La Fille de la Foudre, Tome 1 : la Prophétie

Chapitre 21 : Convalescence (Troisième partie)

Lorsque je m'étais réveillée, le lendemain, j'avais senti une présence à mes côtés : quelqu'un me tenait la main.

Je m'étais relevée difficilement et avait contemplé ma visiteuse.

Elle était légèrement voutée et un bandage lui entourait le bras.

-Grand-mère ? avais-je murmuré.

-Bonjour m'a chérie, avait-elle souri. Comment vas-tu ?

Je haussai les épaules.

Ni bien ni mal.

-Et toi, demandais-je.

-Je vais très bien, sourit-elle. Je suis en pleine forme.

Mais elle avait d'immenses cernes sous les yeux et les traits tirés.

-Que se passe-t-il, grand-mère, avais-je répété en fronçant les sourcils.

-Rien, ma chérie. Tout va bien !

-Ou est grand-père, demandais-je.

-Il est ... au palais. Il a une réunion avec le Général Logan et le Seigneur Harlhan.

C'était un mensonge.

Je ne savais pas comment je pouvais en être aussi sûre, mais j'en étais sûre.

-Dis-moi, grand-mère, insistais-je. Je veux savoir !

Elle baissa la tête.

Une larme coula lentement sur sa joue.

-Non, murmurais-je.

-Je suis désolée, ma chérie...

-Non, répétais-je. Non !

Je me recroquevillai sur moi-même et me mit à pleurer.

Ma grand-mère m'entoura de ses bras et me serra contre elle.

-Il à sauver la vie à trois soldats, me dit-elle. Il s'est sacrifié pour eux. C'est un héros.

Je hochai la tête et lui sourit, sans cesser de pleurer.

-Il va nous manquer, soupira-t-elle. Mais il veille sur nous à présent. Et avec un peu de chance, nous le reverrons bientôt...

J'avais hoché la tête et m'étais blottie un peu plus contre elle.

« Maintenant que j'ai retrouvé ma petite-fille, je n'ai plus qu'une envie c'est de rentrer chez nous avec elle et de reprendre notre vie à ses côtés. » avait dit mon grand-père.

Et c'est ce que, au plus profond de moi, j'espérais aussi.

Mais cela n'aurait jamais lieu.

Parce qu'il était mort.

Nous étions longtemps restées ainsi, enlacées.

Sans rien dire.

Sans avoir besoin de paroles pour nous comprendre.

Et puis Diana était apparue dans l'encadrement de la porte.

-Il y a quelqu'un qui aimerait te voir, Merry.

Elle s'était dégagée et avait laissé entrer Ayden.

Mon Ayden !

Mon cœur se mit à battre la chamade

-Je vous laisse, a souri ma grand-mère. Repose-toi bien, m'ordonna-t-elle avant de déposer un baiser sur mon front. Helena passera ce soir.

J'avais hoché la tête et lui avait souri.

Elle était sortie.

Et Ayden s'était approché.

Il avait une vilaine blessure à la tempe gauche et le poignet dans un bandage. Mais il souriait.

-Je me suis tellement inquiété, me reprocha-t-il.

-Je suis désolée, murmurais-je.

-Ne refais plus jamais ça, m'ordonna-t-il.

-Promis, souris-je.

Il s'avança et s'assit au bord du lit.

-Est-ce que les Warens vont bien, lui demandais-je.

-Oui, hocha-t-il la tête. Ils ont préféré ne pas venir pour que tu ne te fatigue pas trop... Je suis désolé pour ton grand-père.

Une larme unique coula sur ma joue.

-J'aurai tellement aimé le connaître, soupirais-je.

Il me serra dans ses bras.

-Il aurait été fier de toi !

Je souris.

-Tu es blessé, fis-je.

-Non. Je vais bien, me contredit-il. Cesse donc te t'inquiéter pour moi.

Il me caressa tendrement la joue et m'embrassa.

Instantanément, toutes douleurs disparurent. Mon cœur s'emballa dans ma poitrine et des milliers de papillons se mirent à voleter dans mon ventre.

-Je t'aime, murmurais-je.

-Moi aussi, sourit-il. A jamais.