j'essaye de me protéger des néons que je sens une résistance sur mon poignet ; des menottes.
Alors je me relève, du moins, j'essaye puisque quelques douleurs se réveillent suite à mon accident. En face de moi, assit sur une chaise de la chambre, Jack me fixe sans ciller, sans éprouver une seule émotion devant mon réveil. Sur le coup, je ne comprends pas vraiment ce que je fais ici mais bien vite les souvenirs de la nuit dernière me reviennent en mémoire et je ne sais que lui dire. Lui non plus visiblement. Nous restons de longues minutes à s'observer sans que l'autre ne prononce un mot. Mais il finit par le faire.

- Maintenant Will, tu vas tout me raconter.

Je n'identifie aucune colère dans sa voix, ni rien du tout. Ce qui est plutôt étrange venant de Jack Crawford ; il n'a pas peur d'afficher ses opinions. J'hésite donc à parler, mais je ne peux pas lui révéler ce que j'ai découvert sans être passé par toi avant. Ni même lui dire où est-ce que tu te trouves. Alors je me rallonge simplement en fermant mes yeux, simulant une somnolence.
Le grincement de chaise retentit dans la pièce puis la porte se referme après son passage et finalement, je me rendors presque aussitôt, sans faire attention au policier qui surveille attentivement ma chambre.

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Je bouge. Je sens que l'on me transporte quelque part. Un léger gémissement s'échappe de mes lèvres et je lève ma tête en ouvrant difficilement les yeux pour y voir l'un de ces médecins de l'hôpital. Du moins, c'est ce que je crois puisque je m'aperçois que ce n'est personne d'autre que toi, caché derrière ce masque chirurgical. J'ignore si je suis heureux ou plutôt contrarié que tu aies pris le risque de venir me chercher, toi, l'Homme le plus recherché sur tous les continents. Et je n'ose même pas savoir dans quel état le policier doit-il se trouver, si le malheureux est encore en vie. Alors je gesticule sur la chaise roulante que tu as sûrement volée pour me faire sortir d'ici plus facilement.

- Encore un petit moment de discrétion Will et nous serons bientôt dehors.

Quelle perte de temps, je dois simplement te prévenir de tout ce que j'ai découvert, te prévenir que j'ai retrouvé Mischa, qu'elle est vivante. Enfin, pour le moment. Tu dois partir. Maintenant.

- Chilton... Il... Il avait un frère...
- Je suis au courant, Will. Rentrons d'abord, avant d'aller faire taire ses agneaux.