Révélation

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PDV Frisk :

Depuis l'arrivée de Nast, nous avons repris des forces chez maman; mes récents cauchemards m'ayant épuisé, je n'ai donc pas refusé une part de tarte supplémentaire, quand bien-même celle-ci fut aux escargots. Puis nous sommes sortis, dans les environs de Couveneige. Ma nouvelle amie semble si à l'aise dans la neige, qu'elle n'a absolument pas froid.

Mon mal de coeur me reprend. Mon ouïe se brouille et j'entends à nouveau cette voix, celle de mes pires cauchemars. Une voix sifflante, démente, arrogante, menaçante, et tant d'autres qualifications que je n'oserai même pas vous donner:

"J'ai à présent trop attendu, Frisk., commença par souffler presque malicieusement le démon à mon oreille. Fais ce que je te demande, donne moi ce RESET, ou ils seront toutes, et tous dans mon chemin., proféra Chara. Je savais qu'il ne s'agissait pas du vrai enfant Dreemurr, mais bien d'une réincarnation de sa haine, brune de détermination.

-Ca suffit, répliquai-je à voix basse en un semblant de courage. Je t'ai déjà dit non, cette fin me convient parfaitement., le contredis-je.

Un rire plus que fou lui échappa, avant qu'il ne m'avertisse une dernière fois:

-Je vais donc devoir utiliser la manière forte..."

PDV Nast :

Ma boule de neige s'écrasa sur l'épaule de l'enfant, sans même qu'elle ne réagisse. Frisk s'est arrêtée, yeux clos, poings fermés et frissonante de toutes parts. Ses lèvres bougent, mais sans produire aucun son. Elle est étrange en ce moment. Enfin, ne la connaissant que depuis une demi-journée, je ne peux pas vraiment en juger. Je m'enquis de son état, inquiète.

"Frisk, tout va bien ?, demandai-je en m'approchant d'elle, lâchant mon arme de neige pour venir poser ma main sur son épaule.

-Oui, oui, ça va., répondit-elle sèchement. Continuons..."

Je ne répliquerai pas. Enfin, cela ne peut pas être si grave, nous ne sommes pas dans les films ! Je repense malgré moi à ce film que mon frère adorait, avec la fille possédée par un démon... Non, les démons n'existent pas.

Mes pensées divaguant, je faillis ne pas entendre les affreux craquements d'os face à moi. Non, je ne déteste pas Sans, loin de là. D'ailleurs, j'aime le ketchup aussi. Mais il fait un bruit horrible quand il se déplace. Il ferait mieux d'utiliser sa magie pour voler, ça économiserait son énergie...

"Gamine, entame t'il alors que mon regard se levait vers ses orbites habités de deux petites lueurs blanches. I've got a BONE to pick with ya..., souffla t'il.

-Quel est le souci ?, demande-je en fronçant les sourcils après cette blague pitoyable.

-On va parler un peu de ta capacité à utiliser... Disons, certains types de magie inhabituels qui pourraient plus ou moins éclater le continuum espace-temps., enchaîne le squelette sans que je ne comprenne le sujet de la discussion.

-En gros, tu as des pouvoirs inhabituels., traduit Frisk en tournant ses yeux bridés vers moi.

-Je peux vraiment pas vous aider, je, euh..., dis-je, hésitante face aux quatre yeux fixés sur moi. Je n'ai aucune idée de comment, pourquoi et quand j'utilise ces trucs., fis-je. On ne peut pas conclure les résultats d'une expérience en ne faisant qu'un seul test., conclus-je, imitant mon paternel avec un peu de fierté.

-Alors on peut juste constater que certains humains inhabituels ont le même type de manipulation de la magie que les monstres. Alors ça, si ça n'est pas dangereux..., souffla le squelette avant de se retourner. Va falloir recruter des stagiaires, parce que tout ce boulot, ça me donne la flemme., constate Sans. On va au Grillby's ?

-j'adore ta façon de changer de sujet., soupira l'humaine. Et je suis pas contre, sauf si tu mets ton condiment affreux dans mes frites, ou mieux, sur mon donut., prévient l'asiatique en lui emboîtant le pas.

-J'ai faim aussi !, me plains-je. J'ai faim, je veux manger, j'ai la dalle !", fis-je, couinant, durant tout le trajet jusqu'à ce qui semblait être un charmant petit bar-restaurant.

Malgré la température chaude, l'endroit était agréable. Quelques clients bavardaient autour d'une partie de carte, un autre semblait saoul et dans son coin, hoquetant par moment. L'ivrogne me dévisage un instant d'un regard presque interressé, ce qui me fait rougir. Je n'aime pas vraiment l'attention, et encore moins depuis que toute la clientèle me fixe. Quoi, vous avez jamais vu une naine ? Pourtant, il y a Sans. Et il a l'air d'être un terrible habitué, vu le long soupir du barman.

"Mon cher Sans, le gratifie le serveur. Dis moi, c'est bientôt mon anniversaire, tu pourrais me faire une faveur ?, grogne t'il.

-Ca dépend lequel, mon ami. Tu sais que je suis très prisé, pour ce genre de demandes., miaule le squelette avec un clin d'oeil qui renforce mon impression. C'est une blague sale.

-Il n'y a qu'un seul bar dans la région, donc je pense être le seul à vouloir que tu paies tes dettes., réplique l'homme apparemment fait de feu au coeur de glace, ignorant les propos osés de son fidèle. Et je ne veux pas savoir combien de déclarations d'amour tu as reçu dans ta boîte aux lettres. D'ailleurs, tu la videras, avant qu'on mette notre courrier dans la boîte de ton frère., menace le grand homme.

-Ce n'est absolument pas une BONE idée, Grillb'z.", gronde le petit en s'asseyant sur un tabouret de bar baissé au maximum, posant son menton sur le plan de travail.

Je m'assois à côté de lui après un rude combat contre la chaise.

"Bienvenue, me salue le dénommé Grillby. J'espère que ce vieux sac d'os ne t'a pas fait perdre toutes tes manières, ajoute-t-il avec un petit rire.

-Il n'est pas si malpoli, le contredis-je. Juste endetté...

-C'est pas SANSé être moi, le sujet de la conversation, nous rappelle le concerné en se raclant la gorge. Tu viens d'où, gamine, pour parler avec un tel accent ? me questionne t-il, curieux.

-Je n'ai PAS d'accent ! me défends-je. Je suis d'origine sibérienne, donc russe..., j'ajoute en grognant, vaincue.

-Russe ? Excuse moi jeune fille, mais qu'est-ce que c'est, "russe" ? répète le barman.

-Une région de la surface, il y fait très froid et j'y ai vécu toute ma vie, j'explique.

-Ce qui explique que tu es habillée chaudement, constate Sans en regardant mon épaisse doudoune.

-Ouais...

-Et, les Russes ont tous des pouvoirs comme les tiens ? renchérit-il, tandis que Grillby avait tourné le dos pour s'occuper de la vaisselle.

-Ni moi, ni les autres Russes ne manifestent ce genre de dons, réponds-je sèchement.

-Et pourtant, tu l'as fait."

Et pourtant, je l'ai fait... Pourquoi ai-je dit que je m'appelais Nast ? Je suis Nadedja... La Surface n'est pas si heureuse en fait. J'aime cet endroit.

{ Comme Des Frères } [ UNDERTALE ] | EN RÉÉCRITURE |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant