Épilogue

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J'avais pris le premier train pour Paris.

J'avais embrassé Anthony, lui avais juré que je reviendrais. Puis j'ai couru à la gare.

Plus une minute à perdre.

Le même jour, à quatorze heures, heure de paris, j'étais devant l'appartement d'Angie.

J'étais fou d'impatience. J'aurais dû avoir peur. Et si elle avait tourné la page? Et si elle avait quelqu'un d'autre?

Et pourtant, je ne m'en faisait pas. J'étais calme. Comme si mon coeur savait.

Quand elle ouvrit la porte, je cru mourrir. Elle était si belle. Si belle. Je n'ai pas pu me retenir. Je n'aurais jamais pu. Je l'embrassai, passionnément, éperdument. Et pendant un temps, elle répondit.

Et puis, brusquement, elle s'éloigna.

« N...Nate qu'est-ce que...? »

« Je l'ai quitté Angie. J'étais con, tellement con. J'aurais dû le faire depuis longtemps, je... »

« Mais... et Anthony? »

« Je suis avocat putain, je me battrais pour lui. Et puis Rose ne sait absolument pas comment s'occuper d'un enfant, j'aurais du partir il y a tellement longtemps. Angie, s'il te plait, reprend moi. Je ne suis rien sans toi »

« Nate... je ne peux pas »

Et comme ça, juste comme ça, je suis mort. Mon cœur qui ne battait que pour elle ne battait plus, mon cerveau qui ne pensait qu'à elle ne pensait plus. Mort.

« J'ai quelqu'un dans ma vie. Tu dois partir Nate »

Elle avait quelqu'un dans sa vie. Je voulais me battre. Rester, crier qu'elle était à moi.

Mais elle avait l'air heureuse. Moi qui lui avait tout pris, je ne pouvais pas lui prendre ça.

« D'accord. Mais sache que si tu changes d'avis, ou que tu as besoin de n'importe quoi, je suis là »

Je me retournai lentement, la bouffant des yeux, la respirant une dernière fois et puis, marchai lentement vers l'ascenseur, abattu.

J'avais tout perdu.

Quand soudain...

« Maman, qui c'est? »

Maman?

Je me retournai brusquement et vis un petit garçon sortir sa tête de l'appartement.

Ce petit gars défiait toutes les lois de la génétique. Car, aussi brune qu'Angie était, ce garçon était mon portrait craché.

Bien que mon cerveau n'arrivait pas à tout suivre, au fond je savais que ce garçon était mon fils.

« Angie? » Je murmurai.

« Est-ce que vous êtes mon papa? »

Je me figeai. Ce gamin était direct. Un peu comme sa mère. Celle-ci rit doucement.

« Désolée, il a une obsession sur ça dernièrement. Il le demande à tout le monde ».

« Non maman, cette fois je suis sûr que c'est lui »

Je m'approchai de lui, me penchai, et lui demandai :

« Pourquoi en es-tu sûr? »

« Parce que tu es le seul qui a les même yeux que moi. Parce que tu as fais un bisou à ma maman et que personne ne fais jamais de bisous à ma maman. Et aussi parce qu'elle a une photo de toi sur son téléphone. Mais lui dit pas elle sait pas que je sais ça »

Twenty Three ScarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant