4. Huitième page

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Nous y voilà, il me semble que le sentiment immonde que l'humain appelle l'attachement est enfin arrivé. Et tu m'as enfin emprisonné dans tes pièges mortels.

Cela fait quelques mois déjà et nous nous croisons plus tous les matins, tu m'as dit que c'était pour qu'on se rencontre normalement sans que cela paraisse étrange, qu'on ne se croise pas un matin d'un coup, on serait gênée effectivement. « Etrange » est le mot puisque nos messages deviennent de plus en plus ambigus. Notre jeu dangereux avance de plus en plus et nous déverse son venin au fur et à mesure que nos conversations se font intéressantes.

Comment puis-je échapper à ce que tu appelles le destin, comment je suis censée suivre mes principes solitaires si tu me demandes de ceder à notre envie risquée. Je ne suis pas de ce genre là, tomber amoureuse, ressentir ces symptômes amoureux et faire passer une personne avant toutes les autres, prendre des risques. Et toi, tu commences à me contaminer et malheureusement je n'ai pas de vaccin à ce fléau.

À chaque phrase de ta part, je fonds et m'imagine ce que serait ma vie si je me laisserais tomber dans le trou noir de mes sentiments. J'ai l'impression de te connaître plus que n'importe qui alors qu'on n'a pas eu une seule rencontre réelle après nos conversations nocturnes, et j'ai le sentiment que tu es celle qui me connaît le mieux.
Pourquoi j'ai eu aussi vite confiance en toi, je me confies en ta personne juste après nos conversations soient disant philosophiques, et par ailleurs, ce sont ces moments qui me font tomber parce que je peux voir à quel point tu es intelligente.
J'aime les filles intelligentes, et tu remplies cette qualité, et bien d'autres encore.

On se rapproche, on se tourne autour et nos sentiments commencent à évoluer, apparement tu ressens la même chose que moi.
J'ai peur de mettre un mot dessus, jamais une autre fille a eu un tel pouvoir sur moi, aucune n'a pu faire tomber une telle barrière. Mes remparts ont été brisés par une jolie jeune fille. Je commence à te voir comme la parfaite fille que tu es, je commence à tomber bien profondément.
S'il te plaît, ne m'obliges pas à t'aimer, je risque de ne pas revenir après ce long voyage.

Tes mots me réchauffent le cœur comme un chat mouillé près d'un feu de bois. Tu réveilles mes sens endormis et ce cœur qui je croyais, était dans l'incapacité d'aimer, bat aussi fort qu'un cloché d'une église à midi.
Tu m'as dit que tu voulais me voir, juste nous deux, dans un parc afin de faire connaissance réellement. Comme si je ne te connaissais déjà pas par cœur Camila, je te connais comme ma poche, vraiment chaque recoin.

Je ne veux pas laisser mon cœur et mon âme être attirés par ta personne, mais j'ai très envie de sentir la chaleur de tes mains sur mes joues sûrement rosies par ton regard encré dans le mien. J'essaierai de résister, je ne veux pas te donner l'occasion de me faire souffrir et pourtant, j'en ai très envie aussi. Camila, laisse moi dans ma solitude.

L.J

Elle humidifia son doigt et d'un geste lourd, elle tourna la prochaine page avec son doigt récemment préparé, observant l'écriture de l'auteure du journal. Et c'est reparti les enfants.

ErosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant