Scène 22

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Putain.

Mon cerveau venait de se déconnecter, mes pensées éparpillées dans la pièce, dans la chambre, dans les rues, partout sauf dans ma tête.

J'étais brûlante. Ou peut-être était-ce son regard qui me chauffait la peau. Il respirait bruyamment, comme s'il avait couru des kilomètres.

C'était trop. Mais, encore une fois, avec lui, il n'y avait jamais de dose. Il me rendait tour à tour infiniment triste et infiniment heureuse.

Et c'est en me rappelant ces instants de bonheur que je compris. Je serais toujours, éternellement, hantée par Nathaniel Lawson. Il faisait partie de moi, tout comme, je venais de l'apprendre, je faisais partie de lui. Cet amour intoxicant, ce désir fou, cette attraction insensée, seront toujours là.

La question n'était désormais plus comment l'oublier, ou comment enterrer ces sentiments. La question était : « suis-je prête à faire face aux conséquences de ce qui va se passer ? ».
Car oui, il se passera quelque chose. Si ce n'était pas ce soir, ce serait dans une semaine ou dans dix ans.

Le contrôle de chacun d'entre nous était limité, et Nate venait d'atteindre cette limite.

Le problème, c'était que moi aussi.

« Je sais, Nate. Je sais. »

Quelques mots prononcés, et il comprit l'étendue de mes pensées. Conversations silencieuses établies depuis toujours. Son regard me brulait et j'étouffais.

« Merde, Nate, je... »

Cette fois, pas de longue déclaration, pas de regard brulant pour m'avertir. Soudainement, je le sentis. Partout.

Ses mains sur mes hanches, mon dos, mes fesses. Son torse contre ma poitrine. Ses lèvres contre les miennes. Tout de lui. Sur tout de moi.
Et cette fois, je ne m'arrêterais pas. Je ne peux pas m'arrêter. Je ne veux pas m'arrêter.

« Je t'aime, Angie »

Murmuré à mon oreille, je me brisai. Tous mes morceaux s'éparpillaient au creux de ses mains.

- « Allons dans ta chambre » soufflai-je.

Glissant ses mains sous mes cuisses, n'arrêtant pas de m'embrasser, il me porta et traversa le couloir.

« Tu es sûre? » Demanda-t-il en me posant sur son lit.

Le lit de Rose. Leur lit. Je regardai autour de moi, voyant des cadres photo d'eux, ensemble. Des affaires de Rose, aussi, partout.

« Non »

Puis mes yeux tombèrent sur Nate. Ses yeux verts me regardaient, blessés, effrayés, terrorisés. « N'arrête pas » criaient-ils.

Je ne peux pas, Nate.

« Mais je n'ai jamais était sure avec toi »

Mes lèvres se glissèrent dans son cou. Et c'était fini. Fini de lui, de moi.

« Je t'aime, Angie »

- « Je n'ai jamais arrêté, Nate »

Deux mois plus tard

Il ne la quittera pas.

Chaque jour, je lui donne mon cœur, et chaque nuit, je lui donne mon corps.

Malgré tout, il ne la quittera pas.

Il dit qu'il ne veut pas perdre Anthony, de lui laisser du temps, qu'il trouvera une solution.

Ma fierté me dit de partir, que je n'aurais rien. Mais mes sentiments eux, sont si sûrs de lui. Ils ne veulent pas le laisser partir une deuxième fois.

« À quoi tu penses comme ça, avec cette tête? » Lui dis-je en m'approchant de lui, vêtue uniquement de son t-shirt.

« Assis-toi s'il te plait »

Merde. Qu'est-ce qui se passe? En aurait-il eu marre de moi? A-t-il compris son erreur?

« C'est Rose. Elle... »

Mais bien sûr. Comment n'y avais-je pas pensé?

« Elle revient demain. Je vais lui parler. Mais on va devoir se calmer quelques temps. Tu comprends n'est ce pas? »

Non je ne comprenais pas. Il était à moi en premier. Il a toujours été à moi. Pourquoi devrais-je le partager? Pourquoi devrais-je le laisser à quelqu'un d'autre?

« Oui, ne t'en fais pas. »

Il m'embrassa tendrement. Je l'aime. C'est pour ça que je vais le partager, même le donner à Rose. Je l'aime, et je sais, au plus profond de moi, qu'à la fin, ce sera seulement lui, et moi. Et Anthony. Pour toujours.

Vingt minutes après, il partit travailler, et je pris Anthony pour qu'on se promène.

Il avait prononcé ses premiers mots. « Papa » pour Nate.

Et « Mama » pour moi.

Twenty Three ScarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant