sept.

277 22 9
                                    

Il pleuvait comme s'il n'avait jamais plu et c'en était d'une tristesse infinie. Le paysage était mort à l'extérieur et Londres était paralysé dans ce cycle de malheur. Quel cliché, pensa Sirius. C'était drôle parce que lui et Remus ne s'était pas reparlé. La température représentait ce qui se passait à l'intérieur de lui. Et cette journée-là, il arracha de peine et de misère la page de son mince calendrier. Vingt-neuf jours.

Quelqu'un frappa à sa porte. Sans réfléchir, Sirius alla répondre. Il avait envie de prendre ses jambes à son cou, là, tout de suite. Remus se tenait sur le pas de sa porte, trempé de la tête au pied. « J'ai besoin de te parler... »

Mais il n'allait pas se laisser faire aussi facilement. Il croisa les bras. Son cœur et sa tête lui envoyaient des signaux différents. « Tu aurais pu le faire, il y a sept ans de cela. » Sirius referma la porte, mais la main de son ancien meilleur ami la bloqua. « Tu perds ton temps, Remus, comme tu m'as fait perdre le miens durant toutes ces années ! » Le son avait haussé.

« J'ai essayé de t'appeler et tu ne m'as jamais répondu ! se défendit vivement son interlocuteur. » Un rire nerveux sortit de la bouche du metteur en scène. Il avait vu passer de meilleurs comédiens. « Tu crois que j'avais envie de te reparler, après ce qui m'est arrivé après ton départ ? » « Parce que tu me mets ton cancer sur le dos ? Tu ne m'en as jamais parlé ! »

Et Remus se permettait se répliquer, en plus. « Parce que tu t'es TIRÉ ! Tu t'es tiré le même jour où je suis sorti de cabinet de médecin en m'apprenant que j'étais malade, Remus. J'avais besoin de toi ! hurla-t-il. » Ses poumons se remplissaient autant qu'ils se vidaient d'air. « Je ne te permettrai pas de revenir dans le dernier mois qui me reste à vivre, tu m'entends ?! » Et c'était sorti tout seul. Il en avait été tellement surpris que... Il se laissa tomber sur le mur.

Son rythme cardiaque se régularisa. Une larme coula sur sa joue. « Remus, pourquoi t'es revenu, au juste ? »

« Parce que je t'aime. »


SONNET 100Où les histoires vivent. Découvrez maintenant