Épilogue

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«- Tu es sûr de vouloir rester? Maman Nour est là et la tienne aussi, tu pourrais aller te reposer. Tout se passera bien.

- Et te laisser seule, hors de question Amy.

- Khal...

Amalia se tut et serra la main de son mari comme une nouvelle contraction se faisait sentir. Le travail avait commencé en pleine nuit. Ce n’est qu’au petit matin qu’elle avait perdu les eaux et dans peu de temps, l’accouchement débuterait. Plus le temps passait, plus la douleur devenait intenable pour la future maman. Aussi, Khalim n’avait aucune intention de la laisser supporter cela, seule. Même le roi n'aurait pu lui interdire l'accès à la chambre d’hôpital.
Amalia relâcha la pression de sa main quand la contraction passa, mais elle savait que ce n’était qu’une question de secondes avant qu’une autre ne survienne.        

- Tu vois bien que je ne peux pas partir.

Amalia esquissa un sourire, elle savait qu’il était inutile de discuter. Elle était néanmoins soulagée qu’il soit auprès d’elle. Khalim, son ombre ces huit derniers mois et elle ne voulait pas que cela se termine. L’avoir à ses côtés, tout au long de sa grossesse fut l’une de ses plus belles expériences.
 
- Ca va me manquer ces heures que tu passais à lui parler; avoua-t-elle.

- Ce sera encore mieux quand il sera dans nos bras, tu verras; assura-t-il en lui caressant son ventre.   

Il finit par y déposer un baiser, nostalgique à l’idée que dans peu de temps, il n’y aurait plus de bébé là.  
Une contraction virulente arracha un cri de douleur à Amalia. C’était le moment, comprit Khalim qui prit sa main dans les siennes. Il avait vécu avec elle toutes les émotions des derniers mois et se sentait plus que prêt pour cette dernière étape.              
Bien sûr, il était terrifié à l’idée d’être père, maintenant que la naissance était proche. Mais s’il réussissait à inculquer à cet enfant, ne serait-ce que la moitié de ce que ses parents lui avaient appris, il avait la certitude d'être un père formidable. Et son Amalia était la meilleure des mamans qu'un enfant pourrait avoir.

- On va commencer princesse; annonça l’obstétricienne. Vous êtes prête? 

- Khalim...; supplia Amalia dans un instant de panique.

- Je reste avec toi mon amour, on le fera ensemble ; promit le prince avant de l'embrasser tendrement.

- Je veux voir mon bébé; déclara Amalia rassurée au médecin.

Elle écouta les recommandations du médecin et commença l’expulsion dès la contraction suivante. Une heure et demie plus tard, nettoyé et emmitouflé, un petit prince aux cheveux de jais et aux yeux bleus dormait sur le ventre d’Amalia.
Les autres membres de la famille s’étaient retirés depuis peu après s’être émerveillé et avoir pris de milliers de photos avec les nouveaux parents et le bébé. Plus tard, ils reviendraient pour les ramener au palais. Khalim n’avait pas bougé de son siège depuis le départ de leur famille. Avec un silence quasi religieux, le coude sur le bord du lit, la tête sur son poing serré, il observait son fils, le cœur gonflé d’amour et de fierté. Il évitait de parler, ne répondant que par monosyllabe, de peur que l’émotion le submerge. 

- chéri ?

- hmm ?

- Tu es d’accord pour Ryad?      

- Quoi?     
   
- Il lui faut un prénom à notre fils, Khal. Tes parents proposent Ryad et nous, Aziz.  Alors, Ryad ou Aziz? 

- Les deux ; décida rapidement Khalim. Aziz Ryad
Mujarat.

Amalia acquiesça, c’était ainsi qu’elle avait espéré le nommer aussi. Il dormait tellement bien que Khalim voulait que le temps n’avance plus. Il sursauta quand Amalia le caressa et replaça sa tête au creux de sa poitrine.     
   
- Ne le bouge pas trop, tu vas le réveiller.

Amusée, Amalia répliqua: 

- Là c’est toi qui te réveilles enfin. C’est ta première phrase longue depuis qu’il est né.             
    
Khalim lui jeta un regard distrait avant de revenir au bébé.

- Vraiment?

- Oui. Même quand tu l’as tenu, tu t’es contenté de l’embrasser et le dévorer du regard. 
        
L’émotion rendit sa voix presqu’inaudible. 

- Je croyais que je serais plus bavard que ça mais en fait, je n’en ai pas envie. Je veux juste le regarder, profitez de l’instant. Ça fait un choc qu’il soit là quand même. Je suis papa Amalia, grâce à toi. Merci mon amour, pour tout ce bonheur, d'avoir accepté d'être ma femme, de partager ma vie et de m'offrir aujourd'hui le plus beau présent qui existe.

Il n'essaya pas de retenir les larmes de joie qui coulaient sur ses joues. Il était trop heureux pour se contenir.   
 
- Khalim, je ne réussis pas encore à contrôler mes hormones et tu es en train de me faire pleurer maintenant; dit-elle en s’essuyant les yeux. 
        
- Je suis désolé; s’excusa-t-il en se levant enfin. Je ne veux pas te voir pleurer, ni lui. En fait, je veillerai à ce que le sourire ne quitte jamais vos visages à tous les deux. Je vous aime tellement. 

- Tu seras indulgent ? Plus rien n’est comme avant ? 

- Tous les changements seront les bienvenus tant que Ryad et toi serez avec moi.   
     
Il se pencha pour les embrasser tous les deux. Sa femme et son fils étaient ses priorités désormais. Et il ferait en sorte de leur rendre la vie aussi rayonnante que le soleil au-dessus d’Alahouyid.

Le Secret Du PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant