Chapitre 14: Enterrer le passé

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Khalim luttait contre lui-même, guettant le moindre signe de douleur sur le visage de sa compagne. Il avait tellement envie d’elle qu’il en avait mal. Mais il avait peur de la brusquer, conscient que cela pourrait la traumatiser de façon irréversible.            
Les lèvres entrouvertes, Amalia était dans l’expectative. Cependant Khalim ne semblait pas vouloir y répondre. Son esprit embrumé lui chuchota qu’il l’attendait elle. Aussi, mue par un instinct naturel, elle creusa les reins, l’invitant à aller plus loin. C’était l’autorisation que le jeune homme attendait. D’une poussée unique, il la pénétra totalement, lui arrachant une plainte qui fit bientôt place à un soupir satisfait. Rasséréné, il se retira et s’introduisit de nouveau en elle. Cette fois, il ne sentit aucune résistance, il n’y avait plus de barrière. Prenant tous les deux, conscience de ce fait, ils échangèrent un long regard heureux et unirent leurs lèvres. Amalia passa les bras autour du torse de son mari, s’accrocha à lui  pendant qu’il allait et venait en elle, l’habituant à cette nouvelle intrusion. Elle manquait encore d’expérience mais Khalim était un si bon amant qu’elle n’eût qu’à le suivre pour apprendre. Elle s’adapta au rythme doux et langoureux qu’il imposait à leur étreinte, la possédant un peu plus à chaque poussée. Elle se perdait dans le regard de Khalim, buvait en lui. A un certain moment, il lui enjoignit de garder les yeux ouverts  et d’arrimer son regard un sien. Cela rendit l’émotion plus grande, intensifia le moment. Pourtant, elle lisait encore un effort intense dans ses yeux et comprit qu’il se retenait de se laisser aller totalement. Il ne se rendait évidemment pas compte qu’elle deviendrait folle s’il continuait de cette manière? Il avait été si doux depuis le départ et elle lui serait redevable à jamais d’avoir ainsi pris le temps. Mais elle en voulait plus désormais. Tant pis s’il la menottait au lit pour la forcer à ralentir le rythme, elle trouverait le moyen de lui faire relâcher la pression à son tour. Enhardie, elle noua les jambes autour de lui, l’invitant à aller plus loin et se cambra pour s’offrir encore plus.   
     
- Ne fais pas ça; prévînt-il.      

- Fais-moi l’amour ; ordonna-t-elle à son tour. 

Son air mutin eût raison de ses dernières réticences. Si elle se sentait prête, il n’y avait aucune raison pour qu’il refuse. Prenant son désir comme un ordre, il plaqua encore plus ses mains contre ses hanches, maintînt fermement ses fesses et entama une vague de coups de reins puissants et déchaînés. Au comble du plaisir, Amalia criait, s’agrippait au lit, à lui, du mieux qu’elle pouvait. Il accéléra le rythme, l’entraina dans un tourbillon de sens. A chaque estoc, elle croyait toucher le fond. Puis il la ramenait à lui, la forçant à s’ouvrir encore, à le recevoir. Chacune de ses allées et venues la transperçait, l’emmenait dans un monde de sens qu’elle n’avait même pas le temps de découvrir.
Elle sentait son souffle chaud dans son cou, son sexe brûlant entre ses cuisses. Elle haletait, le suppliait de la prendre et pleurait de plaisir entre les mains de son mari. Il s’empara une énième fois de ses lèvres, gonflées par les multiples assauts et d’un coup final, se libéra en elle. Elle se donna sans retenue à son baiser. Il perdit alors l’équilibre et ils échouèrent ensemble sur les draps, à bout de souffle mais comblés.  Le prince recouvra en premier ses esprits et se retourna sur le dos, entraînant Amalia. Celle-ci se lova dans ses bras et reprit peu à peu une respiration normale. Son esprit, lui, devrait avoir besoin d’un peu plus de temps, encore embrumé qu’il était par la merveilleuse expérience qu’elle venait de vivre. 
Khalim avait été merveilleux bien au-delà de tout ce qu’elle n’avait jamais imaginé. Elle frissonna de délice en pensant aux nuits torrides qui se succéderaient tout au long de leur vie de couple. Il la sentit trembler et la serra encore plus dans ses bras, tirant sur eux les couvertures. 
        
- C’est mieux ainsi? S’enquit-il. 

- Oui; souffla-t-elle dans un sourire étincelant.

- Je t’ai fait mal? Ne me cache rien s’il te plaît; implora-t-il.

Le Secret Du PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant