Chapitre 13: Être à lui

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Khalim écouta d’un air religieux les conseils et les recommandations de la cour d’Amalia. Il prit sur lui pour ne pas montrer son impatience, mais en vrai, il bouillonnait de l’intérieur. C’était une vraie torture ce mariage, Amalia les aurait sauvé si elle avait opté pour une union occidentale. Mais il ne lui en voulait pas, il comprenait parfaitement qu’elle veuille s’imprégner de la culture alahouite. Il était plus fier d’elle et encore plus amoureux.
Enfin, les femmes ainsi que les hommes présents, en l’occurrence ses frères et son père, leur souhaitèrent tous leurs vœux de bonheur et ressortirent de la suite les laissant seuls.    
Khalim s’assura qu’il avait bien refermé la porte et attira enfin Amalia dans ses bras. Il l’embrassa à en perdre la vie.
  
- Enfin, j’ai cru que ça ne finirait jamais. Je t’ai pour moi seul maintenant.   
     
Amalia esquissa un sourire qu’elle espérait convaincant mais le prince ne s’y trompa pas.   
   
- Je croyais que tu serais beaucoup plus contente de me voir que ça.

- Si! Je suis ravie.

- Non, je te connais et mieux que tu ne le crois. Qu’est ce qui te tracasse? 

- J'ignore comment te le dire; dit-elle en s’arrachant à son étreinte. 
                      
Elle prit place sur l’un des fauteuils de la suite et se débarrassa du foulard de sa nouvelle tenue, beaucoup plus vaporeuse que la précédente. Sans un mot, il déboutonna sa tunique.   
   
- Qu’est-ce que tu fais? S’enquit Amalia.

Il prit expressément une minute avant de répondre. 

- Je me prépare pour la nuit, c’est assez inconfortable de dormir habillé. Si c’est la nuit de noces qui t’inquiète, tu n’as pas à avoir peur. Ce n’est parce que tout le monde le dit qu’on le fait forcément le premier soir. On peut discuter si tu veux. A ce propos; ajouta-t-il avec un regard moqueur; je ne connais toujours pas ta couleur préférée… 

- Khalim tu n’es pas drôle! S’indigna-t-elle. 
 
- En effet, de nous deux, c’est toi qui est habillée comme si tu allais faire la danse du ventre, c'est pas parce qu'on est en orient que tu dois te vêtir ainsi mon amour.

Incapable de se retenir plus longtemps, Amalia pouffa de rire. 

- J'ai bien essayé de dire non à Farah, Nouriah et ta mère. Mais elles étaient intraitables. C’est comme si tu luttais contre deux mères et une sœur.   
   
Contournant le fauteuil, Khalim vînt se dresser devant elle et s’appuya sur les deux accoudoirs.   
 
- J’adore ton rire, ça fait une semaine que j’en suis privé. Mais je n’aime pas te voir perdre ton assurance quand tu es avec moi. C’est l’une des choses que j’aime chez toi.      

Elle se mordit la lèvre et murmura.

- Si tu veux que je garde mon sang-froid, évite de te présenter avec une chemise déboutonnée.     

- Je dois me sentir flatté?    

- A toi de voir. Moi en tout cas, j’aime beaucoup ce que je vois. 

Amalia devait se reprendre. Khalim lui avait autant manqué et penser à ce que serait une première nuit dans ses bras avait comblé sa longue attente. Elle ne voulait en aucun cas reculer. En se liant à lui, elle lui confiait sa vie. Alors pourquoi mettre encore des barrières entre eux? C’était insensé et enfantin. Elle lui fit signe de baisser la tête et lui chuchota quelque chose à l’oreille.                    
Quand il leva des yeux surpris sur elle, elle sentit le rouge lui monter aux joues. Elle avança quand même la main, jusqu’auboutiste. 
               
- Je te fais entièrement confiance Khalim.

Le Secret Du PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant