À partir de ce moment, plus de secrets avec personne. Sirius avoua tout à sa cousine, ses meilleurs amis et ses neveux. Il avait réussi à vivre dans cette condition pendant plus de soixante-dix jours. Remus vint s'installer avec lui pour l'aider dans ses tâches quotidiennes. Il savait qu'il ne pouvait pas réparer le temps qui s'était envolé derrière lui, tout avait changé et tout était trop différent, à présent. Mais la santé de son amoureux se détériorait et il tenait à être à ses côtés. C'était la moindre des choses à faire. Évidemment, ce n'était pas facile à tous les jours pour le pauvre Sirius.
Plus le temps passait, plus il perdait des forces. Il n'allait plus au travail, la chimio n'avait plus aucun effet sur lui. Ses cellules disparaissaient comme un grain de neige sur le sol, en hiver quand la neige ne faisait que tomber. « J'ai pas envie de mourir, Remus... » lui avait-il dit, alors qu'il était allongé dans son lit. « Je déteste me sentir comme ça. » Sept ans auparavant, il avait survécu, mais la plupart des personnes qui recevait un autre diagnostic ne s'en sortaient pas aussi facilement, malheureusement. Et même si Sirius le savait, il avait peur.
La mort, le vide, cette sensation le rendait nerveux. Plus les jours s'envolaient, plus son envie de vivre augmentait, mais il restait toujours cloué à son lit. Son système ne prenait plus rien, il sentait la peau coller sur ses eaux. Cette sensation le mettait inconfortable dans son propre corps. « On passe tous par-là. Moi aussi, je vais devoir passer par le même chemin de toi, un beau jour. » Remus caressa son visage avec sa main, ce qui berça le quadragénaire pendant un moment pour se reposer un peu.
On frappa à la porte. Remus laissa la main de son amoureux avant d'aller ouvrir. Évidemment, il s'attendait à y voir leurs amis ou la famille de Sirius, mais un homme en costume se présenta à lui. Remus fronça les sourcils, confus. Ils n'attendaient personne aujourd'hui et rares étaient les visites qui se faisaient à l'improviste. « Comment puis-je vous aider ? »
L'homme restait assez froid, comme une plaque de glace. « Monsieur Sirius Black ? Je suis l'inspecteur Longbottom. » Il se présenta cependant avec plus de douceur que ce qu'il ne paraissait. Il avait dans les âges de Draco et Sirius. Des cheveux bruns clairs et un regard perçant. Bien sûr, cela n'expliquait en rien sa présence devant lui et pourquoi il voulait voir Sirius.
Remus se méfiait. « Je suis son compagnon. Est-ce que je peux vous aider ? »
« Oh, eh bien, oui. Est-ce que monsieur Black est toujours le patient du docteur Carrow ? » questionna-t-il.
« Euh, oui, pourquoi ? Son prochain rendez-vous est dans deux jours. » Depuis que Remus s'était installé avec Sirius, il avait pris l'habitude de tout noter et de même le remplacer au travail. C'était une routine, depuis que son amoureux avait perdu de ses forces à cause de la chimiothérapie. Cependant, cela n'expliquait toujours pas pourquoi un inspecteur venait le voir à son propre domicile. « Y a-t-il un quelconque problème ? »
L'inspecteur retira son chapeau. « J'ai bien peur que si. Voyez-vous, le docteur Carrow est maintenant sous enquête pour fraude professionnelle. »
« Je ne suis pas certain de vous suivre... »
« Je vous explique, suite à un incendie, nous avons découvert que la victime était une patiente du docteur Carrow. Cependant, de fils en aiguille, nous avons également découvert que ce même pratiquant lui avait administré des soins sans qu'elle n'ait le moindre cancer. Voilà pourquoi nous faisons le tour des patients pour essayer de leur donner un second diagnostic. »
Après cette dernière phrase fatale, l'esprit de Remus cessa de fonctionner.
C'était un rêve, n'est-ce pas ? L'inspecteur Longbottom lui expliqua qu'il pouvait le suivre avec monsieur Black pour aller faire les examens nécessaires, chose que Remus fit sur le champ, histoire de ne pas faire attendre Sirius plus longtemps.
Ce dernier usa de toutes ses forces pour les suivre.
C'était trop beau pour être vrai.
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SONNET 100
Poetryque feriez-vous s'il vous restait 100 jours à vivre ? selon une idée de la merveilleuse Lystopia. (encore une fois)