CHAPITRE 2

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              Plusieurs jours passèrent, Tom n'avait évidemment pas appelé le brun mais gardait le numéro précieusement. Là, il se trouvait dans sa boutique tentant de vendre une guitare à un client et il réussit après deux, trois arguments convaincants. En ce début de semaine peu de monde venait même si le magasin était plutôt bien situé dans le centre-ville. Les clientèle préférait venir le week-end. Fermant la boutique à midi , Tom pouvait rejoindre Gustav à la boulangerie du coin pour qu'ils mangent ensemble. Il s'acheta un sandwich et s'assit à leur table habituelle en attendant la venue de son meilleur ami. Qui ne tarda pas.

- Tom ! Il faut absolument que je te raconte ! S'écria le blond avec empressement.
- Bonjour à toi aussi Gus.
- Georg m'a invité en boîte ce soir. Tu dois m'accompagner.
- Pourquoi je viendrais ?
- Imagine que ça se passe mal ? Je lui ai déjà dit que tu viendrais. J'irais te chercher à vingt-trois heures. Et pas de mais.

* * *

Qu'est-ce que racontais Gustav ? Il se débrouillait très bien sans lui. A danser l'un contre l'autre avec Georg. Tom, lui, buvait son énième verre de whisky coca et s'ennuyait ferme dans son coin. Pas un seul beau mec en vue.

- Tomas c'est toi ?

Le tressé se retourna au bout de la deuxième fois et vit avec stupéfaction un homme qui lui était familier... Trop familier. Bill Trümper se trouvait devant lui. Encore.

- Bill ?
- Hé oui, c'est moi. Tu vas bien ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
- J'accompagne Gustav. Et, et toi ?
- Je suis venu me changer les idées. J'attendais un appel qui n'est jamais arrivé. Mais je comprends après tout on ne se connait pas. Cela peut s'arranger maintenant qu'on est là tout les deux.
- Hm... Hésita Tom mais céda rapidement devant les yeux de biche du brun. D'accord, seulement si tu m'offres un verre.
- Génial ! S'écria Bill tout sourire.

Il était visiblement heureux que le tressé accepte sa proposition. Ils commandèrent à boire et s'assirent à une table libre dans un recoin de la boîte. Le brun l'asséna immédiatement de question.

- Tu travailles dans quel domaine ? Tu as quel âge ? C'est tes vrais cheveux ? Quelles sont tes passions ? Tu as quelqu'un dans ta vie ? Où as-tu acheté tes baskets ? Je les adore !
- Wow, doucement. L'interrompis Tom.
- Désolé.
- Je suis gérant de ma propre boutique de musique. J'ai vingt-sept ans. Ceux sont mes véritables cheveux. J'adore la guitare et mon chien. Je n'ai personne dans ma vie. J'ai acheté mes baskets dans une boutique du centre ville. Satisfait ?
- Tu ne m'aime pas, hein ?
- Pourquoi tu penses ça ?
- Quand tu m'as vu tu avais plus l'air blasé qu'autre chose...
- Tu m'as prit au dépourvue, soupire le tressé. Que... Que fais-tu dans la vie ?
- Je suis photographe de mode. Mais avant j'étais mannequin. Répondit Bill.
- Ah bon ?

Bien sur que Tom le savait. Qui aurait pu manquer ces pubs de parfums ou bien de mode affiché dans toute la ville il y a quelques années ? Même lui qui ne s'intéressait pas à ce milieu les avait vu. A cause de ça, il avait préféré éviter certaines rues plusieurs semaines pour ne pas les voir.

- Ca ne m'étonne qu'à moitié. Tu as le physique pour et le visage qui va avec. S'exclama le tressé.
- Je suis à ton goût alors ?! S'enthousiasma Bill.
- Qu-non ! Je n'ai pas dis ça. Se défendit-il en rougissant.
- Hahaha ! Tu es trop mignon.
- Mignon ? Arrête de dire des conneries.
- Tu n'aime pas les compliments ?
- Pas vraiment non, alors évite.
- Oookay, désolé...
- Tu avais raison, finalement. Je ne crois pas que l'on pourra s'entendre, toi et moi. Au revoir.

Tom prit son verre et s'éloigna dans la foule laissant un Bill attristé à sa table. Il se demandait ce qu'il avait fait pour être détesté de la sorte, par quelqu'un qui le connaissait à peine. Il but alors son verre cul sec avant de se rendre sur la piste sur la piste de danse pour oublier.

Le tressé lui, était retourné au bar s'enfiler à nouveau quelques shots, en attendant que Gustav daigne se montrer et lui annoncer qu'il voulait rentrer. Au bout d'une heure, une dizaine de tentative de dragues envers lui, il laissait tomber et envoyait un texto à son meilleur ami en lui disant qu'il partait. Il passa parmi les gens de la boîte et sortit. Il se rendit directement au parking à la recherche de sa voiture. Trouvé, il s'installa sur son siège, mit les mains sur le volant. Tom souffla un bon coup, cette soirée était difficile, il avait même crié sur Bill. Lui qui d'habitude était très calme, il n'y avait que le brun pour le mettre dans un tel état d'anxiété et d'énervement. Il perdait son self-control face à ce dernier. Tom espérait juste ne plus le croiser, avant un moment.

Soudain, des bruits venant de l'extérieur lui firent perdre le fil de ses pensées. Il baissa la vitre pour voir d'où il provenait et remarquait rapidement un groupe de trois individus entourer quelqu'un qui se trouvait au sol.

- Il est bourré, on pourrait l'amener dans un coin. Personne ne le remarquerait. Fit l'un.
- Il a un petit cul bien serré, comme il faut ! Continua l'autre.
- Je peux vous aidez ?! Intervint Tom.

Presque immédiatement les hommes se retournèrent avec un regard meurtrier pour le tressé qui tenait son portable en main.

- Je viens d'appeler la police alors si vous ne voulez pas d'ennuis partez maintenant.
- Connard ! Venez, on se tire les mecs !

Le groupe s'enfuyait sans plus attendre, laissant derrière eux un Tom rassuré. Il n'avait pas appelé les flics en réalité, manque de temps et heureusement que ces types n'avaient pas fait d'histoire sinon le tressé n'aurait pas su comment s'en sortir... Préférant oublier cette pensée, il se dirigea vers l'inconnu toujours par terre, il s'accroupit à ses côtés et releva une des mèches qui lui barrait le visage. Le destin s'acharnait sur lui, ce n'est pas possible ! Pourquoi fallait-il que Trümper soit une fois de plus devant lui ?! Tom voulait s'enfuir en courant mais il n'était pas assez lâche pour laisser quelqu'un dans cet état. Même si c'était Bill. Il lui tapota alors la joue plusieurs fois, mais le brun ne se réveillait pas, ivre-mort grognant. Tom allait devoir le ramener chez lui, ou Bill mourrait surement de froid pendant la nuit... Quelle merde !

Ten years later...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant