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"Sérieusement, Rachel ?
- C'est on ne peut plus sérieux, pourquoi ?
- Est-ce que tu viens réellement d'appeller ton chat "Piou" ?
- A vrai dire, c'est "Pi-ou". Il y a un tiret entre les deux syllabes."

Martha éclata de rire. Ambroise lui lança alors un regarde torve, tandis qu'il parlementait avec Rachel :
"Tu ne peux pas donner à ton chat le nom d'un... poussin !
- C'est pourtant ce que je viens de faire."
Le jeune homme soupira et abandonna son affaire ; jamais Rachel ne changerai d'avis.
"Je trouve que Pi-ou est un très joli prénom pour un chat. Et il lui va à ravir. Regarde, il ronronne même !"
Impossible de contredire Rachel : le chat ronronnait bien, et se frottait même à sa jambe. Elle avait comme un don, avec les animaux. Et Pi-ou ne voulait visiblement pas la lâcher, car il la suivait partout où elle allait, même en dehors de la maison. Martha prit alors la parole :
"Pi-ou est un chat très indépendant, on devrait l'emmener avec nous lors de notre ballade.
- J'espère que tu plaisantes ?
- Ne fais pas cette tête là, Ambroise. Il ne veut pas être loin de Rachel, il nous suivrait dans tous les cas."

Ambroise capitula, et les quatre amis partirent en direction du village. Ils n'avaient pas vraiment de programme aujourd'hui, ils comptaient se promener au gré de leurs envies. Les jumeaux étaient encore époustouflés de la beauté du lieu, et l'observait afin de tout conserver en mémoire. Une pointe d'admiration brillait dans leurs yeux.

Ils arrivèrent finalement devant une petite boutique de vêtements, où Martha entra. Ça sentait bon les produits authentiques, le savon et le soleil. Pendant ce temps, le chat Pi-ou attendait patiemment à l'extérieur, alors Ambroise remarqua :
"On dirait vraiment un chien, en fait. Regarde, le voilà qui court après sa queue. C'est vraiment improbable.
- Je ne pensais pas que tu pouvais détester à ce point mon chat, Ambroise.
- Je ne le déteste pas. Je n'approuve juste pas le fait qu'il s'appelle "Pi-ou"."
Rachel soupira dramatiquement, s'accouda lourdement sur le jeune homme et lui murmura qu'il devrait s'y faire, quoiqu'il arrive.

Martha sortit alors de la boutique, et montra ses achats à ses amis. Elle sortit un petit haut léger bleu à fleurs, et un savon fait maison, spécialité du magasin. Une petite odeur de vanille attisa la curiosité du chat, qui se mit sur ses pattes arrières et réclama de voir le sac. Alors Martha s'agenouilla, et ouvrit le sac de manière à ce que Pi-ou ait accès à ses achats. Tandis que ce dernier reniflait et miaulait, Ambroise soupira :
"Vous êtes complètement gagas de ce cet animal mi-chat mi-poussin."
Les deux jeunes filles se sourièrent avec complicité et ne répondirent pas à Ambroise.

Les quatres compères reprirent leur route. Ils entrèrent dans plusieurs boutiques, mais Rachel ne fit aucun achat, tandis qu'Ambroise s'acheta un t-shirt en toute simplicité. Les coussinets roses du chat le portaient avec légèreté sur le sol, et il réclamait de temps en temps l'attention de Rachel. Ils marchèrent pendant longtemps, et n'avait plus vraiment la notion du temps. Ce fut finalement avec surprise que leurs pas les menèrent au lac. Il se dégageait aujourd'hui de cet endroit une fraîcheur douce et agréable, qui surprit les jumeaux et Pi-ou.

Les bruns posèrent leurs achats sur les galets du lac bleu, et un petit coup de vent vint les renverser au sol. Ils remontèrent leur pantalon sur leurs jambes, enlevèrent leurs chaussures, et, un sourire au lèvres, avancèrent dans l'eau, tout doucement. Pendant ce temps, Rachel délaçait ses sandales montantes, et remit ses cheveux en place. Elle commença à parler joyeusement à ses nouveaux amis, qui lui répondaient vivement. La blonde s'enfonça dans l'eau, et ponctua son avancée de petit cris de surprise, lorsque la fraîcheur de l'eau caressait ses jambes. Le petit chat blanc et noir ponctuait ses dires de miaulement, ce qui fit rire Ambroise.
"Ah, finalement tu l'aimes mon chat, hein ?
- Quoi ? Non. Il est juste un peu drôle.
- Je suis sûre que tu es jalouse parce qu'il a une voix plus belle que toi.
- Ferme là, Martha, on ne t'a rien demandé !"
Les filles eclatèrent de rire face à la gêne évidente d'Ambroise. Martha se rapprocha de son amie et lui chuchota à l'oreille :
"En vérité il est jaloux car le chat à plus de classe que lui.
- Je vous entend, les filles !"
Elles gloussèrent de plus belle.

À vrai dire, Ambroise possédait plus de charme que le chat. Il était grand, comme sa jumelle, et un sourire tordu apparaissait lorsqu'il dévoilait ses dents, tandis qu'une petite étincelle de malice pétaillait dans ses yeux bruns. Mais le chat était tout aussi mignon, avec ses tâches noires sur son dos et son visage blanc.

Le temps fillait, le chat s'endormit, les achats s'envolèrent un peu trop loin, et les pieds eurent froids. Il était temps d'y aller. Les sac furent récupérés rapidement, les éclats de rires résonnaient autant sur le trajet du retour que lors des vingt minutes précédentes. Les amis se dirent au revoir, devant la maison de Rachel. Sa mère apparut sur le pas de la porte, et proposa aux jumeaux d'inviter leur parents à manger chez elle. Ils promirent de faire parvenir l'invitation, et signalèrent qu'ils étaient libres un soir dans quatre jours. En vérité, ils partaient dans une ville proche pour faire du tourisme, pendant trois jours. Cela attrista Rachel et le chat. Qu'allaient-ils faire, pendant ce temps ? Mais Martha la rassura : trois jours, ce n'était rien, cela allait vite passer. Alors tous s'embrassèrent, et se dirent à dans trois jours. Pi-ou miaula.

L'été d'AvantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant