5..

32 14 4
                                    

Je revins à la réalité aussi difficilement que je m'en étais détachée. Toujours accompagnée de ma fidèle migraine. Je passai mes doigts contre mon crâne douloureux, la froideur de mes mains m'apaisait, mais je n'en restais pas moins tendue.

C'était la première fois depuis longtemps que je replongeais aussi longtemps dans mes souvenirs, que je les revoyais avec tant d'exactitude. La moindre émotion faisait frémir mon corps d'une sensation vacillant entre la crainte et le remords, mais je me contrôlais assez pour éviter de rechuter.

A cela se rajoutait le fait que je me sentais plus fébrile qu'au début de la réunion. Ma température, que je devinais très haute, me donnait l'impression d'avoir été jetée dans un four. Malgré cela, je gardai contenance devant ces femmes et ravalai ma salive. Je leur offris un sourire de convenance pour qu'elles ne s'inquiètent guère de mon arrêt et levai les yeux vers la banderole qui trônait au dessus de l'entrée. Y était inscrit ce pour quoi je racontais mon histoire aujourd'hui : « FEMME ». Ce mot sonnait creux aux oreilles de certains, mais il représentait beaucoup pour moi. Trop de choses essentielles ont longtemps été oubliées. Je ne me sentais Femme que lorsque je m'attelais à aider, à aimer, à soigner, à réparer, à conseiller.

Malheureusement, les témoignages le prouvaient, rares sont celles qui se sentaient Femme quand il s'agissait d'être aimées...

— Je continue ?

Elles m'encouragèrent et je me relançai dans mon récit, la boule au ventre.

FEMMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant