CHAPITRE 4

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           Un soir où Bill travaillait à son appartement, devant sélectionner des photos pour la couverture d'un magazine et l'envoyer au rédacteur en chef. Cela faisait déjà plusieurs heures qu'il planchait dessus, ne sachant s'il devait choisir le mannequin en bikini ou celui avec un short. Question existentielle ! Soudain son portable se mit à sonne, il l'attrapa l'appareil sans reconnaitre le numéro et décrocha.

- Allô ? Dit le photographe en fixant à nouveau l'écran de son ordinateur.
- Bill ? C'est Tomas.
- Ah... Ah, Tomas ! Tu vas bien ? Je suis content de t'entendre. S'enthousiasma le brun.
- Oui, ça... Ca va bien. Bafouilla le tressé à l'autre bout du fil. Et toi ?
- Je travaillais mais j'avais besoin d'une pause. Tu appelles au bon moment.
- Tu es sûr ? Je peux te rappeler un autre jour, hein. Oui, je vais faire ça. Au...
- Stop ! Je ne vais pas te laisser filer maintenant que je peux te parler. Et je suppose que toi aussi, tu le voulais n'est-ce pas ?
- Hm... Pardon pour l'autre jour.
- C'est oublié. Sourit le brun. Enfin à condition que l'on se voit.
- Qu-quoi ?
- Tu me manques.

Bill et son tact naturel avait le mérite de gêner Tom. Cependant, il était content d'apprendre qu'il manquait au brun autant que celui-ci lui manquait.

- Moi aussi, je veux te voir.
- Que dirais-tu de maintenant, à mon appartement ?
- Mais, il est tard et je ne sais pas où tu vis...
- A peine 21h30 et je n'habite pas loin de chez toi. Je peux même venir te chercher.
- Quoi ?! Non, non je ne veux pas t'embêter...
- Si tu dis non, je viens te prendre par la force ! Taquina Bill.
- D'accord, tu as gagné. Soupira le tressé. Quelle est ton adresse ?

Bill la lui donna avec joie. Cinq minutes plus tard Tom roulait jusqu'à chez lui, le stresse au ventre. Son cœur avait battu si fort dans sa poitrine quand il avait entendu la voix du brun.... C'est seulement en bas de l'immeuble que le tressé remarqua qu'il était dans le quartier huppé de la ville ! Qu'est-ce que je viens faire ici ? Pensa Tom en paniquant légèrement. Prenant son courage à deux mains, Tom entra après avoir composé le digicode . Bill entendit l'ascenseur arrivé et ouvrit sa porte immédiatement.

- Bonsoir ! Viens, ne reste pas sur le palier. S'exclama l'androgyne souriant.
- Euh, oui. Fut tout ce que Tom put dire.

L'appartement était immense, un salon, salle à manger aux murs ornées de photos et de tableaux ainsi qu'une cuisine à l'américaine aux teintes pastels. Bill et Tom s'installèrent sur le canapé du salon un verre de soda à la main.

- Tu vis avec quelqu'un ? Questionna le tressé. Tout cet espace pour toi seul...
- Non hélas... Soupira Bill. Ce n'est pas l'envie qui me manque mais je n'ai pas encore trouvé la bonne personne.
- Toi qui est beau et intelligent, c'est dommage.
- Si je ne commençais pas à te cerner, je penserais que tu flirtes avec moi ! Ria le brun.
- Je... Peut-être ! Tenta timidement Tom.

Bill fut étonné de sa réponse mais dans le bon sens . Il en profita d'ailleurs pour s'approcher de lui, collant leurs cuisses ensemble.

- Je suis content de te voir. Dit le brun. Je désespérais un peu de recevoir ton appel un jour. Alors entendre ta voix et que tu sois là maintenant, c'est génial.
- Pourquoi ? Je veux dire, on ne se connait pas et pourtant tu es si patient...
- Je ne sais pas vraiment, quelque chose au fond de moi me pousse à vouloir te connaitre et en soir plus sur toi.
- Mais je ne suis pas intéressant. Je n'ai certainement pas une vie aussi passionnante que la tienne... Je ne suis qu'un simple vendeur et je ne sors même pas pour m'amuser ! Se justifia Tom.
- Pour moi, c'est signe de maturité et de stabilité. Et c'est ce dont j'ai besoin.
- Besoin pour?
- Être avec toi. Tu vas trouver ça dingue mais depuis que nous nous sommes rencontrés j'ai envie de te protéger et te prendre dans mes bras... Du coup, je m'accroche à toi comme la pire des sangsues ! Ria Bill sur la fin.
- On dirait un vieux pervers qui parle... Chuchota Tom qui rougissait en imaginant que Bill voulait l'enlacer.
- Pervers peut-être mais pas vieux ! S'offusqua l'androgyne.

Les deux hommes se fixèrent un instant avant d'éclater de rire. Le brun se reprit en premier.

- J'aimerais faire comme il faut pour une fois... Est-ce qu'on pourrait aller au cinéma tout les deux ? Ce week-end par exemple.
- O-ok. Acquiesça Tom.

[...]

- Et voilà comment je suis retrouvé sur le podium à être mannequin alors qu'à la base j'avais rendez-vous avec Andreas.
- Tu as eu beaucoup de chance. Si tu ne t'étais pas rendu là-bas, tu n'aurais peut-être pas eu cette carrière.
- Moi, j'appelle ça le destin, c'était écrit quelque part. Mais assez parlé de moi. Parlons un peu de toi. Il y a tellement de chose que je voudrais savoir à ton sujet ! S'exclama le brun.

C'était leur troisième rendez-vous. Le premier avait eu lieu au cinéma, le second dans un restaurant et celui-ci dans un parc pour pique-niquer. Installés sur un banc à manger les sandwichs fait par Tom. Au fil de leurs rendez vous l'ambiance était désormais plus sereine et détendu. Parfois Bill enlaçait la main de Tom sans qu'il ne le repousse, comme à l'instant. Ils se comportaient comme deux adolescents timides. Discutant du passé, enfin surtout celui de l'androgyne car le tressé restait très vague dessus. D'où la question de Bill.

- Oh, tu sais j'étais un adolescent comme les autres... Répondit Tom.
- Mais tu dois bien avoir des anecdotes amusantes, non ? Raconte ! Insista le brun.
- Toi et tes amis qui me jetez dans une benne à ordure ? Pensa-t-il. Je t'assure qu'il n'y a rien d'intéressant. Je me concentrais plus sur mes études qu'autre chose et je n'avais pas beaucoup d'amis.
- Pas même de petits copains ou copines ?
- Non... J'étais amoureux de quelqu'un au lycée. Un amour à sens unique. Avoua tout de même le tressé.
- Quoi ? Je ne te crois pas ! Enfin, t'es beau et drôle. Tu as beaucoup de qualité. Complimenta sincèrement Bill.
- Tu seras déçu de savoir que j'étais différent à l'époque...
- Comment ça ?
- En fait, je...
*Dring ! dring !*
- Attends, c'est le travail.

L'androgyne se releva du banc et s'éloigna de quelques mètres, le téléphone vissé à l'oreille. Tom soupira, il avait pris son courage à deux mains pour lui avouer la vérité mais voilà qu'ils étaient dérangés. Depuis que Bill et lui s'entendaient bien et passaient du bon temps ensemble, Tom avait la forte impression de le trahir en lui cachant encore son identité. Et s'il y avait bien quelque chose que le tressé détestait c'était le mensonge. C'est pour cette raison qu'il devait absolument parler à Bill !

- Tomas ? Je suis désolé mais je vais devoir interrompre notre rendez-vous. Un souci avec mes photos, il faut que je retourne au bureau. S'expliqua le brun.
- Mais...

Sans qu'il ne s'y attende, le photographe embrassa Tom sur les lèvres et s'en alla rapidement en lui disant qu'il l'appellerait ce soir. Les joues du tressé prirent alors une jolie teinte rouge... Il devait tout raconter à Gustav !

Ten years later...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant