Chapitre 4

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La jeune fille ne semblait pas assez concentrée pour remarquer sa présence. Du moins, pour le moment. Elle était bien trop énervée. Elle exprimait ce qu'elle ressentait à voix haute et Willow pouvait donc entendre : « De toute façon c'est bien connu ! Je suis Luna, la fille qui dit n'importe quoi ! En plus ça rime c'est parfait ! Si elle passait un peu plus de temps en ma compagnie peut-être qu'elle arrêterait de croire que je suis bonne pour l'asile, mais non ! ». Après un excès de colère qui vallu un coup porté sur le bureau, la jeune fille, qui apparemment se prénomait Luna, continua : « De toute façon, je suis sûre de moi. Un jour, ils comprendront. Un jour, ils regretteront de ne pas m'avoir crue ! Cette fille n'est pas comme les autres et, rien que pour ça, ils finissent par l'accuser de meurtre ! De meurtre ! Bien sûr la différence a toujours fait peur à ces habitants stupides ! Mais elle n'a pas pu le tuer ! C'est complètement impossible ! ». Luna avait ouvert les portes de son armoire. C'était la fin. Elle allait tout découvrir. « Là si l'on observe bien... Où sont mes... ». Alors, le regard de la jeune fille se dirigea vers les deux vestes que Willow avait déposées sur le lit. « Oh non. Oh, non, non, non. Très bien, nous avons un problème. Un énorme problème. Si qui que ce soit à vu ça, c'est la catastrophe. La total catastrophe. » Luna referma les portes de son armoire et prit son téléphone. Willow ne la voyait pas mais, au son de son son appareil, elle pouvait deviner qu'elle comptait appeler quelqu'un. Son idée se confirma quand elle entendit : « Allô ? ». Alors se suivit une conversation toute aussi courtoise que celle qu'elle avait surprise derrière la fenêtre :
- Alors comme ça maintenant tu fouilles dans mes affaires ? gronda Luna.
- Quoi ? Mais de quoi tu parles ? demanda la voix de l'autre côté de la ligne.
- De mon armoire, des vêtements sans dessus-dessous ? Et de la porte avec mes vestes !
- Je ne comprends rien à ce que tu me dis.
- Oh je t'en prie, je sais que c'était toi ! C'est bon tu l'as trouvée maintenant ta stupide preuve ?
- Calme toi. Tu crois vraiment que si j'étais allée fouiller dans ta chambre, je n'aurai pas tout ranger après ? Je suis inspectrice, s'il y a bien quelque chose que j'arrive à faire c'est enquêter. Et généralement je ne me fais pas prendre juste après fouille !
- Mais alors si ça n'est pas toi, qui ça peut être hein ? demanda la jeune fille qui doutait encore de l'honnêteté de sa mère.
- Je ne sais pas. Tu es sûre que ce n'est pas juste toi qui es venue sans ranger par la suite ?
- Oui.
- Écoute. Je t'assure que ça n'est pas moi. Si ça l'était tu ne crois pas que je t'aurais appelée tout de suite si j'avais trouvé quelque chose qui me déplaisait ? Et puis tu sais bien que je ne suis pas du genre à fouiller dans ta chambre !
- C'est vrai... Mais alors qui ça peut être ?
- Je n'en ai aucune idée. Si tu veux je pourrais demander à quelqu'un pour une enquête. C'est quand même inquiétant de savoir qu'on est entré en notre absence. Et par où est-ce qu'on est entré ?
- Je ne sais pas. Et non pour l'enquête. Ça va aller.
- Encore une chose. Je peux savoir ce qu'est cette "preuve" que tu caches dans ton armoire ?
- Non, tu ne peux pas. Au revoir maman, dit froidement Luna.
- À ce soir.
La mère de la jeune fille avait finalement réussi à prouver son innocence. Willow avait été bête d'oublier de ranger ces stupides vestes et le reste de vêtements. Cette photo l'avait tellement bouleversée. La possession de toutes ces photos peut s'expliquer. Sa mère est inspectrice. Willow comprenait maintenant, pourquoi elle n'était pas en compagnie de sa fille. Le travail policier se faisait rare dans ce petit village. Le dernier remontait certainement à l'accusation de meurtre envers Willow. Mais pourquoi Luna était si intéressée par son l'histoire ? Pourquoi ne croyait-elle pas, comme tous les autres habitants, qu'elle avait tué son père ?
Après être restée au moins dix minutes encore sous le lit, afin de s'assurer que Luna ne reviendrait pas, la jeune fille sortit de sa cachette pour sortir ensuite de la chambre par la fenêtre.
De retour à sa forêt, Willow avait passé tout son temps à réflechir à ce qu'elle avait à faire. Aucune idée ne lui vint. Après tout, Luna ne pouvait pas savoir qu'il s'agissait d'elle. Il n'y avait donc aucune raison de s'inquiéter, n'est-ce pas ? La jeune fille s'allongea sur l'herbe fraîche du mois de mars. Cela faisait quatre mois qu'elle avait l'âge de sa mère. Elle repensa à son visage tout en regardant les étoiles sur le ciel de la nuit. Elle observa le contraste entre leur lueur et la noirceur du ciel. C'était magnifique. Alors, fermant les yeux, la jeune fille s'endormit.

La petite fille se tenait devant le visage doux de sa mère. Elle la regardait dans ses yeux tendres. Les yeux de l'enfant, eux, étaient froids. Elle faisait tourner l'objet de métal entre ses mains. Il était aussi froid que ses yeux et sa fonction était tout aussi destructrice que celle de l'enfant. Son père était là, à quelques mètres de sa femme, assis sur une chaise de bois. Il regardait sa fille. Celle-ci s'avança vers la femme qui l'avait mise au monde. Celle à qui elle devait la vie. La mère était posée sur son lit. Les draps étaient fleuries et colorés. Ils étaient assortis aux murs roses pâles de la chambre, aux meubles en bois qui donnaient un agréavle côté chaleureux, aux regards de la mère aimante. Mais ils n'étaient pas assortis à l'enfant. Ils n'étaient pas assortis à son regard impassible, ni à la lividité de sa peau. Ils étaient tout aussi peu assortis à ses vêtements noirs, et encore moins à l'arme que l'elle tenait dans ses mains. L'enfant la leva, leva cette petite main de petite fille tenant l'objet fatal. Elle posa ses yeux glaciales sur l'arme et la chargea. Enfin, elle visa. Elle visa le doux visage de sa mère. Ce beau visage parsemé de tâches de rousseurs qui ne le rendaient que plus beau. Son père était toujours immobile sur la chaise en bois et la regardait toujours, tout comme sa mère, dont l'émotion n'avait pas changé. Elle avait toujours ses yeux tendres, d'un bleu profond. Elle regardait sa fille avec amour, pendant que celle-ci la visait l'arme qui metterait fin à ses jours. Alors, la petite fille ressera ses mains sur l'objet de métal et posa son doigt sur la gâchette. Un grand bruit se fit entendre. Le coup était parti. La petite fille se retrouva tâchée de sang. Les murs roses pâles l'étaient aussi, tout comme les jolis meubles en bois. Les draps fleuris du lit étaient baignés dans la substance rouge vif, si bien que les hibiscus représentés au dessus étaient maintenant méconnaissables. L'enfant était maintenant assorti à la pièce. Le père, lui, était encore assis, immobile sur sa chaise. Son regard n'avait pas dévié vers sa femme. Il n'avait pas cillé lors du coup de feu, ni lorsque le sang de sa femme lui avait taché ses vêtements, son visage. Il était toujours assis sur sa chaise. Il regardait toujours sa fille aux yeux vides. Elle, se trouvait au milieu de la chambre de ses parents, la décoration refaite par le sang, le cadavre de sa mère devant ses yeux glaciales.

Willow se réveilla en sursaut, les yeux humides. Elle revoyait le sang, le lieu, ses parents, tout. Les larmes finirent par arriver. Ce cauchemars avait été terrible. Elle entendait une voix lui dire : « C'est de ta faute. De la tienne, comme toujours. ». Malheureusement, cette voix avait raison.

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Bonjour, bonjour !
Et voilà un nouveau chapitre de cette histoire ! Alors voilà : c'était encore pour vous dire d'écouter la musique que j'ai mise en ajout de vidéo (Oui je suis chiante avec ça 😂). Si vous l'avez déjà écoutée et que vous vous posez des questions sur la langue, je crois que c'est de l'islandais. Oui c'est très étrange. En fait, c'est le même artiste que celui des deux chansons des précédents chapitres. J'aime bien vous faire écouter les chansons que j'écoute pendant que j'écris pour vous faire part de mon état d'esprit et peut-être, vous le transmettre afin que la lecture soit encore meilleur. Je trouve ça important ! Alors oui, c'est de l'islandais et vous n'avez, par conséquent, certainement rien compris aux paroles. En fait, il n'y a même pas besoin de les comprendre pour "ressentir" la chanson (en tout cas pour moi). Je crois que le chanteur est islandais. De toute façon vous connaissez certainement au moins l'une de ses chansons qui est Way Down We Go, car c'est la plus connue. Bref, je vous conseille vraiment d'aller écouter ce qu'il fait (enfin après peut-être que ça ne sera absolument pas votre style 😂) ! Et puis, si vous aimez mon histoire (ce que j'espère !), vous pourrez le remercier car c'est sa voix qui m'a inspirée !
Bref, voilà, ma thèse sur ce chanteur nommé Kaleo est maintenant terminée 😂 J'espère que ce chapitre vous a plu !
Au revoiiiiiiiir !

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