Chapitre 10: Séparation

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A peine de retour dans sa suite, Khalim fut assailli par les questions de ses deux frères. Ils l’obligèrent à leur raconter dans les moindres détails leur sortie.   
   
«Si elle semble déçue que tu ne lui montres pas ce que tu ressens, pourquoi tu ne lui expliques pas la situation?» Demanda Rafiq.     
           
- Nous n'avons pas l'autorisation du roi pour en parler, aurais-tu oublié ? Répliqua Khalim. 

- En effet; approuva Tarik.

  Ils se turent un moment, réfléchissant pour trouver chacun la solution miracle qui aiderait Khalim. Rafiq, de nouveau, brisa le silence.

- C’est de l’amour ce que tu éprouves pour elle? 

- Je n'ai aucun doute. J’ai déjà fréquenté une fille aussi je crois pouvoir faire la différence entre ça et le désir. Quoiqu’il en soit, je ne me suis jamais senti ainsi de ma vie.       

- Explique; implora Rafiq intéressé.
    
- Elle m'apaise, je suis euphorique quand je suis avec elle, mais sans avoir envie d’en faire des tonnes. Juste ce qu’il faut. Elle est belle, intelligente et possède une grande force intérieure, je pense bien qu’Azur l’a ressenti aussi.

- On a perdu Khalim, Raf; se moqua Tarik. Avec Farah, ça a plutôt été des charbons ardents. Et elle n’a pas adoré Foudre au premier regard. Les femmes sont vraiment différentes.

- Tarik! Qu’est-ce que tu voulais? S’écria Rafiq hilare. Je te rappelle que ton monstre lui a déchiré ses livres de cours. C’est une suite logique non?   

-Non mais plus sérieusement. Khalim, tu pourrais lui parler de tes sentiments et des contraintes liées à notre titre de prince. Et que tu la laisses décider; conseilla Tarik.
   
- Il y a un autre problème. Sourayah Muhammad.

- Quoi? S’indigna Rafiq; Ça continue cette histoire? Je croyais qu’elle était passée à autre chose.    

Tarik secoua la tête, dégoûté.

- Malheureusement non. Le calife d’Himdallah a menacé papa de représailles contre Rajah si sa nièce n’intègre pas la famille royale. Et comme Tarik n’est plus libre, Sourayah espère toujours que je l’épouse.

- Et papa, il en pense quoi? 

- Justement hier j’en ai discuté avec maman; coupa Tarik. Elle dit qu’il laisse couler de l’eau sous les ponts jusqu’à ce que cette histoire se tasse.     
    
- En attendant, c’est moi qui suis pris dans cet engrenage pour un temps indéterminé; soupira Khalim.   
 
- Ce calife, Yusuf Muhammad, il a vraiment du pouvoir sur Himdallah? S’enquit Rafiq.

- J’ignore si c’est encore le cas, mais sa famille a dirigé Himdallah depuis toujours. Elle aurait aussi régné sur Alahouyid si Abdel ibn Al Mujarat n’avait pas eu de descendant. Depuis, ils essaient tant bien que mal de se lier à la royauté. Il y a eu d’abord Mereb, la mère de Sourayah qui devait épouser papa; expliqua Tarik.  

- En un sens, ça aurait été mieux.

Khalim et Tarik dévisagèrent leur petit frère comme un simple d’esprit. 
        
- Au moins Khalim aurait été libre d’avouer ses sentiments à Amalia car Sourayah aurait été notre sœur.    

- Non, ce qui aurait été parfait, c’est que maman s’arrête à Khalim. Tu es insupportable parfois Rafiq, cesse de faire l'idiot.
                    
L’ambiance se détendit un peu sur la réplique de Tarik puis Rafiq leur donna les dernières informations sur l’avancée de l’enquête. Khalim se souvînt du coup qu’Amalia avait une vie qui l’attendait ailleurs.         
Serait-elle capable de laisser tout cela pour lui?       Il était clair qu’il ne lui était pas indifférent mais pouvait-elle l’aimer? Ce moment avec ses frères lui avait fait comprendre certaines choses dont il n’avait pas tenu compte jusque-là. Où alors qu’il avait préféré ignorer…

Le Secret Du PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant