La Fille de la Foudre, Tome 1 : la Prophétie

Chapitre 13 : Princesse (Deuxième partie)

Désolée, chapitre un peu long...

-Joli coup, commenta Kolan. Mais si tu ne protège pas la ville de ce côté, je t'attaquerai par le versant ouest où tes troupes sont moins nombreuses...

Je modifiai donc la position des figurines et le Prince acquiesça en souriant et se pencha sur la maquette pour trouver une faille dans ma défense.

J'en profitai pour déguster le délicieux repas qu'on venait de nous apporter.

Les Elfes faisaient vraiment des mets délicieux.

Sur un plateau d'argent, ils avaient disposés des fruits juteux et exotiques que je doutais pouvoir trouver sur Terre. Leurs petits pains se révélaient avoir des goûts improbables. Le premier avait un goût de crème brûlée, le second goûtait la lasagne et le troisième, la quiche au saumon fumé. C'était chaque fois un délice !

Les Elfes ne mangeaient pas de viande, ils répugnaient à tuer des animaux. Mais leurs légumes en avaient presque le goût. Juteux, bien grillés et assaisonnés, le légume qui avait une apparence de haricot goûtait le rôti ! Et l'espèce de petit pois goûtait le poulet ! J'ignorais comment une telle chose était possible... Mais en tout cas, c'était délicieux !

Avec le repas, il y avait un verre d'Ambrosia. Cette délicieuse liqueur elfique à base de sève de la plante du même nom. La boisson avait un goût sucré, sans être écœurant, elle était très légèrement pétillante et se buvait aussi bien chaude ou froide. On aurait dit infusion de gingembre, miel, caramel, cannelle, citron vert et de plein d'autre saveurs que j'étais incapable de reconnaître et qui s'accordaient parfaitement.

-Je crois que c'est bon, sourit Kolan. Il n'y a plus moyen de percer ta défense sans prendre de risques.

Non sans contentement, il s'empara à son tour du plateau qui lui était destiné et s'installa à côté de moi pour manger.

-Alors, fi-t-il, qu'est-ce que ça fait d'être une Princesse ?

-C'est carrément flippant, répondis-je.

Il éclata de rire.

-J'ai peur de faire les choses de travers ou de décevoir.

-Oui, sourit-il tristement, je connais ça...

C'est vrai, Kolan était dans la même situation que moi... Lui aussi était Prince.

Je n'avais jamais songé à ça...

-Tu as l'air de pas trop mal t'en sortit, le complimentais-je.

-Je fais ça depuis ma naissance, dit-il en haussant les épaules.

-C'est si horrible que ça, demandais-je.

-Non, répondit-il, rassure-toi. Parfois même, c'est amusant. Mais c'est beaucoup de responsabilités. Toutes les espérances des gens reposent sur tes épaules et tu dois tout faire pour ne pas les décevoir.

Il soupira.

-Certains, comme mon père, s'en sortent très bien, ils ont ça dans le sang... Mais moi, j'ai du mal à m'y faire.

Il me sourit.

-Seulement, il faut le faire. Et ce soumettre aux règles. Donner une image irréprochable de soi. C'est le prix du pouvoir.

*

-Alors ? C'était comment ?

-Très instructif, répondis-je.

Charlotte et moi, nous nous baladions le long des allées en fleur, bras dessus, bras dessous, en discutant gaiement.