[2] PHIL SANDERS CHIALE COMME UNE GAMINE

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< MAGIC ~ Coldplay ? >
< IS IT ME ~ St. Paul & The Broken
Bones ? >

buona sera a tutti. j'aime bcp vous écrire des trucs en début de chapitres - même si c'est très cliché - notamment pour savoir si ce début de roman vous plaît blabla parce que votre avis compte énormément.
• au passage je dédie ce chap et ce perso à riz_ta elle comprendra ;) { et allez voir son livre son compte c'est plein de magic & love }

racontez moi votre vie again if you want, et d'ici là, bonne lecture

EDWIGE avait des bleus sur les bras, grimpant en ordre disparate sur ses clavicules ocres et douces, fusant sur la courbe de son cou, brillant à la lumière du jour, éclatant à celle de la nuit.

Elle observait son corps, ses yeux bruns dessinant les contours de ses hanches, remontant la peau laiteuse de sa taille, au-delà de son tee-shirt blanc laissant entre-voir ses sous-vêtements noirs d'aniline. Ses lèvres laissèrent un soupir prendre vie dans la micro seconde qui suivit ses constats désastreux.

Non. Il était évident qu'Edwige méritait bien mieux.

Et en s'examinant dans cet endroit ouvert au vent et aux murmures elle se demandait quand elle allait enfin pouvoir réaliser sa "grande vie" rêvée.

Car à tout prendre, si elle avait pu choisir, elle serait devenue Ice Queen ou modèle de promo. Non pas qu'elle aimait leurs robes étincelantes ou leurs ongles vernis d'un brillant qui lui était hostile, mais elle admirait le succès de leurs sourires sur la foule, la portée de leur voix dans le silence de bronze, leur démarche vibrant à chaque pas, à chaque mètre, à chaque regard admiratif que le plus beau d'entre les plus beaux leur accordait.

Et si Edwige s'en sentait capable, elle était accompagnée d'un physique avantageux, sculpté dans un marbre d'un blanc pâle. Les chevilles étroites, la taille courbe, la poitrine d'un galbe généreux, le visage fin et les cheveux d'or pointillés d'un brun mordoré, Edwige était belle, et sous l'ombre des projecteurs de cette cabine sale, elle aurait pu se croire au concours de beauté de haute Californie auquel elle mourrait d'envie de participer.

Si cette satané bacchanale d'abrutis des couloirs n'avait pas taché ses ambitions pailletées.

Elle sortit prestement de l'endroit, accompagnant ses gestes de soupirs répétitifs.

Edwige se sentait sale, derrière ses airs de petite fille discrète et plate, elle sentait l'écume verte et les algues des jetées de Nantes mortes d'effluves polluées. Mais par dessus tout, Edwige se sentait seule, malgré toutes ses tentatives vers une liste de contacts qui aurait pu constituer une vie sociale assez importante pour qu'Edwige Saldiet devienne EDWIGE SALDIET, orthographié en lettres d'or sur les front des paparazzi du lycée.

Rien qu'en évoquant cet endroit sinistre, la jeune fille se sentait vomir. Et lorsqu'elle sortit enfin de la cabine silencieuse, claquant le volet de cette vieille porte de plastique blanc dans le silence de 9h, Edwige sut que sa journée n'allait qu'empirer en tombant nez-à-nez avec un Cyrano des temps modernes, Phil Sanders, l'Amer-indien au 0 pointé.

Sa voix, glaciale, vint ronger l'échine svelte de la jeune première.

"Saldiet... qu'est-ce que tu fous dans les toilettes pour mecs? Tu déprimes?"

SyroseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant